LE MYTHE ANTIQUE DANS ÉLECTRE DE GIRAUDOUX : Giraudoux et le théâtre de son époque
Publié le 04/08/2014
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Écrivain aux talents multiples (il écrivit des arguments de ballets et des scénarios
de films, de la poésie, des romans et des pièces de théâtre), Jean
Cocteau a donné deux adaptations libres de tragédies antiques ( OEdipe roi
et Antigone, oeuvres de Sophocle) avant d'écrire La Machine infernal,e. Dans
cette pièce, il s'inspire d'un des mythes qui seront le plus sollicités par les
auteurs dramatiques de l'époque : le mythe d'OEdipe. Moderniser le
mythe est pour lui un moyen parmi d'autres d'atteindre au merveilleux,
de laisser libre cours à sa fantaisie.
«
Le rôle des metteurs en scène.
Après la Première Guerre mondiale, on
voit apparaître des metteurs en scène exigeants, à la recherche d'auteurs
de qualité.
Réunis dans une association pour résister aux pressions com
merciales, les membres du Cartel des Quatre (Charles Dullin, Louis
Jouvet, Georges Pitoëff et Gaston Baty), entre autres, jouent un grand rôle
dans le succès des œuvres «mythologiques».
Ainsi Georges Pitoëff monte
l' Œdipe de Gide, en 1931; Charles Dullin crée l,es Mouches de Sartre, en
1943 (pièce qui traite du même sujet qu'Él,ectre de Giraudoux); Louis
Jouvet, qui appelle de ses vœux la restauration d'un théâtre «littéraire»
(c'est-à-dire qui donne la primauté au texte), rencontre Jean Giraudoux,
en 1927 : c'est le début d'une longue collaboration, au cours de laquelle
Jouvet monte la plupart des œuvres dramatiques de Giraudoux, notam
ment La Guerre de Troie n'aura pas lieu (1935) et Él,ectre (1937).
C'est lui qui
mettra également en scène La Machine infernal,e de Cocteau (1934).
Le mythe comme source poétique :
La Machine infernale de Jean Cocteau ( 1934)
Écrivain aux talents multiples (il écrivit des arguments de ballets et des scé
narios de films, de la poésie, des romans et des pièces de théâtre), Jean
Cocteau a donné deux adaptations libres de tragédies antiques ( Œdipe roi
et Antigone, œuvres de Sophocle) avant d'écrire La Machine infernal,e.
Dans
cette pièce, il s'inspire d'un des mythes qui seront le plus sollicités par les
auteurs dramatiques de l'époque : le mythe d'Œdipe.
Moderniser le
mythe est pour lui un moyen parmi d'autres d'atteindre au merveilleux,
de laisser libre cours à sa fantaisie.
Rappel: l'histoire mythique d'Œdipe.
Œdipe est le fils de Laïos, roi de
Thèbes.
Abandonné à sa naissance (on avait prédit aux parents que s'ils
avaient un enfant, celui-ci tuerait son père), Œdipe est élevé par Polybe,
roi de Corinthe.
Devenu adulte, apprenant par un oracle qu'il tuera son
père et épousera sa mère, il fuit pour échapper à ce sort.
Sur sa route, il
tue un homme au cours d'une bagarre, puis rencontre le Sphinx, qui pose
des énigmes aux passants et dévore ceux qui ne peuvent répondre.
Œdipe
répond juste, provoquant la mort du monstre: il est alors accueilli en sau
veur par les Thébains qui lui offrent d'épouser leur reine, Jocaste, car le
roi vient de mourir.
La fable d'Œdipe roi.
Œdipe est roi de Thèbes depuis de longues
années quand une peste ravage la ville.
Consulté, l'oracle répond que le
fléau cessera quand la mort de Laïos aura été vengée.
Œdipe recherche le
coupable et découvre progressivement la vérité : l'inconnu qu'il a tué des
années plus tôt était Laïos, et celui-ci était son père.
À cette nouvelle,
Jocaste se pend, Œdipe se crève les yeux et part en exil.
1116.
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