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LE CLÉZIO Jean-Marie Gustave : sa vie et son oeuvre

Publié le 15/01/2019

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LE CLÉZIO Jean-Marie Gustave (né en 1940). Parmi les écrivains français de sa génération, J.-M.G. Le Clé-zio, né à Nice, s’est acquis de bonne heure un prestige unanime. Il avait vingt-trois ans lorsque le prix Théophraste-Renaudot, attribué à son premier roman, le Procès verbal (1963), attirait l’attention sur ce grand jeune homme blond, taciturne et paraissant se situer d’emblée dans un « ailleurs » qui n’était pas celui des cocktails littéraires. On serait tenté de lui attribuer la psychologie d’Adam Polio, le héros du Procès-verbal, qui habite une maison déserte au bord de la mer, qui ne travaille pas, mais qui déambule parfois dans les villes — objets de fascination et de terreurs mêlées —, ou bien qui se met à suivre les errances d’un chien en exerçant son regard aux plus infimes particules du monde. Son deuxième livre, la Fièvre (1965), est une exploration du corps et des malaises qui s’y expriment, à l’occasion de troubles aussi anodins qu’une rage de dents, une fièvre ou une insomnie...

 

De fait, les personnages de Le Clézio se ressemblent tous : Francis Besson dans le Déluge (1966), Jeune Homme Hogan dans le Livre des fuites (1969) ont en commun un goût de vivre au ras des sensations; leurs périples à demi hallucinatoires illustrent avant tout l’« aventure d’être vivant ». Ce qui étonne, c’est ce

 

regard du héros, doué du pouvoir d’accommoder à toutes les échelles : il passe sans transition du caillou sur la plage aux amas de galaxies et ne craint pas non plus les «sauts» chronologiques — dans Terra amata (1967), Chancelade décrit sa propre mort et les sentiments qu’il éprouve en tant que cadavre —, cela, au nom d’une vérité poétique qui l’emporte sur la vraisemblance romanesque.

 

On conçoit qu'une telle démarche soit contemporaine des tentatives qui, dans les années 60, ont désencombré les voies du roman traditionnel. Toutefois, Le Clézio ne se soucie pas d’être d’avant-garde. Son écriture procède souvent par accumulation, par inventaire minutieux et fasciné du réel. Il aime les pierres, les araignées, les robinets d’eau froide, les chevelures de femmes, les feux clignotants des voitures. Il introduit souvent dans ses textes des slogans publicitaires ou des dessins naïfs. Sa phrase est rapide, obsédante (on la devine tracée presque sans ratures), avec une sorte d’attendrissement fétichiste pour « ces petits signes tarabiscotés qui avancent tout seuls, presque tout seuls, qui couvrent le papier blanc, qui gravent les surfaces planes, qui dessinent l’avance de la pensée. Ils rognent. Ils ajustent. Ils caricaturent. Je les aime bien, ces armées de boucles et de pointillés ».

 

A considérer le développement de cette œuvre, on voit se dégager deux mouvements contraires. Dans un premier temps, cette pulsion multiforme se laisse progressivement envahir, contaminer par les rythmes propres de la ville. Lumières, sirènes, beautés sauvages des agressions urbaines s’accélèrent jusqu’à la panique, pour culminer dans la Guerre (1970), qui demeure, à cet égard, la plus grande réussite de Le Clézio. Au centre de la guerre, une jeune fille nommée Béa B. scrute et détecte les mille symptômes, elle s’affole dans ces palais des mirages que sont les grands magasins modernes (que l’on retrouvera, monstrueux, dans les Géants, 1973), elle cherche une issue. Ce qu’elle voudrait, peut-être, c’est disparaître, ou se consumer dans le filament d’une ampoule électrique, pour retrouver enfin le calme sous la bulle de verre...

« de Oro, et qui découvre 1' amour avec le Hartani, un jeune berger muet.

Elle devra s'exiler, comme tant d'autres, à Marseille, connaîtra la misère des villes, posera pour un photographe de mode, mais rien ne saurait éteindre sa soif du désert où elle retournera un jour.

Le cheminement de Le Clézio paraît irréversible : après l'effroi panique de ses premiers livres, sa langue s'est apaisée, pour acquérir une sorte de consistance minérale, immobile, aux singuliers pouvoirs d'envoûte­ ment (la Ronde et autres faits divers, 1982; le Chercheur d'or, 1985).

Sa passion pour les peuples du monde et leur culture (Amérique latine, île Maurice ...

), on la retrouve dans Relation de Michoacan ( 1984), Voyage à Rodrigues (1986), le Rêve mexicain ( 1988), Sirandenes (1990), Onitsha ( 1991 ), Diego et Frida ( 1993) ...

Des titres récents (Printemps et Autres Saisons, 1989; Étoile errante, 1992) ont confirmé le talent exceptionnel de cet écrivain singulier, admiré par un vaste public très fervent.

BIBLIOGRAPHIE Jennifer R.

Waelti-Walters.

1.-M.G.

Le Clézio, Boston, Twayne.

1977: id ..

Leare ou l'Évasion impossible ( ...

), Sherbrooke, Naaman.

1982: Ruth Holzberg.

l'Œil du serpent ( ...

), Naaman.

1981; T.

Di Scanne, la Vision du monde chez Le Clé�io, Nizet, 1984.

B.

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