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Le dénouement du roman d'apprentissage

Publié le 26/03/2015

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Ici, le dénouement coïncide avec un non-événement, la réapparition de Mme Arnoux, qui fait d'ailleurs pendant à son « apparition « au tout début du roman («Ce fut comme une apparition «). C'est un non-événement, puisqu'il ne se passe rien.

Mais le dénouement peut-être, et c'est le cas le plus fréquent, une fin ouverte, clôturant une période de la vie et annonçant une période nouvelle. Le dénouement est alors un seuil marquant une transition. Ainsi Rastignac enterre sa jeunesse en même temps que Goriot, mais il rebondit en défiant Paris à ses pieds et en décidant de faire sa véritable entrée dans le monde. De même, Étienne Lantier quitte le coron du Voreux et repart vers de nouvelles luttes.

« EXPOSltS lions politiques (le révolutionnaire Sénécal finit en« flic» au service de l'Empire, Dussardier est tué lors du coup d'État de Louis Napoléon Bonaparte, la révolution de 1848 est écrasée dans le sang).

Cette génération est flouée dans ses sentiments : Deslauriers est cocu, Frédéric ne possèdera jamais Mme Arnoux.

Socialement enfin, c'est un échec complet: Frédéric et Deslauriers finissent en petits rentiers: «Et ils résumèrent leur vie.

Ils l'avaient manquée tous les deux, celui qui avait rêvé l'amour, celui qui avait rêvé le pouvoir.» Ill -LE DÉNOUEMENT, CONCLUSION OU COMMENCEMENT? Une fin Le dénouement de l'apprentissage peut constituer une fin non seulement de la formation mais aussi de la vie du héros.

Julien Sorel meurt guillotiné, Claude Lantier se pend dans son atelier.

Ce sont alors les amis ou les initiateurs qui tirent la leçon de l'échec: Vautrin dans Splendeurs, Sandoz, double de Zola, dans L'Œuvre.

Un commencement Mais le dénouement peut-être, et c'est le cas le plus fréquent, une fin ouverte, clôturant une période de la vie et annonçant une période nouvelle.

Le dénouement est alors un seuil marquant une transition.

Ainsi Rastignac enterre sa jeunesse en même temps que Goriot, mais il rebondit en défiant Paris à ses pieds et en décidant de faire sa véritable entrée dans le monde.

De même, Étienne Lantier quitte le coron du Voreux et repart vers de nouvelles luttes.

Ce suspens a un double intérêt: il reflète l'inachèvement de la vie, et il laisse au lecteur toute liberté d'imaginer librement ce que deviendra le héros; il rend ainsi possible le retour du personnage.

Ainsi Balzac fait revenir Rastignac dans La Peau de Chagrin et Splendeurs et misères de courtisanes notamment, même si celui-ci ne sera plus jamais le personnage central d'un récit.

Et le lecteur mesure, lors de ces réapparitions, les transformations du personnage.

On peut ainsi constater l'avilis­ sement progressif de Rastignac, devenu au fil des romans un arriviste jouisseur et cynique, finissant ministre sous la monarchie de Juillet (Le Député d'Arcis).

Un c~SJ>articulier: L'Éducation sentimentale Ici, le dénouement coïncide avec un non-événement, la réapparition de Mme Arnoux, qui fait d'ailleurs pendant à son« apparition» au tout début du roman («Ce fut comme une apparition»).

C'est un non-événement, puisqu'il ne se passe rien.

Du coup, les deux derniers chapitres apparaissent bien comme détachés de l'apprentissage lui-même: Deslauriers et Frédéric n'ont plus d'avenir, ils sont enli­ sés dans un présent répétitif et morne.

Bien plus, le roman s'achève sur un retour dans le passé, l'évocation d'une équipée dérisoire dans la maison close de Nogent.

Cette circularité temporelle rompt avec la temporalité ouverte du récit d'apprentis­ sage, comme si l'échec final des personnages était déjà inscrit dans cette première initiation manquée.

Conclusion : Au fond, le roman d'apprentissage est nécessairement inachevé, à l'image de la vie, ouvert sur une évolution laissée à l'apprécia­ tion du lecteur.

Quelles que soient ses modalités, il revêt toujours une signi­ fication exemplaire.. »

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