Le corps en scène
Publié le 15/03/2015
Extrait du document
Car les serviteurs ne se contentent pas de chercher à satisfaire leur propre corps. Ils font aussi exister celui des maîtres. À Rosine qui lui demande le nom de la femme dont est amoureux Lindor, alias Almaviva, Figaro répond en détaillant avec hardiesse les charmes de son interlocutrice, qui ne se reconnaît pas dans ce sensuel portrait (« la plus jolie petite mignonne (...), accorte et fraîche, agaçant l'appétit, pied furtif, taille adroite, bras dodus, bouche rosée... «, Barbier, II, 2). Sous le regard du valet, voici mis à nu le désir du maître, et dévoilé le fin mot de sa romanesque passion.
Le valet laisse parler son corps. Il pleure (La Double Inconstance, I, 8), soupire (idem), et rit (id., II, 4 ; et L'Île des Esclaves, scènes 1 et 5). Plus précisément, les mimiques d'Arlequin évoquent ce masque aux sourcils levés, en signe d'éternel étonnement, qui était le sien dans la commedia dell'arte. À sa première apparition dans La Double inconstance, la didascalie initiale précise qu'il « regarde tout l'appartement avec étonnement «, stupéfait par le luxe du palais. La spontanéité physique du personnage est l'une des manifestations de cette naïveté qui le caractérise et sert à révéler les dysfonctionnements du monde qui l'entoure.
«
E X P 0 S É S F C H E S
l'aveu
de Flaminia, qui a« pris du goût pour Arlequin» et constate que« ces pe
tites personnes-là font l'amour
d'une manière à ne pouvoir y résister» (La Double
Inconstance, III, 7).
Le désir mis à nu
Car les serviteurs ne se contentent pas de chercher à satisfaire leur propre corps.
Ils font aussi exister celui des maîtres.
À Rosine qui lui demande le nom de la
femme dont est amoureux Lindar, alias Almaviva, Figaro répond en détaillant avec
hardiesse les charmes de son interlocutrice, qui ne se reconnaît pas dans ce sensuel
portrait (
« la plus jolie petite mignonne ( ...
), accorte et fraîche, agaçant !'appétit,
pied furtif, taille adroite, bras dodus, bouche rosée ...
»,Barbier, li, 2).
Sous le re
gard du valet, voici mis à nu le désir du maître, et dévoilé le fin mot de sa roma
nesque passion .
....
Ill -LE LANGAGE DES.
GESTES
Gesticulations
Les valets sont aussi ceux par qui le corps existe sur scène.
Arlequin est un vir
tuose de la gambade et de la cabriole, selon la tradition de la commedia dell'arte.
Ses contorsions simiesques accentuaient le côté « animal » du personnage, livré à
ses instincts.
Si Marivaux a quelque peu édulcoré cet aspect du rôle, il en a néan
moins conservé l'esprit.
Dans La Double Inconstance (II, 5) ou dans L'Îie des Es
claves
(scènes 2 et 6), les didascalies indiquent qu'il « saute de joie», ou qu'il
« danse ».
Et le dernier mot du Jeu de l'amour et du hasard reste à Arlequin qui
l'emprunte
à un autre auteur dramatique, Regnard, et l'accompagne d'un geste
adéquat :
« Allons, saute Marquis ! »
Mimiques
Le valet laisse parler son corps.
Il pleure (La Double Inconstance, 1, 8), soupire (idem), et rit (id., Il, 4; et L'Îie des Esclaves, scènes 1 et 5).
Plus précisément, les
mimiques
d' Arlequin évoquent ce masque aux sourcils levés, en signe d'éternel
étonnement, qui était le sien dans la commedia dell'arte.
À sa première apparition
dans
La Double inconstance, la didascalie initiale précise qu'il« regarde tout l'ap
partement avec étonnement », stupéfait par le luxe du palais.
La spontanéité phy
sique du personnage est
l'une des manifestations de cette naïveté qui le caractérise
et sert à révéler les dysfonctionnements du monde qui !'entoure.
Éloquence gestuelle
Si Arlequin a d'indéniables talents d'acrobate, Figaro, pour sa part, use de
toutes les ressources de l'éloquence gestuelle.
Qu'il s'agisse de menacer
(Mariage,
I, 11), de séduire (avec Suzanne, id., I, 1; IV, 1; V, 8), ou tout simplement de
convaincre, aussi bien le Comte de l'emmener à Londres (tirade
des« God-dam »,
III, 5) que le public d'ouvrir les yeux sur la vérité de la condition humaine (grand
monologue,
V, 3).
MAÎTRES ET VALETS~.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- « L’amitié est une âme en deux corps » ATTRIBUÉ À ARISTOTE
- « Le corps est le tombeau de l’âme » PLATON Cratyle
- « L’âme est la prison du corps » MICHEL FOUCAULT
- Nul ne sait ce que peut un corps - Spinoza
- La morale et l'amour, un mariage impossible avec le roman le diable au corps de raymond radiguet