Le Mal - Rimbaud - Analyse
Publié le 03/10/2020
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Le Mal - analyse
Au XIXe siècle, un nouveau courant vise à avoir une nouvelle conception spirituelle du monde : le symbolisme. Les symbolistes ont l’intention de rompre avec la science et d’exprimer le monde en transposant les idées en images. Des poètes tels qu’Arthur Rimbaud ont l’ambition de moderniser leurs styles scripturaux en prônant l’art pour l’art. Doté d’une grande perspicacité, Rimbaud rassemble ses idées majoritairement à travers des poèmes, plus tard rassemblés et publiés à titre posthume par ses éditeurs. En 1870, Rimbaud écrit notamment le poème Le Mal tiré de l’ouvrage Les Cahiers de Douai, période pendant laquelle la guerre éclate. Ce poème met en lumière l’arrière-plan de la guerre ainsi que ses effets sur la société. Tout d’abord, le lecteur perçoit des conséquences néfastes de la guerre. Ensuite, il prend conscience du refuge que la nature peut lui apporter, en contraste avec toute la violence découlant du conflit général. Enfin, il se questionne sur le rôle de la religion face à ces événements.
Dans un premier temps, Rimbaud amène directement le lecteur dans une atmosphère violente et choquante. En effet, dès le premier vers, l’emploi de la métaphore « crachats rouges » (v.1) et du mot « mitraille » (v.1) annoncent immédiatement l’horreur du sujet. De plus, l’allitération en « r » (crachats rouges de la mitraille » v.1, « Qu’écarlates ou verts, près du Roi qui les raille » v. 3) transmet un effet de dureté et évoque la boucherie que propage la guerre. Le champ lexical de la guerre souligne le désordre, la cruauté et l’intensité des conséquences à laquelle elle débouche (« bataillons » v.4, « feu » v.4, « épouvantable » v.5, « broie » v.5, « tas fumant » v.6, « morts » v.7). Tandis que des notions quantitatives (hyperboles) liées à ces mots accentuent la grandeur des répercussions de la guerre (« en masse » v.4, « cent milliers » v.6, « tas » v.6), d’autres renforcent le tableau de l’horreur grâce à leurs connotations négatives (« sifflent » v.2, « croulent » v.4, « épouvantable » v.5, « pauvres » v.7). L’homme est déshumanisé et y apparaît réduit à un tas de cendre, à « un tas fumant » (v.6), métaphore qui caractérise leur mort. De plus, la présence de l’enjambement (v.1-2) met d’autant plus en valeur le sifflement destructeur. Le mal porte donc la couleur du feu et du sang qu’est le rouge, couleur d’abord évoquée au premier vers (« rouges ») et ensuite en sa dérivée « écarlates » (v.3). Deux sens sont agressés chez le lecteur : l’ouïe avec la présence d’allitérations et des « sifflements » (v.2) et la vue qui perçoit du rouge en quantité excessive. Quant au schéma des rimes, il est caractérisé par son irrégularité : la déstructuration du poème s’accorde parfaitement à la destruction du monde. Des conséquences indirectes sont mises en évidences dans le dernier tercet. Celui-ci révèle la souffrance des mères, qui ont donné vie à leurs enfants pour qu’ils se fassent tuer lors de la guerre. Elles sont les images de la souffrance. Leur désespoir (« ramassées » v.12, « angoisse » v. 13, « pleurant » v.13, « mouchoir » v.14) suscite un sentiment de pitié chez le lecteur. Le fait que les mères portent « leur vieux bonnet noir » (v.13) fait comprendre qu’elles vivent dans la pauvreté et qu’elles sont en période de deuil.
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Rimbaud Français mars 2020
l’intensité des conséquences à laquelle elle débouche (« bataillons » v.4, « feu » v.4, « épouvantable » v.5,
« broie » v.5, « tas fumant » v.6, « morts » v.7) .
