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Le Malade imaginaire

Publié le 22/06/2024

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« Page |1 Le Malade Imaginaire L’auteur : Jean Baptiste Poquelin dit Molière (né en 1622) est un des plus célèbres dramaturges du XVIIème siècle.

Également acteur et directeur de troupes (il écrit et joue), cet homme de théâtre complet est la figure de proue de la comédie classique qu'il hausse au rang de la tragédie.

S'il excelle dans un premier temps avec la farce, c'est dans la comédie, plus profonde, où la peinture satirique des vices humains se colore d'une visée morale, qu'il se distinguera. Protégé par Louis XIV, Molière est pourtant de nombreuses fois attaquées, notamment par les religieux pour ses critiques des faux dévots dans Le Tartuffe (1664).

Molière s’illustre dans le nouveau genre de la comédie-ballet en 1670 grâce au Bourgeois gentilhomme, puis ne 1673 avec Le Malade imaginaire, destiné aux fêtes célébrant les victoires militaires de Louis XIV et dont la musique est composée par Charpentier.

Il meurt en 1673, à la suite d’un malaise lors d'une représentation d'une malade imaginaire. (ironie tragique) Contexte : - Le rayonnement politique, artistique et culturel du Roi-Soleil : Louis XIV, devenu roi à 13 ans, commence à exercer le pouvoir personnellement en 1661 après la mort de Mazarin.

Son règne marque l'apogée de la monarchie absolue et une politique de conquête.

Il centralise la culture, soutenant les artistes et créant des institutions comme les académies royales. Grand amateur de danse, il organise des fêtes somptueuses à Versailles. Jean-Baptiste Lully et Molière collaborent régulièrement à ces spectacles royaux, créant une dizaine d’œuvres, dont plusieurs comédiesballets. - Molière et Lully : de la collaboration amicale à la discorde : Lully et Molière deviennent rapidement amis et collaborent fréquemment sur scène. Lully, d'origine italienne, est partisan de la musique italienne et du développement de l'opéra.

En 1672, Lully obtient un privilège royal qui lui accorde un monopole sur les œuvres musicales au théâtre en France.

Cela cause une rupture avec Molière, malgré l'intervention du roi.

Pour sa dernière comédie-ballet, Le Malade imaginaire, Molière travaille avec Marc-Antoine Charpentier au lieu de Lully. Pourquoi me fait-on étudier Le Malade imaginaire ? Le Malade imaginaire s'inscrit dans une thématique fréquente chez Molière : celle de la satire de la médecine, qui symbolise la prétention scientifique à maîtriser la Page |2 nature.

Le Malade imaginaire est également un spectacle total, car la comédieballet, intègre la musique, le chant et la danse, offrant un divertissement des plus plaisants.

Enfin cette pièce a contribué à la légende de Molière, car le dramaturge qui souffrait de tuberculose, fait un malaise lors de la 4 ème représentation le 17 février 1673 dont il meurt quelques heures plus tard. La composition et les enjeux :  La pièce se compose de 3 actes ponctués d'intermèdes dansés et chantés, précédés d'un prologue précisant la volonté de « délasser (le roi) de ses nobles travaux »  Argan est un hypocondriaque, soumis à son médecin et son apothicaire. Aussi veut-il contraindre sa fille Angélique à épouser un médecin mais les manœuvres de cette dernière, de son amant Cléante et de la servante Toinette parviennent à lui ouvrir les yeux.  Comique farcesque, quiproquos, travestissements rythment une pièce qui invite à recouvrer sa lucidité face aux abus d’une médecine moquée à travers des personnages grotesques. Les intermèdes = au XVIIème siècle, des courts divertissements chorégraphiques qui interviennent entre les actes d’une comédie. Résumé : Dans le prologue : des personnages antiques chantent le retour victorieux de Louis XIV de sa campagne guerrière contre la Hollande. Dans l'acte I, Argan, hypocondriaque invétéré, compte ses traitements et s'affronte avec sa servante Toinette qui le met en garde contre l'apothicaire M.

Fleurant et le médecin M.

Purgon, qui ne font que tirer profit de lui, sans le soigner.

Angélique, la fille d'Argan, confie à Toinette son amour pour Cléante.

Mais pour réduire ses frais médicaux, Argan veut marier sa fille à un médecin, Thomas Diafoirus.

Toinette s'oppose à ce mariage tandis que Béline, la seconde femme d'Argan et belle-mère d'Angélique, défend le projet de son mari et pousse ce dernier à rédiger un testament en sa faveur. Lors du premier intermède musical, Polichinelle chante sa douleur face à l'inflexibilité de son amante Toinette et se fait rouer de coups de bâton dans une scène de commedia dell'arte. À l'acte II, Cléante s'introduit dans la maison familiale en se faisant passer pour un remplaçant du professeur de musique d'Angélique.

