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« ...LE DÉPLORABLE ORESTE » - Personnage de Racine

Publié le 15/02/2011

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   Introduction.    L'amour, dans le théâtre de Racine, c'est, le plus souvent, la passion toute-puissante, la passion qui fait souffrir, la passion tragique par l'impression de force irrésistible qu'elle produit. Ainsi, dès Andromaque, Racine conçoit le personnage d'Oreste. Nous suivrons cet amant malheureux dans sa marche vers le crime et la folie. En pénétrant son âme, nous plaindrons ses souffrances et assisterons, non sans effroi* à l'abdication de sa volonté devant « le destin qui l'entraîne «.

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« Et de jurer toujours qu'il n'y viendra jamais.

Je sais que vos regards vont rouvrir mes blessures, Que tous mes pas vers vous sont autant de parjures ; Je le sais,j'en rougis, (v.

481-487). Il adopte des lignes de conduite fermes, n ais se laisse aller à espérer, quitte à se condamner ensuite.

Malgré lepassé, il accepte l'ambassade auprès de Pyrrhus ; bien qu'il ait senti l'indifférence d'Hermione qui lui dit cyniquement: ...

Vous que j'ai plaint, enfin que je voudrais aimer...

(v.

536). il manifeste une joie extrême.

Il accepte de tuer Pyrrhus alors qu'il ne doit escompter aucun salaire ; lui, si finpsychologue ordinairement, se fait donner une leçon de psychologie par Hermione : Ah ! fallait-il en croire une amante insensée. Ne devais-tu pas lire au fond de ma pensée ?...

(v.

1545-6). La passion sait donc rejeter les conseils de la raison et aveugler une intelligence tout aussi importune. La déchéance morale.

— Dans Oreste la conscience morale condamne, comme la raison, les actes que détermine lapassion.

La volonté lutte contre ses entraînements.

Mais c'est la volonté qui s'épuise en efforts superflus.

Dès ledébut, elle capitule : Puisqu'après tant d'efforts ma résistance est vaine, Je me livre en aveugle au destin qui m'entraîne. Sans doute Oreste connaît-il quelques sursauts d'énergie ; il se révolte un moment à l'idée d'assassiner Pyrrhus.Mais après tant d'épreuves, après tant d'alternatives d'espoir et de désespoir, la force de la volonté est devenuenégligeable.

La déchéance se précipite.

Au cours de l'ambassade, il trahit son pays en voulant arracher à PyrrhusHermione, et non pas Astyanax.

Puis c'est la colère contre Pyrrhus, accusé d'intentions qu'il n'a pas, colère injuste,mais combien normale chez ceux qui souffrent trop. Le cruel ne la (= Hermione) prend que pour me l'arracher, (v.

740). Puis c'est la frénésie du mal : quand on a tout perdu, qu'importe le scandale ? Qu'importe même le courroux desdieux : Eh ! Qu'importe ?... Mon innocence enfin commence à me peser, (v.

772). Méritons leur (= des dieux) courroux, justifions leur haine, Et que le fruit du crime en précède la peine, (v.

777-8). Malheureux, et n'acceptant pas humblement son malheur, il devient à son tour d'une cruauté sauvage : Non, non, à mes tourments je veux l'associer. C'est trop gémir tout seul.

Je suis las qu'on me plaigne : Je prétends qu'à mon tour l'inhumaine me craigne Et que ses yeux cruels, à pleurer condamnés, Me rendent tous les noms que je leur ai donnés, (v.

670-4). Puis c'est le crime, puis c'est le naufrage de la raison. La folie.

—Les causes de cette folie sont nombreuses.

Oreste y était prédisposé par son tempéramentneurasthénique.

Dès le début Pylade souligne le danger de cette « mélancolie » (= de cette neurasthénie) : Surtout je redoutais cette mélancolie. »

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