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Le départ d'Etienne : avril et germinal - Septième partie, chapitre VI (Germinal de Zola)

Publié le 20/11/2012

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germinal

... la progression du marcheur s'enrichit, d'un paragraphe à l'autre, de sensations et de réflexions qu'il faudra repérer. C'est qu'Etienne parcourt à pied un espace à la fois réel et symbolique. Ensuite, nous étudierons les différents moments du passé vécus par le personnage qui, interférant avec son expérience présente, éclairent la signification d'un tel départ. Enfin, il s'agira d'associer cet avril printanier avec le germinal révolutionnaire : Etienne se révèle être un acteur et un témoin d'un drame collectif.

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« Le départ d'Etienne : avril et germinal • 187 10 coups toujours, sous les champs, les routes, les vil­ lages, qui riaient à la lumière: tout l'obscur travail du bagne souterrain, si écrasé par la masse énorme des roches, qu'il fallait le savoir là-dessous, pour en distinguer le grand soupir douloureux.

Et il son- 15 geait à présent que la violence peut-être ne hâtait pas les choses.

Des câbles coupés, des rails arrachés, des lampes cassées, quelle inutile besogne ! Cela valait bien la peine de galoper à trois mille, en une bande dévastatrice! Vaguement, il devinait que la 20 légalité, un jour, pouvait être plus terrible.

Sa rai­ son mûrissait, il avait jeté la gourme de ses ran­ cunes.

Oui, la Maheude le disait bien avec son bon sens, ce serait le grand coup: s'enrégimenter tran­ quillement, se connaître, se réunir en syndicats, 25 lorsque les lois le permettraient ; puis, le matin où l'on se sentirait les coudes, où l'on se trouverait des millions de travailleurs en face de quelques mil­ liers de fainéants, prendre le pouvoir, être les maîtres.

Ah ! quel réveil de vérité et de justice ! Le 30 dieu repu et accroupi en crèverait sur l'heure, l'ido­ le monstrueuse, cachée au fond de son tabernacle, dans cet inconnu lointain où les misérables la nour­ rissaient de leur chair, sans l'avoir jamais vue.

Mais Etienne, quittant le chemin de Vandame, dé- 35 bouchait sur le pavé.

A droite, il apercevait Montsou qui dévalait et se perdait.

En face, il avait les décombres du Voreux, le trou maudit que trois pompes épuisaient sans relâche.

Puis c'étaient les autres fosses à l'horizon, la Victoire, Saint-Thomas, 40 Feutry-Cantel; tandis que, vers le nord, les tours élevées des hauts fourneaux et les batteries des fours à coke fumaient dans l'air transparent du ma­ tin.

S'il voulait ne pas manquer le train de huit heures, il devait se hâter, car il avait encore six ki- 45 lomètres à faire.. »

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