Le nègre de Surinam
Publié le 11/03/2022
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«
Explication linéaire n°9 : « Le nègre de Surinam », Voltaire, Candide ou l’optimisme, 1749.
Introduction :
- Voltaire philosophe des Lumières engagé pour la Tolérance il est également connu pour son engagement
dans l'affaire Calas ou celle du Chevalier de la Barre .
Il a participé à l'Encyclopédie aux côtés de Diderot et
de d'Alembert.
Il est également l'auteur de contes philosophiques, genre littéraire né au XVIIIème qui
emprunte certaines aspects du conte traditionnel mais a une vocation critique et didactique.
- Candide ou l'optimisme est l'un de ces contes philosophiques.
Il raconte l'histoire du jeune noble Candide,
ainsi nommé pour sa naïveté, qui, élevé dans un château par son professeur Pangloss, éminent représentant
de la philosophie de l'optimisme qui lui enseigne que « tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes
possibles ».
L'optimisme philosophique consiste en effet à considérer que Dieu étant bon et tout puissant, il
n'a pu créer un monde aussi parfait que lui mais a créé le meilleur des mondes possibles.
Mais Candide est
chassé du château pour avoir donné un baiser à la jeune Cunégonde.
C'est alors l'occasion pour lui, son
professeur Pangloss et son serviteur Cacambo de découvrir le monde.
- Dans le chapitre XIX, les trois personnages arrivent dans la ville de Surinam, en Guyane, colonie
hollandaise à l'époque.
Lecture
Le récit des aventures de Candide est aussi l'occasion pour Voltaire de dénoncer l'éducation reçue
par son jeune héros : ici, l'optimisme est confronté à la réalité de l'esclavage.
Pbtique : ____________________________________________________________________________ ?
Le mouvement (= structure) du texte :
- la description du personnage l'esclave
- l'emploi du discours direct lui donne la parole
- l’évolution du personnage éponyme
I.
Une description du personnage de l’esclave
D’emblée, la rencontre avec l’esclave se présente comme fortuite et ne nécessite pas d’explication.
Il
n’est pas ici question de garantir la vraisemblance du récit, la fiction se veut « conte », mais de suivre les
déambulations de personnages dont la signification est « philosophique ».
L’extrait débute avec l’évocation de cette marche initiatique par l’intermédiaire du gérondif « en
approchant », complément qui à lui seul rend compte des circonstances de la rencontre.
Celle-ci est en effet l’action principale, comme en atteste l’emploi du passé simple.
(D’emblée, la question
de l’altérité se veut indissociable de celle de l’esclavage.)
S’en suit une description brève et irréaliste de l’esclavage, dont la situation dramatique est d’emblée
présentée par son opposition aux autres personnages, qui marchent en pleine possession de leur moyen.
(Au
participe présent « approchant » vient ainsi s’opposer le participe passé « étendu ».) Au contraire l’esclave
est en position horizontale ce qui induit une hiérarchie et une infériorité de ce dernier.
D’emblée, la description se veut ironique : à la négation restrictive mettant en avant la dégradation du
vêtement vient s’ajouter l’explicitation de ce qui constitue ce dernier : « un caleçon de toile bleue ».
La
locution conjonctive « c’est-à-dire » est ici employée de façon ironique, « un caleçon de toile bleue » ne
constituant pas une tenue vestimentaire complète.
L’esclave, est, comme son habit, réduit « de moitié » puisque privé de deux de ses quatre membres.
Il
semble dès lors assimilé à un objet.
C’est que la description violente de l’esclave ne se veut pas réaliste, mais argumentative.
Elle a pour fin
de dénoncer un pratique qui elle est bien réelle : le châtiment corporel prévu par le Code Noir de 1685
à l’encontre des esclaves.
Pourtant le narrateur rappelle que le physique est sans lien avec l’humanité, ce corps mutilé étant celui
d’un « pauvre homme ».
A la mention explicite du NC « homme » se joint l’empathique humanité
manifestée par l’adjectif « pauvre ».
Cette empathie est également partagée par Candide, comme le montre le dialogue avec le jeune esclave qui
va trouver là l’occasion de dénoncer longuement l’esclavage..
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