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LE MALADE IMAGINAIRE acte 3 scene 12

Publié le 14/03/2015

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Méthodologie du commentaire littéraire. Travail réalisé par les groupes d'Accompagnement personnalisé, novembre 2010, 2nde 5. Après au moins deux lectures du texte, on organise ses recherches afin de produire un commentaire littéraire qui consiste à développer d'une manière claire et organisée l'interprétation d'un texte littéraire. Il faut donc être méthodique, précis et ne jamais oublier qu'il s'agit d'une production qui a pour objectif d'être comprise par un énonciataire. I. TRAVAIL AU BROUILLON 1.Lectures multiples du texte (et du paratexte) 2.Observation => recherche des significations principales (« fouille » du texte). 3.Recherche de procédés ; d'exemples ; d'illustrations 4.Regroupement général des idées => Plan global. Il peut faire deux ou trois parties. Cela correspond aux intérêts littéraires du texte. 5.Organisation de la rédaction à venir : mise en ordre des idées générales, procédés et exemples. Mettre en relation logique les significations perçues avec les procédés puis avec quelques exemples. Enrichissement du plan global avec les significations et procédés trouvés dans le texte. On subdivise les grandes parties en idées plus précises, en sous-parties: => Plan détaillé. I. idée générale A 1. première idée plus précise 2. deuxième idée ... 3. troisième idée ? II. idée générale B 1. première idée plus précise 2. deuxième idée ... 3. troisième idée ? III. idée générale C 1. première idée plus précise 2. deuxième idée ... 3. troisième idée ? On utilisera les exemples choisis pour illustrer son analyse, pour lier très précisément les significations relevées et expliquées au texte étudié. 6. Perfectionnement / peaufiner les recherches en relisant le texte et son plan détaillé avant la rédaction.

« a.

la perte de liberté b.

l’emprise de l’amour   travail r édig é au dos. Dans   ce   monologue   extrait   de   B érénice ,   acte   I   sc ène   2,   Racine   donne   la  parole   à  Antiochus.

  Il   s’agit   d’un  roi   qui   aime   B érénice, reine elle aussi, mais qui est  éprise de Titus, l’empereur de Rome. Cette sc ène est la deuxi ème de la pi èce et a plusieurs   fonctions   : mettre en place l’action et en introduire les th èmes principaux. Il semble int éressant de faire appara ître comment l’auteur   m êle d ès le d ébut de sa pi èce les enjeux centraux de la trag édie et dans quel but. Apr ès avoir  évoqu é les caract éristiques de la sc ène   d’exposition,  il   semble  pertinent   d’aborder   le  doute  qui  habite   le  personnage  et   sa  valeur  tragique.

 Enfin,  l’analyse  du  sentiment   amoureux dans le passage sera l’occasion d’en montrer la signification profonde.a      Cette   sc ène   a   pour   fonction,   tout   d’abord,   d’informer   le   spectateur   et   le   lecteur   sur   l’action   qui   s’engage.

  La   double   é nonciation sert en effet  à l’auteur pour  évoquer la situation des personnages. Antiochus, dans ce monologue, se parlant  à lui­m ême,   cite  ainsi  le   nom  des   protagonistes  principaux   :   «   Antiochus   »  pour  lui­m ême   d ès  le  premier   vers,  puis  il   évoque   «   B érénice   »  et   «   Titus   ». Il est actuellement roi de Commag ène et son ami Titus, lui, est empereur de Rome. La situation politique des personnages   est soulign ée par les termes qui  évoquent le pouvoir   : «   reine   », «   empire   ». On imagine aussi l’ époque  à laquelle se d éroule la pi èce   par ces informations qui font penser  à l’Antiquit é.   De   plus,   certains   éléments   de   ce   monologue   sont   narratifs   et   permettent   d’informer   sur   le   pass é  des   trois   personnages   centraux. Par cons équent, les temps du pass é apparaissent tels que le pass é simple des vers 23 et 24 et le pass é compos és aux vers   suivants. Ensuite, les connecteurs temporels servent  à organiser ces renseignements. Par exemple, Antiochus utilise les expressions   suivantes   : «   autrefois   », «   cinq ans   »  à deux reprises. Enfin, les relations actuelles entre ces trois personnages sont expliqu ées. On   apprend  ainsi qu’Antiochus  est  amoureux de la reine  B érénice  mais  n'a aucune chance  sachant  en plus que l'amour qu'il  éprouve   pour B érénice n'est pas r éciproque. Il aime la reine de Palestine,   qui,   si elle  épouse Titus, obtiendra un des plus vastes royaumes. On   peut voir que dans la pi èce, les th èmes principaux sont l'amour et le pouvoir. Mais cet amour est souvent li é à une id ée ; celle qu'il   est impossible, par exemple on peut lire au vers 49 : " Et que peut craindre, h élas ! un amant sans espoir ".  La   sc ène   2   de   l’acte   I   fonctionne   donc   comme   une   sc ène   d’exposition.

