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Le début du XXe siècle marque la période de la Belle-Epoque

Publié le 11/06/2024

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« INTRO Le début du XXe siècle marque la période de la Belle-Epoque et de l’insouciance, avant les questionnements liés aux deux conflits mondiaux.

C’est dans ce contexte que Colette publie en 1908 un recueil de récits plutôt intimistes intitulé Les Vrilles de la Vigne, qui reflète sa vie après l'échec de son mariage.

En 1930, elle nous livre un récit autobiographique Sido, dans lequel elle raconte son enfance. Ces deux œuvres ont pour inspiration commune le rapport particulier que Colette entretient avec le monde et plus particulièrement avec la nature. (sujet) (pb) (plan) Comment la littérature peut-elle agir comme un antidote ? I. Colette celebre le monde. 1.

Colette rend hommage aux êtres qui l'entourent. a.

Colette célèbre les êtres qui constituent son monde; elle idéalise la figure maternelle: sa mère est représentée comme une déesse de la nature, elle lui a transmis son amour pour celle-ci et Colette lui fait l'éloge, la mettant en centre de tout à travers le registre épidictique.

Elle éprouve aussi son amour pour son père, “le capitaine”, présenté comme un homme joyeux et aimable, ainsi que ses deux frères, Achille et Léopold, connus sous le nom des “sauvages”. b.

colette exprime son amour pour les animaux.

En effet, elle les personnifie (“dialogue de bêtes”, “toby-chien parle”...)pour les supérioriser, notamment aux chats et chiens (Nonoche et Toby-Chien) qui sont d’ailleurs dotés de parole c.

Colette évoque son amour pour Missy, son amante, dans quelques nouvelles comme “Nuit Blanche”, “Jour gris”, et “Le dernier feu”.

L’amitié de Valentine est aussi au coeur de quelques nouvelles, dont “de quoi est-ce qu’on a l’air?”, “Belles-De-Jour”, et “La guérison” 2.

Colette celebre la nature a.

Descriptions du jardin de sa mere: locus amoenus b.

Apostrophes lyriques: beaute tranquille des jardins de l’enfance « Oh ! aimable vie policée de nos jardins » (Sido) c.

L’évocation des fleurs colorées telles le « le géranium écarlate et la hampe enflammée des digitales » (Sido) marque l’esprit du lecteur. d.

Lvdlv: Colette célèbre la forêt de son enfance « toute pareille au paradis » et déclare qu’« elle a vécu dans un pays de merveilles, où la saveur enivre » (« Jour gris »). e.

« Printemps de la Riviera »: déclaration d’amour à ce pays que son « âme forestière » aime. f.

Toutefois, elle évoque très clairement le caractère fantasmé et idéalisé de tout cela en finissant par dire à Missy, et par ricochet aux lecteurs : « ne le crois pas!». Ainsi elle avoue être dans un processus de célébration. 3.

Colette célèbre les souvenirs a.

injonctions de sa mère qui l’invitait à voir, à regarder le monde et à s’en émerveiller: L’anecdote du petit merle qui mange les cerises en est l’incarnation : « Chut !...

Regarde… » (Sido) b.

tous les sens de Colette sont en éveil: « l’harmonie modeste de la bouilloire, grillonne tapie dans les cendres ardentes, petite sorcière ventrue, bienveillante » (« Toby-Chien et la musique ») ou encore le plaisir de marcher pied nu sur une terrasse en vacances : « mon pied nu tâte amoureusement la pierre chaude de la terrasse » (« En marge d’une plage blanche II »). II. Le remède que cela lui offre 1.

Elle peut mettre à distance les éléments douloureux de son existence. a.

Elle vit un changement d’existence radical : son mariage est un échec, son mari Willy la trompe, l’exploite et lui fait perdre une bonne partie de ses illusions sur l’amour.

L’autofiction est le moyen de mettre à distance cette période douloureuse. b.

Elle évoque avec une douce ironie son déclassement social à travers les conversations fictionnelles avec une amie imaginaire, Valentine, qui incarne les convenances sociales afin d’affirmer sa propre liberté conquise dans cette période difficile. c.

Les amours allégoriques de Nonoche (double animal de Colette), qui ne résiste pas à l’appel du vieux Matou (représentation de Willy), sont des masques qui permettent de transposer de manière humoristique ses propres amours. d.

« Les Vrilles de la vigne »: rossignol qui a failli mourir, prisonnier des vrilles.

Ce conte donne véritablement la clé de l’œuvre : l’oiseau a survécu car il a chanté toute la nuit.

Comme lui, Colette survit aux épreuves car elle a sublimé, dompté sa souffrance en la transformant en matériau littéraire.