Tandis que des notions quantitatives (hyperboles) liées à ces
mots accentuent la grandeur des répercussions de la guerre (« en masse » v.4, « cent milliers » v.6, « tas » v.6) ,
d’autres renforcent le tableau de l’horreur grâce à leurs connotations négatives (« sifflent » v.2, « croulent »
v.4, « épouvantable » v.5, « pauvres » v.7) .
L’homme est déshumanisé et y apparaît réduit à un tas de cendre, à
« un tas fumant » (v.6) , métaphore qui caractérise leur mort.
De plus, la présence de l’enjambement (v.1 -2)
met d’autant plus en valeur le sifflement destructeur.
Le mal porte donc la couleur du feu et du sang
qu’est le rouge, couleur d’abord évoquée au premier vers (« rouges ») et ensuite en sa dérivée « écarlates »
(v.3) .
Deux sens sont agressés chez le lecteur : l’ouïe avec la présence d’allitérations et des « sifflements »
(v.2) et la vue qui perçoit du rouge en quantité excessive.
Quant au schéma des rimes, il est caractérisé par
son irrégularité : la déstructuration du poème s’accorde parfaitement à la destruction du monde.
Des
conséquences indirectes sont mise s en évidences dans le dernier tercet.
Celui -ci révèle la souffrance des
mères, qui ont donné vie à leurs enfants pour qu’ils se fassent tuer lors de la guerre.
Elles sont les images
de la souffrance.
Leur désespoir (« ramassées » v.12, « angoisse » v.
13, « pleurant » v.13, « mouchoir » v.14) suscite
un sentiment de pitié chez le lecteur.
Le fait que les mères portent « leur vieux bonnet noir » (v.13) fait
comprendre qu’elles vivent dans la pauvreté et qu’elles sont en période de deuil.
Après avoir pris conscience de la situation des victimes face au désastre, le lecteur se rend compte de
l’importance de la nature.
Celle -ci, juste et saine, est en opposition totale avec la guerre dans les
quatrains, qui est injuste et dévastatrice.
La nature est en major ité présente aux vers 7 et 8.
Son champ
lexical contenant les éléments qui la composent appuie sur sa diversité et sa beauté (« l’infini ciel bleu » v.2,
« verts » v.3, « été » v.7, « herbe » v.7, « Nature » v.8).
Comme elle est personnifiée (« Nature » v.8) , elle est
immédiatement posée sur un piédestal.
Rendant hommage à cette nature, Rimbaud indique même que
c’est elle qui crée la vie (« Nature ! ô toi qui fis ces hommes saintement !...
– » v.8).
L’adverbe « saintement »
renforce la pureté, la sérénité et l’innocence de la nature, ne pouvant agir face à la situation désastreuse.
Du point de vue de l’auteur, les rôles sont inversés et , pour lui, c’est la nature qui incarne Dieu.
Le fait
qu’elle soit évoquée au milieu du sonnet n’est pas dû au hasard.
Sa place forme un équilibre entre toutes
les souffrances éprouvées par les victimes de la guerre et tente d’établir la paix.
Les oppositions entre la
nature et la guerre sont nombreuses.
Les couleurs « écarlates ou verts » (v.3) caractérisent respectivement l a
violence du combat et la nature sereine.
Les oppositions à la rime sont diverses : « ciel bleu » (v.2) et « feu »
(v.4) , « broie » (v.5) et « joie » (v.7) , « fumant » (v.6) et « saintement » (v.8) sont également des éléments
constituant deux pôles opposés : la nature ainsi que la violence et la haine.
Aux vers 7 et 8, les
conséquences de ces deux derniers y figurent : tandis que la nature invite à la vie (« ô toi qui fis ces
hommes »), la guerre imp lique la mort (« Pauvres morts ! »).
En outre, la guerre détruit ce que la Nature a
créé.
Le fait que le passé simple soit utilisé, que la nature ( « fis ces hommes » v.8) indique que la période est.
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