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LE GENRE ROMANESQUE dans Bel-Ami de Maupassant

Publié le 16/03/2020

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C’est alors que le roman noir (riche en spectres, en brigands, en épisodes invraisemblables), le roman-feuilleton, son successeur, et le roman d’intrigue sentimentale connaissent un succès prodigieux et donnent leur sens au mot « romanesque ». Emma, la future Madame Bovary, ne fait-elle pas ses délices de ces lectures où « ce n’étaient qu’amours, amants, amantes, dames persécutées s’évanouissant dans des pavillons solitaires... » ? Et Balzac n’a-t-il pas appris son métier en fabriquant, ligne après ligne, ces aventures rocambolesques ?

Le roman en question

L’usure de ces formes romanesques est rapide. Le besoin d’une unité d’organisation se fait d’abord sentir : les romans historiques de Walter Scott, qui y répondent grâce à leur construction dramatique (exposition, crise et dénouement - Maupassant y fait allusion dans Le Roman), rencontrent, à partir de 1820, un succès considérable. .

Apparaît également, dans la première moitié du siècle, le désir de débarrasser le roman des extravagances de l’intrigue : « Le bon roman ne doit rien avoir de romanesque », proteste Quesné dans son Introduction à l’histoire d’Adolphe et de Silvérie (1822) ; ou encore « Les romans qui peindraient la vie telle qu’elle est [...] seraient les plus utiles de tous les genres de fiction », réclame Mme de Staël (Essai sur les fictions, 1838).

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« 20 LE CONTEXTE IMMÉDIAT ---' UN GENRE À SUCCÈS Les origines du roman Le mot même de « roman » vient de l'expression lingua romana qui désignait le latin familier, parlé sur les territoires de l'ex-Empire romain.

Romanz s'applique à la fois à cette langue vulgaire mais vivante (qui va donner le français) et aux textes écrits en romanz.

C'est au xne siècle que l'on ressent le besoin de se démarquer de la chanson de geste, le besoin d'une littérature « faisant moins appel à l'enthousiasme et aux grandes émotions collectives, mais plus au cœur et à l'esprit du lecteur » (H.

Coulet, Le Roman jusqu'à la Révolution, A.

Colin, 1967).

Le roman va donc naître avec ces carac­ téristiques : un texte lu et non chanté, une phrase à la syntaxe variée, une narration des aventures et des amours du héros qui permet d'établir un dialogue entre le narrateur et le lecteur.

Un genre protéiforme Dès lors, ce genre va connaître un succès qui s'ex­ plique par sa souplesse.

11 Il était en mesure d'exprimer tout ce que les genres nobles, encombrés de règles et de conventions, laissaient de côté : la peinture des milieux, l'évocation des mœurs du temps, la présentation de person­ nages proches de la réalité quotidienne » (M.

Raimond, Le Roman depuis la Révolution, A.

Colin, 1981).

Cette absence de règles permet au roman d'être pro­ téiforme, c'est-à-dire qu'il adopte des tendances extrê­ mement diverses et même contradictoires : roman d'aventures, héroïque, parodique, galant, psycho­ logique, d'apprentissage (auquel Bel-Ami peut être comparé), épistolaire, de mœurs ...

Multiplicité que Maupassant souligne dans le début de son étude, Le Roman.

Le roman au XIXe siècle Le xrxe siècle est souvent présenté comme l'âge d'or du roman.

En effet, à partir ·de la Révolution française,. »

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