« Le Lyrisme, a dit un critique, c'est l'expression émouvante et harmonieuse de sentiments vécus ». Vous commenterez ce jugement à l'aide d'exemples précis empruntés à vos lectures.
Publié le 18/07/2012
Extrait du document
Dans cette courte définition, chaque mot porte. Il faut donc peser chaque mot. Ce que nous avons déjà vu du problème général du Lyrisme, notamment à propos de Ronsard, de Chateaubriand, des poètes romantiques, guide notre interprétation. Sentiments vécus, ce sont les confidences que nous font les écrivains sur des événements de leur propre existence. Expression émouvante, c'est la portée générale et humaine des sentiments exprimés, ce sont les échos qu'ils éveillent en nous. Expression harmonieuse, c'est la qualité musicale, la valeur expressive de la forme, propre à traduire avec fidélité ces sentiments. La citation ainsi analysée nous suggère les trois parties du plan.
«
Le Lyrisme 247
de la personnalité de l'écrivain dans son œune que se carac
térise d'abord le Lyrisme.Mais ses aveux ne sauraient vraiment
nous toucher s'ils étaient incapables d'évoquer un écho en
nous : ses sentiments individuels doivent avoir une portée
universelle.
Dans la mesure où chaque homme
porte en lui la
marque de l'humaine condition, le poète évoque - à travers
ses joies et ses souffrances, ses méditations inquiètes, sereines
ou désabusées le lot commun de l'éternelle humanité.
Encore faut-il qu'il sache trouver, pour traduire
ce qu'il
éprouve, des accents qui nous émeuvent.
Le poème lyrique
est un chant de l'âme :
il ne saurait se faire entendre sous la
banalité et la platitude de l'expression.
C'est en ce sens qu'on
a
pu définir le Lyrisme:« l'expression émouvante et harmo
nieuse de sentiments vécus l>.
I.
Les sentiments vécus
Or ces sentiments sont d'abord des sentiments vécus.
Tous
les poèmes lyriques sont des poèmes de circonstance.
Ils
s'inspirent des vicissitudes d'une existence depuis la naissance
jusqu'au tombeau.
Tantôt ils évoquent la douceur mélan
colique des souvenirs d'enfance.
Dans Ce Siècle açait deux ans,
Victor Hugo parle de ses premières années, des soins dévoués
de sa mère qui arrachèrent
à la mort l'enfant chétif qu'il
était ; il parle de ses frères, des garnisons successives où la
carrière militaire de son père entraina sa famille.
Lamartine
évoque clans
La Vigne et la Maison le· cadre pittoresque et
intime de sa jeunesse et sa vie de famille égayée par la
présence
de ses cinq sœurs.
Quand la maison vibrait comme un grand cœur de pierre De tous ces cœurs joyeux qui battaient sous ses toits.
Tantôt encore, les poètes lyriques nous font les confidents
de leurs souvenirs d'amour.
Verlaine, dans
La Bonne Chanson,
retrace toute l'histoire de ses fiançailles, sa tristesse de se
sentir momentanément éloigné de celle qu'il aime.
Peut-être qu'elle est très joyeuse et qu'elle oublie? Et je relis sa lettre avec mélancolie..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- On a défini le lyrisme « l'expression émouvante et harmonieuse des sentiments vécus ». Après avoir précisé de quel genre de lyrisme il s'agit, vous illustrerez cette définition par des exemples appropriés.
- « Le lyrisme est l'expression émouvante et harmonieuse de sentiments vécus.»
- Un critique écrit : « Ne confondons pas versification et poésie. Le versificateur n’est qu’un technicien ; la qualité d’un poète au contraire réside dans la puissance de suggestion qu’il emprunte aux sonorités, aux rythmes, aux images en accord étroit avec le sentiment. » En illustrant votre exposé d’exemples précis, vous commenterez ce jugement.
- Dans Le Taureau blanc, Voltaire fait dire à la princesse Amaside: « Les contes qu'on pouvait faire à la quadrisaïeule de la quadrisaïeule de ma grand-mère ne sont plus bons pour moi (...). Je veux qu'un conte soit fondé sur la vraisemblance, et qu'il ne ressemble pas toujours à un rêve. Je désire qu'il n'ait rien de trivial ni d'extravagant. Je voudrais surtout que, sous le voile de la fable, il laissât entrevoir aux yeux exercés quelque vérité fine qui échappe au vulgaire. » Vous mont
- Diderot écrit : « Rendre la vertu aimable, le vice odieux, le ridicule saillant, voilà le projet de tout honnête homme qui prend la plume, le pinceau ou le ciseau ». Mais il déclare d'autre part : « Presque toujours ce qui nuit à la beauté morale redouble la beauté poétique. On ne fait guère que des tableaux tranquilles et froids avec la vertu ; c'est la passion et le vice qui animent les compositions du peintre, du poète et du musicien. » A l'aide d'exemples précis, empruntés à v