Le père Diafoirus et son fils arrivent, mais la scène de compliments est cocasse : Thomas Diafoirus confond Angélique avec sa belle-mère, Béline.

Sur la demande d'Argan, Cléante donne une leçon de chant à Angélique.

Les deux jeunes amants profitent de cet opéra improvisé pour se déclarer leur amour indirectement. Argan apprend par sa cadette, Louison, la présence d'un jeune homme à la porte de la chambre d'Angélique.

Furieux, il décide qu'Angélique ira au couvent si elle ne veut Page |3 pas épouser Thomas Diafoirus.

Béralde, le frère d'Argan, intervient et propose, pour calmer son frère, un intermède de danses d'égyptiennes (le deuxième intermède). Dans l'acte III, Béralde tente en vain de raisonner son frère.

Toinette se déguise en médecin pour tromper Argan et ridiculiser la profession de ces faux sachants.

Puis, Toinette décide d'utiliser un subterfuge pour faire émerger la vérité.

Elle propose à Argan de contrefaire le mort pour voir la réaction de sa femme.

Cette dernière tombe dans le piège : elle se réjouit du décès de son époux tandis qu'Angélique est accablée par cette annonce.

Les masques tombent donc.

Argan s'éveille et accepte qu'Angélique épouse Cléante si ce dernier devient médecin.

Béralde propose une meilleure solution : pourquoi Argan ne se ferait-il pas médecin lui-même ? La pièce se clôt sur la cérémonie d'intronisation d'Argan au troisième intermède. Thèmes La satire de la médecine Citations/passages précis Toinette imite ainsi un médecin en disant : « ignorantus, ignoranta, ignorantum »(III, 10), montre que les médecins utilisent un latin de cuisine pour impressionner leurs patients. « Béralde – (…) L’on n’a qu’à parler avec une robe et un bonnet, tout galimatias devient savant, et toute sottise devient raison.

» (III,14) Explications Molière dresse ici une satire féroce de la médecine. Au 17e siècle, l'Europe connaît des avancées majeures en médecine car, sous l'impulsion de René Descartes, elle se dote de méthodes scientifiques. Mais les médecins que nous voyons dans Le Malade imaginaire sont des personnages prétentieux dissimulant leur ignorance derrière des mots savants et un latin de cuisine : Ce sont des pédants et des rhétoriqueurs plutôt que des scientifiques. Leurs pratiques qui remontent à l’Antiquité, comme le lavement de saignée, sont non seulement incapables de guérir, mais précipitent la mort des patients. Le médecin n’impressionne que par son habit et ses discours savants.

Ainsi à la fin de la pièce, il suffit à Argan de revêtir la tunique pour être Page |4 intronisé médecin : La longue tirade de M. Diafoirus sur Thomas (II, 5 p 80-81), fait allusion Dont Argan fait un usage immodéré (III, 4). Le nom même du médecin d’Argan : M. Purgon : Dans les prescriptions alimentaires de M. Diafoirus : « manger force rôti » corrigé en suite en « rôti, bouilli, même chose », II, 6 p95 De Toinette déguisée en médecin « pour épaissir votre sang qui est trop subtil, il faut manger de bon gros bœuf (…) pour coller et conglutiner ».

III, 10, p133. « Ce ne sont point les médecins qu’il (Molière) joue mais le ridicule de la médecine » : III, 3, p119 Au XVIIème siècle, la faculté de médecine suit les théories de Galien médecin grec de l’Antiquité, qui développa la théorie des « humeurs », fluides corporels dont il faut réguler la qualité et la quantité pour maintenir entre eux un équilibre. L’église catholique interdisant la pratique de la dissection, l’enseignement dispensé aux étudiants en médecine consiste essentiellement à commenter les textes des Anciens, c’est-à-dire les médecins de l’Antiquité, et à en développer une interprétation lors de disputes (débats sur une question théorique) auxquelles : La médecine du XVIIème siècle consiste donc essentiellement à expulser du corps les mauvaises humeurs, à le purifier et le nottoyer par la saignée et les clystères ou lavements : Renvoie à cette idée de purge. La médecine galénique est également une médecine diététique.

Les aliments influenceraient les humeurs dans le corps, conception que l’on retrouve, caricaturée : Ou dans celles parodiques : Page |5 M.

Purgon lance à Argan des malédictions médicales.

III, 5 Le mariage Le quiproquo de Thomas Diafoirus qui confond au départ sa future femme Angélique avec sa bellemère : II, 5 Citation ? Comme le dit ici Béralde. Certes, Molière n’épargne pas les médecins de son temps dans ses comédies, notamment dans Le Malade imaginaire, où ils se montrent dogmatiques, incapables de poser un diagnostic fiable (celui de Diafoirus contredit celui de M.

Purgon), ivres de leur pouvoir : Et incompétents.

Mais il vise moins des individus qu’une institution, la faculté de médecine, qui dispense un enseignement voire rétrograde. Le Malade imaginaire confronte.... »

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