Le frère ainé ; son rôle dans la famille

« 66 RECUEIL aujourd'hui : la puissance du père était plus grande et le fils aîné jouissait de privilèges considérables.

Il héritait de presque tous les biens patrimoniaux; après la mort de son père, il était considéré par ses frères comme le chef de la famille.

La Révolution française a rétabli l'égalité naturelle parmi les enfants d'un même père et d'une même mère.

La qualité d'aîné ne donne plus aujourd'hui de privilèges, mais elle impose tou­ jours des devoirs à celui qui la possède.

Le fils aîné, plus ewérimenté, plus instruit, plus fort et plus réfléchi que ses frères et sœurs, doit les aider de son expérience, les protéger au besoin, veiller sur eux, et surtout leur donner le bon exemple.

C'est lui qui remplace les parents lorsqu'ils sont ab­ sents, et il a droit non seulement à l'affection de ses frères, mais encore à leur déférence: lui désobéir, ce serait désobéir aux parents eux-mêmes.

Comme aîné, il est généralement plus à même de venir en aide à son père; et en agissant ainsi il augmente les ·ressources de la famille, et se prépare à être son soutien si le chef vient à manquer.

Trop souvent, le père meurt prématurément et laisse des orphelins en bas âge.

Alors le fils aîné sent grandir son courage en même temps que sa tâche.

Dans ces cruelles circonstances, par son travail, qui est celui d'un homme fait et non plus d'un adolescent, par sa fer­ meté à renoncer aux plaisirs de son âge, par sa sagesse précoce, il vient en aide à sa pauvre mère désolée.

Il s'oublie lui-même pour ne penser qu'à ses frères.

Ceux-ci mettent en lui toute leur confiance.

Il gère les affaires de la famille, entre les membres de laquelle il maintient l'union.

Grâce à lui peut-être, la mort de son'père ne causera pas la ruine de la maison; il fera le bonheur de ses frères et s~a.

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