LE Lac, Lamartine (commentaire composé)
Publié le 02/10/2011
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LE LAC - ALPHONSE DE LAMARTINE
Les Méditations p. 325 INTRODUCTION : PRESENTATION Ce poème d’une quinzaine de quatrains, terminés par un hexamètre qui met à la fin la chute, est un des plus célèbres du romantisme. Ce poème est entièrement dominé par le souvenir du bonheur passé, d’une morte (Elvire, ou Julie Charles, qui a été un des grands amours du poète) qui est devenue l’image idéalisée de la femme aimée. De l’invocation lyrique à l’évocation nostalgique des moments heureux s’entremêle là le récit, le monologue, l’appel à la nature, pour donner dans un premier plan des plaintes mélancoliques la nature entière, en part. La nature entière et plus particulièrement le lac gardent le souvenir de cette rencontre. L’eau, le temps, l’eau, la fragilité sont les principales thématiques, et sont propres à la sensibilité de Lamartine, et à ces années 1820, qui voient la naissance du romantisme.
«
Ils sont propres à la sensibilité romantique et apparaissent sous 2 formes :
-Le pouvoir inexorable dutemps -Le sentimentde la fragilité humaine
a)Un pouvoir inexorable :
Il se traduit par une invocation : « Ô temps » (V.21).
Ces invocations font du temps un maître tout puissant, capable tout aussi bien dedonner que de reprendre selon ses caprices.
Ce pouvoir du temps est exprimé dans d'autres quatrains de l'extrait, notamment les vers43 et 44 dans l'opposition entre donner et effacer.
On peut aussi noter l'utilisation du verbe pouvoir au vers 50 et l'alternance marquéepar « ou ».
Le pouvoir du temps apparait également dans son caractère éternel, inlassable, inhumain.
C'est ce que souligne l'emploi duprésent de vérité générale, au vers 35 : « il coule et nous passons ».
L'homme est une victime désarmée devant le temps qui sedéroule inéluctablement.
b) La fragilité humaine :
Une constatation amère qui s'exprime dans la première strophe par la voix du poète : les mots « toujours », « éternel » soulignentl'incapacité humaine et sa faiblesse.
On peut noter l'utilisation des participes passé passifs « poussé », « emporté » qui insistent surl'image d'un homme soumis du pouvoir inlassable du temps.
Cette constatation coexiste avec une supplication toute aussi veine : lacertitude d'une démarche infructueuse parce qu'on l'invoque et il (le temps) ne répond pas : « Ô temps, suspends ton vol ».
Lacertitude de cette démarche infructueuse est révélée par l'insistance de cette supplication, l'utilisation de « suspends », puis la reprisede la supplication adressée à la nuit.
« Aimons donc, aimons donc » (V.34) rappelle l'expression latine tant connue Carpe Diem, qui signifie : « profite de l'instant présent ».
Nous sommes dans l'épicurisme.
La dernière strophe est marquée par une exhortation épicurienne en même temps que la vanité de la démarche es soulignée : « Je demande en vain ».
Le mot « vain » apparaità la césure.
Dans la suite du poème, on retrouve l'expression de cette faiblesse humaine dans les interrogations douloureusesadressées au temps : les vers 41, 44 qui témoignent de ce désarçonnement de l'homme.
On pourrait penser que cette fragilité humaine conduit l'homme au désespoir total.
Il y a pourtant un désespoir limité puisque le poèmemontre que c'est un appel à la nature victorieuse, qui est seule capable d'aider l'homme dans sa lutte contre le temps.
C'est un effortqui permettra de garder le souvenir heureux.
Partie 3 : Le pouvoir revivifiant de la nature
Le titre du poème n'évoque pas seulement un lieu aimé, il désigne l'objet d'une véritable célébration.
Autour de ce lac, c'est la natureentière qui est célébrée dans tous ses effets.
La nature devient complice d'un amour qu'elle seule peut remémorer.
a)La nature, le lac : cadres fixes du souvenir (et du bonheur passé) :
Le lien entre le lac et le sentiment des amants se révèle à travers plusieurs notations qui font de ce lieu un endroit privilégié etsalvateur.
La nature est d'abord un cadre aimé, les flots sont « chéris » (V.6), et « harmonieux » (V.16).
C'est aussi l'image de lapermanence, de l'immobilité face aux tumultes mouvants du temps et de l'histoire.
C'est aussi le lieu où l'homme, éternel navigateur,peut « jeter l'encre », expression mise en valeur qui passe par l'enjambement et le changement de mètre.
Cette idée de fixité seretrouvera en outre au vers 41.
b) La nature et le lac : témoins impérissables d'un véritable amour :
De la fixité spatiale du lac, on passe par une métaphore, celle qui associe « rivage du lac » à celui du temps (V.35) à l'idée d'une fixitétemporelle.
Enfin, la nature éternelle est seule capable de s'opposer au mouvement incessant du temps.
Plusieurs formulationsconcourent à cette idée surtout dans les dernières strophes.
Le poète fait appel à tous les éléments de la nature dans ses aspects lesplus divers pour qu'il témoigne de ses sentiments.
La nature se fait aussi complice de la survie du souvenir, présenté associé à tous leséléments du décor.
L'énumération des trois dernières strophes montre la complicité de cette nature qui sait se mettre au diapason decette réminiscence.
CONCLUSION
Dans cette œuvre très musicale par l'harmonie des rimes et des sonorités, on trouve des coupes faibles, des enjambements, peud'articulations fortes, et une abondance de sonorités sourdes.
Le poète souligne à la fois l'omniprésence du temps mais aussi combiencette omniprésence se trouve exorcisée par la conjonction de deux forces complices, celle de la nature et celle de l'amour.
D'ailleurs, le tout dernier vers (chute et apogée du poème)constate le pouvoir des sentiments exprimés à travers un passé composé qui souligne les conséquences présentes de l'acte plutôt queson caractère définitivement achevé.
Le fait d'avoir aimé l'emporte sur toutes les constatations négatives et amères..
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