Son cri est devenu un «verbiage modéré » comparé à « la volubilité d’un enfant qui parle haut pour se rassurer et s’étourdir ». e.

Dans « Amours », elle commence le récit par une brève phrase très symbolique qui peut aussi se lire comme un bilan : « Le rouge-gorge triompha »: éloge du chant de ce petit oiseau qui triomphe de tous les obstacles. 2.

Sido, une oeuvre de la maturite, qui agit comme une baume sur C qui souhaite retrouver les êtres disparus. a.

le désir commun « à tous ceux qui vieillissent » de posséder « les secrets d’un être à jamais dissous » (« Les Sauvages »).

Elle ne se contente pas d’une approche élégiaque, elle fait revivre les êtres aimés grâce à la puissance évocatrice de petits récits remplis d’anecdotes. b.

À la fin du chapitre, Colette nous dit qu’elle a vu sa mère en 1928 dans son jardin, comme si l’écriture et le travail de remémoration qu’elle exige avait permis de ressusciter Sido. c.

Colette fait également revivre son père en écrivant.

Sa vocation d’écrivaine semble être l’accomplissement du projet paternel raté.

Elle a choisi comme pseudonyme le nom du père,celui qui aurait voulu être écrivain.

Elle rappelle avec émotion les carnets vierges retrouvés dans la bibliothèque. 3.

Colette cherche un antidote à la nostalgie a.

Elle a hérité de la nature mélancolique de son père, mais celui-ci avait trouvé un remède : il « allait précédé, protégé par son chant.

».

À son instar, Colette semble avancer dans l’existence protégée par ses œuvres. b.

Les Vrilles de la vigne: on la découvre souvent penchée mélancoliquement sur ses souvenirs.

Missy, dans « Jour gris » ou « Le Dernier Feu », s’étonne de la sentir parfois si absente et lointaine.

Toby-Le Chien dit qu’« elle se délecte d’une tristesse et d’une solitude plus savoureuse que le bonheur ».

Mais Colette explique qu’elle crée « ce qui lui manque et s’en repaît » (« Le Dernier Feu »). Elle est une créatrice qui parvient à recréer par les mots le monde de son enfance. c.

l’expérience magique qui lui permet de retrouver son enfance grâce au parfum des violettes, véritable « philtre qui abolit les années » (« Le Dernier Feu »). III. Cette célébration du monde agit également sur les lecteurs. 1.

plaisir esthétique lors de la lecture de ces textes souvent poétiques et lyriques. a.

Les trois textes dédiés à Missy, s’apparentent à de véritables poèmes en prose par leur rythmique et leur dimension incantatoire.

Dans « Nuit blanche », les anaphores « tu m’as donné » célèbrent ainsi les dons de la femme aimée dans un chant digne du Cantique des cantiques. b.

Colette parvient à transformer le réel : elle évoque « le chant bondissant des frelons fourrés de velours » dans une synesthésie qui sollicite les sens du lecteur, l’expression très imagée et musicale charme le lecteur par son originalité. c.

points de suspension et les tirets sont une invitation à la rêverie, à l’évasion : « – Fleurs impérissables effeuillées en pétales de nacre rose, ô coquillages… » (« Jour gris ») 2.

elle partage avec eux un art de vivre, un art d’être au monde, visible dans son appréhension sensuelle de la vie a.

« c’est sur ce chemin, c’est à cette heure que je prenais conscience de mon prix, d’un état de grâce indicible et de ma connivence avec le premier souffle accouru, le premier oiseau, le soleil encore ovale, déformé par son éclosion… » (Sido) 3.

ces deux œuvres célèbrent également le monde par une approche fantaisiste et divertissante a.

Colette n’hésite pas à se mettre en scène de manière comique et décalée.

Elle rapporte dans Sido les propos de sa mère qui se moque de son arrogance parisienne : « Te voilà comme un pou sur ses pieds de derrière parce que tu as épousé un Parisien ». b.

Les aventures croustillantes de madame Loquette (anagramme comique de Colette) nous sont également racontées dans « Music-halls ».

Elle est amenée progressivement par son patron à dévoiler sur scène un sein : « Lâchez un sein ! crie-t-il » c.

Elle n’hésite pas également à se moquer de son exaltation décrite dans les conversations de Kiki-la-doucette et Toby-chien qui s’étonnent de cette maîtresse fantasque, qui désire surtout jouir de l’existence : « je veux…, je veux… Je veux faire ce que je veux… ! » (« Toby-Chien parle »). OUVERTURE: Toutefois, certains pourraient reprocher à Colette de fuir les réalités sociales et historiques.

La littérature engagée ne serait-elle pas plus à même de jouer ce rôle d’antidote ? Colette fait-elle le portrait d’un monde reel dans son oeuvre? I. Oui, il s’agit.... »

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