Devoir de Philosophie

LE CLEZIO (né en 1940) Celui qui n'avait jamais vu la mer. Éditions Folio-Gallimard, p. 34-35.

Publié le 05/12/2013

Extrait du document

clezio

SUJET

La mer était belle ! Les gerbes blanches fusaient dans la

lumière, très haut et très droit, puis retombaient en nuages

de vapeur qui glissaient dans le vent. L'eau nouvelle

emplissait les creux des roches, lavait la croûte blanche,

arrachait les touffes d'algues. Loin, près des falaises, la

route blanche de la plage brillait. Daniel pensait au naufrage

de Sindbad, quand il avait été porté par les vagues jusqu'à

l'île du roi Mihrage, et c'était tout à fait comme cela,

maintenant. Il courait vite sur les rochers, ses pieds nus

choisissaient les meilleurs passages, sans même qu'il ait eu

le temps d'y penser. C'était comme s'il avait vécu ici depuis

toujours, sur la plaine du fond de la mer, au milieu des

naufrages et des tempêtes.

Il allait à la même vitesse que la mer, sans s'arrêter, sans

reprendre son souffle, écoutant le bruit des vagues. Elles

venaient de l'autre bout du monde, hautes, penchées en

avant portant l'écume, elles glissaient sur les roches lisses

et elles s'écrasaient dans les crevasses.

Le soleil brillait de son éclat fixe, tout près de l'horizon.

C'était de lui que venait toute cette force, sa lumière poussait

les vagues contre la terre. C'était comme une danse qui ne

pouvait pas finir, la danse du sel quand la mer était basse,

la danse des vagues et du vent quand le flot remontait vers

le rivage.

LE CLEZIO (né en 1940) Celui qui n'avait jamais vu la mer. Éditions Folio-Gallimard, p. 34-35.

• J.-M. G. Le Clézio (né en 1940, est plus connu des élèves pour ses nouvelles (Mondo et autres histoires, par exemple) que pour ses romans. Son oeuvre, digne de la postérité, est très originale et reste en marge des grands courants littéraires contemporains. Il propose « une vision du monde « dans laquelle ses héros s'identifient souvent à leur environnement en devenant plage, objet ou animal.

clezio

« CORRIGÉ • Remarques préalables • J.-M.

G.

Le Clézio (né en 1940, est plus connu des élèves pour ses nouvelles (Mondo et autres histoires, par exemple) que pour ses romans.

Son œuvre, digne de la postérité, est très originale et reste en marge des grands courants littéraires contemporains.

Il propose « une vision du monde » dans laquelle ses héros s'identifient souvent à leur environnement en devenant plage, objet ou animal.

• « Celui qui n'avait jamais vu la mer » est Daniel.

Les choses de la terre l'ennuyaient, les magasins, les voitures, la musique, les films et naturellement les cours du lycée.

Il décide de s'enfuir du lycée dans lequel il est pensionnaire et vit seul, sur la plage, dans les rochers.

Mais un jour, la mer avait disparu ...

, elle s'était retirée jusqu'à l'horizon comme si elle avait coulé dans un trou.

Daniel part à sa recherche mais lorsque la marée commence à remonter, il doit courir pour ne pas être pris par les flots.

Le passage à commenter évoque cette course.

• Conseils pour l'introduction L'introduction doit comporter trois parties : • Situer le passage Auteur contemporain J.-M.

G.

Le Clézio trace souvent dans ses récits l'itinéraire de sensations plus que d'idées ou de sentiments clairement perçus.

Daniel, « Celui qui n'avait jamais vu la mer» nous invite à partager « sa vision du monde » et à le suivre dans sa fugue.

• Dégager l'idée générale et l'intérêt du passage Sa découverte de la mer, que le passage décrit.

est une illumination : la mer était belle.

• Annoncer le plan - Un paysage marin.

- Au milieu de cette féérie, Daniel.

63. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles