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Le duc de Berry commande les « Très Riches Heures »

Publié le 05/09/2013

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Tout ouvrage sur l'enluminure médiévale se doit de reproduire l'une des magnifiques pages ornées des « Très Riches Heures du duc de Berry «, qui témoignent de l'art des enlumineurs sous le règne de Charles VI. Collectionneur averti, Jean de Berry sait s'entourer des meilleurs artistes. A la fin de sa vie, il commande aux frères de Limbourg la pièce maîtresse de sa bibliothèque, un magnifique livre d'heures que la mort l'empêchera de voir achevé.

« ce de la semaine.

Enfin, les heures de la Passion annoncent celles de l'année liturgique, qui clôturent l 'ouvrage .

Les Très Riches Heures du duc de Berry renferment soixante-cinq grandes miniatures et soixante­ six autres de plus petite taille .

Le texte, dont la réalisation fut confiée à des calligraphes, est écrit en « gothique quadrata » .

Il s'appuie sur de fines lignes rouges destinées à guider l 'écriture et se développe sur deux colonnes.

Chaque para­ graphe s'ouvre sur une majus­ cule ornée rehaussée d' or.

Les lignes les plus courtes sont complétées par un décor assu­ rant la justification du texte .

Trois frères enlumineurs et miniaturistes C'est en 1410 que Jean de Berry, deuxième fils de Jean Il le Bon, frère de Charles V et oncle de Charles VI, commande les Très Rich es Heures aux trois frères de Limbourg.

Originaires de Nimè­ gue, Paul, Jean et Herman , miniaturistes flamands formés dans les ateliers d'enluminure parisiens, ont jadis travaillé pour le duc de Bourgogne, Phi­ lippe le Hardi.

Leur père, Arnold de Limbourg , en était le peintre officiel.

Jaloux de leur talent , le Bourguignon leur avait interdit, en février 1402, de travailler pour un autre prince .

A la mort de Philippe le Hardi, en 1404, Jean de Berry, grand amateur d'art, les prend à son service .

On les voit résider à Bourges, puis à l'hôtel de Nesle à Paris.

En 1405, ils commen­ cent à travailler aux Be /les Heures, qu 'ils remettent au duc de Berry en 1408 .

Cinq ans plus tard, Jean de Limbourg meurt , et ses deux frères poursuivent le travail.

En juin 141 6, le duc de Berry disparaît.

t..:ouvrage, qui se présente alors sous la forme de cahiers non reliés, est enco­ re loin d' être terminé, quand, à l'automne de la même année, Paul et Herman de Limbourg décèdent à leur tour.

Si les frères de Limbourg ont travaillé ensemble à l'œuvre, on ignore quelle tâche chacun a exécutée.

On leur attribue la réalisation de douze minia­ tures, dont quatre appartien­ nent au Calendrier .

Ils se sont surtout spécialisés dans les scènes de Cour.

Le mois de jan ­ vier présente l'un des plus beaux tableaux des Très Rich es Heures .

Il s 'agit d'une scène de banquet présidé par le duc de Berry et auquel assistent les frères de Limbourg .

Un ouvrage témoin de son temps A la mort des Limbourg, la majorité des enluminures n'ap­ paraissent encore que sous forme d'esquisses.

Vers 1 438, et jusqu 'en 1 442, un artiste ano­ nyme de la Cour de Charles VII complétera l'œuvre .

Il s'atta­ chera à peindre des scènes de la vie quotidienne et de la vie paysanne.

Puis, vers 1485- 1489, le peintre Jean Colombe, attaché à la Cour de Savoie qui possède désor­ mais le livre , entreprend de terminer l'o uvrage.

Le style de cet artiste, beaucoup plus dur et moins raffiné, contraste for­ tement avec celui de ses pré­ décesseurs .

Tout en étant un fleuron de l'art de l'e nluminure au xv · siècle, les Très Rich es Heures du duc de Berry offrent un large panorama du temps.

On peut y admirer la magnificence des fêtes et des habits de Cour, aussi bien que la rude vie des champs.

Le Calendrier montre les tâches typiques de chaque mois : la récolte du bois en février, les moissons en juin, la tonte des moutons en juillet, les ven­ danges en septembre.

EDITIO NS ATLAS Les miniatures ·'1 .

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restituent égale­ ment l'état de l'île de la Cité, du Louvre de Charles V et du Palai s royal au xv · siècle .

Elles reproduisent les châteaux du duc de Berry, dont certains ont aujourd 'hui disparu, font revivre le château d'Étampes , les forteresses de Lusignan et de Poitiers .

ITINÉRAIRE D'UN MANUSCRIT Jean de Berry a fait du roi de France son légataire universel.

A sa mort , en 1416, les Très Ricftes Heures gagnent donc la bibliothèque royale.

En 1480, l'ouvrage est donné à la Maison des ducs de Savoie.

On le retrouve à Chambéry, où il est terminé par Jean Colombe, puis à Turin.

Comme en témoignent les armes des Spinola portées sur la reliure, le livre reste un temps dans cette famille, avant d'être offert par Amédée Il à la bibliothèque de Turin, vers 1 720.

Au XIX • siècle, les Très Ricftes Heures sont la propriété de la famille Serra, qui fait graver ses armes sur la couverture .

C'est en 1856 que Félix de Margherita , héritier du marquis Serra, vend l'ouvrage dix-huit mille francs-or au duc d'Aumale, qui en fait la pièce maîtresse de sa vaste collection du château de Chantilly, où il se trouve encore de nos jours.

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