  Cependant,   elle   est   aussi   l’occasion   pour   le   personnage  de manifester  le doute tragique  qui  le fait  souffrir. En effet,  les phrases  de type interrogatif  sont  tr ès  pr ésentes.

 Elles   commencent   le   monologue,   s’y   reproduisent   de   nombreuses   fois   (vers   21,   22,   30,   31,   etc.)   et   mettent   en   lumi ère   l’h ésitation   profonde   qui   le   hante.

  De   plus,   des   questions   rh étoriques   expriment   l’impossibilit é  de   trouver   une   issue   favorable.

  Il   h ésite   à   «   partir   » ou  à rester pour «   parler   »  à Bérénice de sa passion. Il d écide d’aller la trouver mais il reste ind écis car c’est une question   qui cl ôt son intervention. Le doute est aussi perceptible dans l’utilisation qu’il fait du mode conditionnel pour parler de la situation   des autres personnages au vers 38 et 42 par exemple. On voit aussi, gr âce  à la didascalie interne des vers 35 et 40 («   je ne viens que   vous dire…   »), que le jeu du com édien, sur sc ène, doit marquer physiquement les revirements de son cœur. Ce doute est aussi impr égné d’un fort sentiment de d ésespoir. Le registre tragique appara ît tout au long du passage. Au vers   22, le  personnage  «   craint   »  ainsi  autant  qu’il   «   souhait[e]   ». Les  exclamations   et  interjections,   telles  que  «   h élas   », dit  deux  fois,   signifient cette souffrance. Le champ lexical de la douleur se trouve ainsi fr équemment. Des mots comme «   souffrir   », «   tourment   »,   «   obstacle fatal   » le d émontrent. On peut aussi remarquer l’utilisation d’hyperboles comme «   é ternel   », la r épétition de «   toujours   »,   etc. Une m étaphore animale participe  à cet effet   : «   des pleurs […] que je d évore   »Le caract ère universel est not é par la r éférence  à   des contraintes politiques qui le d épassent. Le verbe «   destine   » au vers 27 renvoie aussi  à cette id ée que les protagonistes subissent   leur sort.  Cette   perte   de   libert é  est   li ée   au   sort   politique   de   Titus,   B érénice   et   Antiochus.

  Dans   ce   passage,   on   peut   percevoir   qu’Antiochus perd une partie de sa libert é   : «   Elle m'imposa un  éternel silence   ». On voit dans cet exemple le lexique de devoir qui   est accentu é par une hyperbole qui qualifie le «   silence   ». Ils sont contraints de vivre leurs sentiments en fonction de l’   «   empire   »,   de leur «   rang   » (vers 27). Cela donne au th ème de l’amour une grande force car il s’oppose  à ces contraintes. Il «   faut   », lit­on au   vers 36 qu’il ne montre pas ses larmes.

  Racine veut aussi nous montrer que cet amour «   d étruit   » Antiochus, on le voit au vers 34   avec   le   verbe   «   mourir   »   plac é  dans   un   discours   sur   l'amour   :   comme   B érénice   n' éprouve   pas   les   m êmes   sentiments,   Antiochus   n'arrivera   pas   à  l'oublier.

  Ces   éléments   nous   prouvent   qu'Antiochus   est   comme   "emprisonn é"   par   cet   amour.

De ce fait, il reste   «   fid èle   »  à un sentiment qui ne peut que le rendre plus seul et qui ne cesse de le «   contraindre   ». Au­del à le d ésespoir et le destin qui pi ègent Antiochus, l’amour domine.    Dans cette sc ène, l'auteur cherche  à nous montrer   l'amour que ressent Antiochus pour B érénice.  Il utilise donc ce champ lexical et celui du sentiment avec «   son amant   » ou «   je vous  . »

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