Le Lys dans la vallée, Commentaire composé, page 261 à 263. Littérature

« d'Henriette à ce sujet à la page 262: « elle n'y vit point de mal; puis quand vint la réflexion elle songea peut-êtreque ce serait une insulte pour elle comme pour moi que de changer ses manières ».

On peut penser qu'Henriettepeut elle aussi être dans le déni et ne pas s'avouer l'importance de sa tenue.

Il ne s'agit ici que de suppositions deFélix mais on pourrait se demander si Henriette ne joue pas elle aussi inconsciemment le jeu de la séduction.Ainsi, cet extrait abonde en érotisme et en sensualité, les deux personnages se laissent tenter par ce jeu deséduction et se plaisent à partager cette intimité.

Mais on peut distinguer chez Félix une nouvelle facette de sapersonnalité.

Prenant pour prétexte la maladie du comte, il trouve surtout un moyen de séduire Henriette et de serapprocher d'elle: le personnage dévoile ici sa personnalité de manipulateur. Effectivement, Félix se présente comme acteur de ce complot et usant de prétextes et de stratagèmes, il apparaîtcomme un fieffé manipulateur.Dans ce récit, Félix semble quelque peu inhumain et amoral : d'abord, simplement par le fait que ces entretiens, cesrendez-vous avec Henriette se font juste devant le comte.

Il séduit l'épouse d'un homme vulnérable se trouvantjuste devant lui.

Il admire « les lignes de ses belles formes » alors qu'il est censé écouter avec Henriette le sommeildu malade.

Il se présente ici comme malhonnête et hypocrite.

Sa mauvaise foi est également choquante: il vajusqu'à prétendre que certains de ses effleurements étaient nécessaires pour le bien-être du comte, il donne defausses excuses à sa culpabilité: il certifie que leurs mains se rencontrent « en rendant quelque service au comte ».

Dans son récit, il justifie son rapprochement d'Henriette en prétendant que c'est un devoir qu'il doit accomplir:« n'avais-je pas à soutenir, à aider Henriette! ».

Il exagère ce discours lui donnant un effet emphatique en répétant« qui pouvaient éviter quelque souffrance au comte » à la page 261 ou « pour qu'elle pût soigner le comte » à lapage 262.Ainsi, Félix s'offre à Henriette comme serviteur et pourquoi pas mari de substitution.

Il effectue de nombreusestâches: « je lui servis alors, quelquefois sur ses genoux, un repas », « mille petits soins », « mille menus ouvrages »ou « Elle me commandait […] les apprêts » montre son complet dévouement.

Il lui offre corps et âme: il se dit lui-même être « celui qui s'efforçait d'être sa seconde âme » à la page 263.

Egalement, par de nombreuses expressionstelles que « notre intime union », « mariés à demi », « fusion », « douce communauté » ou « mariage éphémère » ,Félix se présente comme mari de remplacement.

Il évoque Henriette comme si elle était son épouse en l'appelant« mon Henriette » ou en évoquant « les éblouissants trésors que, dans mes folles espérances, je considérais commemiens ».

Enfin, il va jusqu'à prendre le rôle du comte de Mortsauf en allant traiter des affaires ou parler aux fermiers:il prend également sa place dans l'entreprise familiale, comme « intendant » , en prétextant: « pour qu'elle pûtsoigner le comte sans rien laisser péricliter au dehors ». Conclusion: Ainsi, cet extrait a un rôle fondamental au sein du romain.

On voit apparaître une nouvelle intimité entre les deuxpersonnages et également, on assiste à la naissance du désir érotique du personnage principal.

Mais ces momentsde complicité et de tendresse, « scène d'enfance à côté d'une tombe entr'ouverte », présentent un côté malsain.La personnalité de Félix peut être totalement remise en question et, en analysant ce passage, nous pouvonsdavantage comprendre la réaction enflammée de Nathalie à la fin du roman.. »