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Le cinéaste R. Bresson écrit : Cinéma, radio, télévision, magazines, sont une école d'inattention : on regarde sans voir, on écoute sans entendre. Que pensez-vous de cette affirmation ?

Publié le 08/04/2011

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Introduction ■ Depuis un siècle, multiplication des découvertes techniques qui bouleversent les conditions de la communication et créent un septième art, le cinéma. ■ Apparition ces dernières années, dans le langage courant, du terme « mass média « qui désigne des moyens d'information propres à toucher la masse par la richesse et la complexité des techniques mises en œuvre. ■ Il est fréquent de parler du pouvoir de ces moyens d'information, de leur capacité à former et à influencer l'opinion. Pourtant, paradoxalement, un cinéaste, Robert Bresson, remet en cause ce pouvoir. Loin de capter trop exclusivement l'intérêt, reproche habituellement formulé contre ces techniques, les médias seraient « une école d'inattention «. Le spectateur, l'auditeur, le lecteur de magazines seraient bien tendus vers les sources d'information, mais le contenu même des messages ne leur parviendrait pas : « on regarde sans voir, on écoute sans entendre «.

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« des sons contre la volonté même des spectateurs.

Peut aboutir à une forme de conditionnement. Efficacité des images et des sons qui s'imposent instantanément à l'esprit (utilisation des photographies dans lesmagazines). Il devient, dès lors, presque possible d'inverser les termes de la citation : « on voit sans regarder, on entend sansécouter » (combien se.

sont surpris à fredonner un air qu'ils n'avaient pas « écouté »). Les deux perspectives peuvent pourtant, d'une certaine façon, se rejoindre : l'inattention que souligne Bresson,désamorce l'esprit critique, la réflexion ; par là même, elle rend l'homme d'autant plus perméable, d'autant plusinfluençable. 4) Un nouveau regard, une nouvelle écoute. De nouvelles techniques appellent une nouvelle perception : Suppose une véritable éducation : savoir écouter etregarder, c'est savoir entendre et voir. Au cinéma, par exemple, « lecture » de plans, des mouvements de caméra, etc.

Le problème est d'ailleurs le mêmepour un tableau et l'on ne dénie pas à la peinture son appartenance à l'art.

Donc apprentissage spécifique audéveloppement de l'image et du son. Moyens de diffusion d'une culture plus traditionnelle et création, à travers les techniques d'une nouvelle forme deculture : ainsi la musique contemporaine est indissociable de la technique qui crée une nouvelle sensibilité. Des moyens d'expression complémentaires du livre par exemple.

L'un enrichit l'autre (ou les autres). L'apport de la télévision est ainsi différent suivant les milieux socio-culturels. La culture ne se morcelle pas et l'influence de l'audiovisuel sera d'autant plus riche que celle de l'écriture seraimportante.

En ce cas, si la sensibilité est nouvelle, elle doit s'intégrer à la totalité des moyens d'expression dontl'homme dispose. Conclusion Résumer le plan général du devoir : l'inattention, réelle, dénoncée par Bresson ne crée pas une rupture entrel'homme et les nouveaux moyens d'expression ; au contraire, elle favorise la passivité.

Pour faire de ces procédés devéritables moyens de culture il faut d'une part reconnaître la spécificité de ces techniques, apprendre à les utiliser,à les comprendre, à les sentir, il faut d'autre part intégrer ces expressions à la totalité de sa culture (même si celle-ci est profondément modifiée par ce nouvel apport). RÉDACTION DE LA PREMIÈRE PARTIE Le cinéaste Robert Bresson évoque des moyens d'expression qui en peu de temps ont formé une partie de notremonde quotidien.

Les médias peuvent se regrouper différemment : le cinéma, la télévision, les magazines utilisentl'image.

A l'intérieur de ce groupe le premier couple fait appel au mouvement et sollicite essentiellement la sensationvisuelle.

Le magazine allie écriture et photographie.

Ces trois procédés se distinguent donc de la radio où s'exerce lasensation auditive. Il est aussi possible d'envisager que les groupes « radio-télé-vision-magazines », moyens d'information, sedémarquent du cinéma, nouvelle expression artistique. Il faudra donc nuancer la réflexion en fonction de ces ensembles. L'auteur remarque que, contrairement à l'opinion commune, l'enrichissement de l'homme moderne par ces différentsmoyens d'expression est faible, parce que dénué de contenu.

Il dénonce un regard vide, une écoute vide. L'orientation, la fascination existent bien, mais non cette tension de l'esprit, concentré volontairement sur un objetdéterminé, qui s'appelle « l'attention ».

Phénomène d'autant plus grave que l'homme reste tourné vers ces sourcesde messages, comme captivé.

Si la fascination se définit comme un charme où l'homme ne voit pas l'objet tel qu'ilest, ces moyens d'expression constituent, d'après l'auteur, la fascination suprême puisque l'objet même del'envoûtement n'est plus perçu : « on regarde sans voir, on écoute sans entendre ».

Bien souvent la radio sert debruit de fond.

Combien ne se souviennent même pas du programme de télévision qu'ils ont « regardé la veille ». Il semble plus étrange d'appliquer cette citation au cinéma : le spectateur qui va assister à une séance manifesteclairement, par son acte, son déplacement, le désir de « regarder » le film.

Il serait logique qu'avec une telledétermination le regard se prolonge en « vision ».

Et pourtant, pour un metteur en scène réputé « difficile », il fautsavoir regarder pour voir.

Or Bresson constate qu'il manque à la plupart ces instruments de compréhension.

L'écouteet le regard ne débouchent ni sur la vision ni sur l'entendement (aux deux sens du terme : perception auditive etcompréhension).

La séance cinématographique se résoud alors dans une pure distraction, au sens fort, où l'homme. »

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