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Le Guépard : Etudiez les lieux

Publié le 06/12/2019

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ne leur donnerait leur repas que le soir» (p. 41). Les différents lieux évoqués le sont au travers des activités et du regard du prince qui en conditionnent la description.

 

Enfin, dans la dernière partie, la chambre de Concetta est longuement décrite, comme dernier bastion des souvenirs du passé : «un enfer de souvenirs momifiés» (p. 280), avant le renouvellement exprimé par l’élimination symbolique de la momie du chien Bendico (p. 294).

 

Q Donnafugata ou la fin de la féodalité

 

Donnafugata est le cadre des trois parties centrales du roman (parties 2, 3 et 4). Le «fief» de Donnafugata ne comprend pas seulement le palais baroque où s’installe la famille chaque fin d’été, mais aussi la ferme de Rampinzeri, le bourg avec sa cathédrale, - comme le prouve l’accueil fait à la famille Salina par les notabilités et la population -, et le monastère du Saint-Esprit fondé par l’aïeule du prince. Il s’agit bien ici des vestiges de la féodalité qui font que le prince est accueilli en suzerain par les habitants.

« transforme en héros le vainqueur de Garibaldi, un «homme du monde» spécialiste en« baisemains denses de signification».

I:hôtel Trinacria, à« la puanteur de prison», montre le rejet du prince chassé de son milieu par la vieillesse et la mort, obligé de mourir dans un endroit morbide et qui ne peut que se souvenir de ses propriétés : «La rangée inerte des maisons derrière lui, la digue des montagnes, les étendues flagellées par le soleil, l'empêchaient même de penser clairement à Donnafugata ; il avait l'im­ pression d'une maison apparue dans un rêve ; qui n'était plus la sienne, lui semblait-il» (p.

262).

f) La villa Salina ou la tradition aristocratique • La villa Salina, située à San Lorenzo, près de Palerme, apparaît au début et à la fin du roman (première et huitième parties) à cinquante ans de dis­ tance (1860-191 0).

Cette demeure, qui porte le nom de la famille, en est en quelque sorte l'incarnation, c'est pourquoi sa description ouvre et ferme le roman, traduisant ainsi le déclin irrémédiable des Salina.

Les deux des­ criptions commencent par montrer la présence de la religion (le rosaire au début et à la fin de la première partie, la visite des religieu x dans la dernière et l'inspection de l'oratoire), ce qui démontre son importance dans cette société aristocratique.

Pour relativiser cette influence, la décoration fait appel à la mythologie gréco-romaine, avec les dieux de l'Olympe au pla­ fond du salon rococo, et à l'exotisme, avec les singes et les perroquets des tentures du salon central.

Toutefois la dernière partie du roman montre que la décadence de la famille a transformé la foi en bigoterie, -avec les fausses reliques de la chapelle privée-, et le raffinement en mauvais goût,-avec le nouveau tissu rayé des fauteuils qui jure avec la soie ancienne des tentures.

L oratoire privé est installé dans un salon dont la fresque mythologique a été effacée à cette occasion.

Un autel, un tableau prétendument religieux et des reliques fausses ont suffi à donner un caractère sacré à ce lieu, selon ses propriétaires, ce qui est démenti par les autorités religieuses.

• La villa Salina est également caractérisée par la salle à manger: «Le dîner à la villa Salina était servi avec le faste ébréché qui était alors le style du Royaume des Deux-Siciles »(p.

20), par le jardin qui> (p.

13), et par l'observatoire où le prince et le père jésuite Pirrone étudient les astres :«Les deux télescopes et les trois longues­ vues, aveuglés par le soleil, se tenaient couchés bien sagement, le bouchon noir sur l'oculaire, comme des bêtes bien habituées et qui savaient qu'on. »

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