Le discours descriptif (Littérature)

« III.

L'organisation de la description La description ne peut pas, comme l'image, donner connaissance de tous les éléments à la fois.

Elle doit donc les présentersuccessivement et le lecteur les découvre au fur et à mesure, selon un certain ordre.

En fait, cet ordre est étroitement lié au choixdu point de vue. 1.

Une description méthodique Une description peut être méthodique, progressive et aller, par exemple, de l'ensemble au détail, ou encore de l'extérieur à l'intérieur.Ex.

: « De dehors, la maison n'avait l'air de rien.

[…] De la cave au grenier, tout le bâtiment avait l'air héroïque, même lejardin !… O le jardin de Tartarin, il n'y en avait pas deux comme celui-là en Europe.

[…] Ce fut bien autre chose quand onm'introduisit dans le cabinet du héros.

» (Alphonse Daudet, op.

cit. ) 2.

Une description impressionniste Une description peut aussi être impressionniste , c'est-à-dire exprimer, en groupant des détails, l'impression qu'a ressentie le témoin.Ex.

: « La crainte était répandue sur elle ; elle en était pour ainsi dire couverte ; la crainte ramenait ses coudes contre ses hanches,retirait ses talons sous ses jupes, lui faisait tenir le moins de place possible […].

Il y avait au fond de sa prunelle un coin étonné oùétait la terreur.

» (Victor Hugo, les Misérables ) 3.

La position de l'observateur La position physique de l'observateur influe sur l'ordre de la description. L'observateur peut, par exemple, avoir une vue plongeante : « Pour le spectateur qui arrivait, essoufflé, sur ce faîte, c'était d'abord un éblouissement de toits, de cheminées, de rues, de ponts, de places, de flèches, de clochers.

» (Victor Hugo, Notre- Dame de Paris) Il peut aussi se déplacer : « Ils atteignirent le village ; Cosette guida l'étranger à travers les rues.

Ils passèrent devant la boulangerie.

» (Victor Hugo, les Misérables ) IV.

Le vocabulaire descriptif 1.

Les champs lexicaux La description est souvent visuelle .

Elle fait appel au champ lexical du regard. Ex.

: « Le corridor était encore trop obscur pour qu'on pût distinguer son visage ; mais quand l'homme arriva à l'escalier, un rayon de lumière du dehors le fit saillir comme une silhouette , et Jean Valjean le vit de dos, complètement.

» (Victor Hugo, les Misérables ) Elle attire l'attention sur l'étendue, la forme, la couleur des lieux et des objets. D'autres sensations peuvent y être associées : — des sensations auditives ; Ex.

: « Il fut réveillé par le grincement d'une porte qui s'ouvrait à quelque mansarde au fond du corridor, puis il entendit le même pas d'homme qui avait monté l'escalier la veille.

» (Victor Hugo, les Misérables ) — des sensations olfactives. Ex.

: « Une centaine de mineurs attendaient sur les banquettes, dans l'air enfermé de la salle, où les odeurs chaudes du dernier bal remontaient sur le parquet.

» (Victor Hugo, les Misérables ) 2.

Les connecteurs spatiaux. »