Le dénouement - Les Mains Sales de SARTRE: Septième Tableau Scène Unique ; p. 245-247 de « Les voilà » à la fin.

« Parti » : désillusion du héros.

Hugo avoue ne pas savoir pourquoi il a tué Hoederer : lucidité et sincérité.

Mais ildécide de donner aujourd'hui un sens à sa mort. II.

B.

Hugo décide de ne plus être manipulé, de ne plus obéir mais de choisir pour lui-même : « vous me demandezde décider de l'avoir tué pour rien ».

« Vous » répété deux fois (l.

13), comme avec une pointe d'écœurement. Hugo ne dit plus « le Parti » ; « les camarades » ou « nous » : désillusionné sur le bourrage de crâne du parti :maintenant, il dit « je » : « je continue à le pense ; je sais à présent ; je ne changerais pas d'avis » : il affirme enfinune pensée personnelle, il est enfin sur de lui et de ses réflexions.

Enfin libéré du poids d'une tutelle qui réfléchissaitpour lui. En tuant Hoederer une seconde et vraie fois, il tue symboliquement son père et devient enfin un homme (lecturepsychanalytique) l.

37 « Je l'ai aimé plus que vous ne l'aimerez jamais » ; « je n'ai pas encore tué Hoederer ». Hugo comprend que les armes et l'action ne sont pas le plus important : pour la première fois, et comme Hoedererqui n'utilise jamais d'arme, Hugo refuse d'utiliser le pistolet.

Le vrai héroïsme n'est plus dans l'action glorieuse etvisible de tous, mais dans un sacrifice personnel pour le bien de tous.

Hugo sait qu'en se tuant, il renonce à la gloiremais il reste fidèle à lui-même. II.

C.

Hugo donne sens à sa vie : revendiquer son crime, comme Raskolnikoff, c'est-à-dire que l'on n'a pas tué pourrien, mais pour ce que l'on croit, ce en quoi on a foi.

Mais aussi, en revendiquant le nom de Rasolnikoff, il revendiquele fait qu'il était sous les ordres de Louis, qui donc est le vrai criminel : assume sa pureté jusqu'au bout. Hugo donne un sens à la mort d'Hoederer (pas de « hasard ») : termes péjoratifs cadavre anonyme, déchet duparti : Hugo refuse cette mort : il veut quelque chose de grand pour Hoederer.

En se tuant, il redonne une vieéternelle à Hoederer.

Paradoxalement, son sacrifice est un acte de vie, un acte de vie non plus tourné vers lui-même, mais vers l'autre : Hoederer. Conclusion : Dénouement intense, très bref, resserré dans le temps.

Moment tendu avec une Olga, d'habitude impassible, mais ici désespérée par le choix d'Hugo.

Surtout, moment éminemment tragique, avec la mort d'Hugo. Mais tragique subverti.

Car normalement, tragique est une fatalité.

Les héros classiques veulent échapper à leurdestin, mais ne peuvent pas.

Ici, tragique est un choix, une liberté.

C'est par le tragique que le personnage deSartre échappe à l'absurdité de la vie, en lui donnait lui-même un sens. Les Mains Sales n'est pas une pièce politique mais SUR la politique.. »