Le Lac (1817). LAMARTINE (commentaire composé)

L'ensemble. — Cette pièce, parue dans les Méditations poétiques, en 1820, est peut-être la plus célèbre de toutes celles que composa Lamartine; elle est, à coup sûr, celle qui caractérisa le mieux son génie et qui contribua le plus à son immense succès. Ce « Lac « est le lac du Bourget. En 1816, Lamartine rencontra aux eaux d'Aix une jeune femme, Mme Julie Charles, qui, déjà malade, venait s'y soigner. Il s'en éprit et comptait la retrouver l'année suivante, en 1817, sur les bords de ce lac où ils s'étaient aimés. Mme Charles, mourante, n'y put venir et, quelques semaines plus tard, elle devait être enlevée par le mal qui la minait depuis longtemps. Lamartine sait donc qu'il ne la reverra plus. Il exhale sa douleur, il évoque celle qu'il aime, il rappelle les paroles qu'elle a prononcées ici même, sur ce lac que, seul, il contemple aujourd'hui. Mais parce que Lamartine est un très grand poète, il fait, de sa souffrance personnelle, un thème universel; ses sentiments en face de l'amour, de la fuite du temps et de la nature sont les sentiments généraux qui font battre le coeur de tous les hommes. Son expérience individuelle s'élargit pour se fondre dans un grand cri simplement et profondément humain.