Le chat de Charles Baudelaire (II)
Publié le 01/10/2018
Extrait du document

(Vers 11) : l’adverbe « docilement » montre bien l’état d’esprit du poète ; Normalement ce devrait être au chat d’être docile et non au maître.
3) Une relation faite d’identité
Quand le poète va regarder le chat, il se voit lui même. Le chat est donc le poète et vis versa.
Dans la dernière strophe, cette étude se fait en deux étapes :
A] Le chat conduit le poète à une introspection. Il regarde en soi-même : quand il regarde le chat, il voit sa propre âme.
C’est la découverte de soi et un examen de confiance. Au (Vers 12), nous avons une définition on ne peut plus exacte de l’introspection signifiant je regarde en moi-même.
« je » est sujet.
« moi » est complément.
On ne peut plus sortir de cette boucle :
Avant, nous avions un jeu des pronoms personnels « je » et « tu ».
Désormais, nous avons un nouveau jeu des pronoms personnels « je » et « je ».
B] Ce regard est intérieur. (Vers 16) : « qui me contemple ». Il y a une sorte de conscience qui guide le poète au travers de l’obscurité : (Vers 15) : « Clairs fanaux ».
Le chat est donc la conscience du poète.
C’est une lumière qui conduit le poète sur le chemin de la vérité ; sur sa propre vérité.
CONCLUSION GENERALE
Le chat se présente sous une double forme :
- celle d’un animal traduisant la sensibilité de l’auteur
- celle d’un symbole l’assimilant à un pouvoir moral de directeur de conscience interne.
L’omniprésence du chat montre à quel point le chat est indissociable de l’univers poétique. Et, puisqu’il est partout, il est logique que dans Les fleurs du mal, il apparaisse plusieurs fois.

«
chaque chose ».
Explicite sa démarche d’une réflexion qui avance de façon non-linéaire : « Semant ici un mot, là un autre ».« J’en prends une tantôt pour la lécher seulement, tantôt pour l’effleurer et parfois pour la pénétrer
jusqu’à l’os : je lui donne un coup de scalpel » : Métaphore du chirurgien et métonymies matérialisantes
illustre son propos par des verbes renvoyant au touché.
L’exemple de César que redouble la métaphore du cheval, on juge un homme comme on juge un
homme de par ses actions, ses coups d’éclats comme son comportement dans le privé.
Métaphore concrète
qui clarifie et explicite son propos.
Refus de tout intellectualisme tout en effectuant un véritable travail d’érudit en faisant référence à la
culture gréco-latine, néanmoins il ne craint pas de quitter régulièrement le domaine de l’abstraction en
employant des images qui rendent son propos explicite et clair.
II.
La découverte d’une personnalité a) La posture modeste d’un écrivain L’image d’écrivain qu’il se construit est sous le signe de l’expérimentation, l’auteur n’est pas celui qui sait, mais celui qui cherche, raisonne, exerce son jugement, sans être aucunement assuré de sa réussite. Se compare à un médecin ou un chirurgien : « je lui donne un coup de scalpel ». « je puis me livrer au doute et à l’incertitude, et à mon état par excellence qui est l’ignorance ». Refus du sérieux et de la profondeur : « je ne suis pas tenu de traiter sérieusement ma matière ni d’y adhérer moi-même sans varier quand cela me plaît ». Refus aussi d’être aliéné par un sujet : « Et je ne me propose jamais de les présenter entiers ». Critique en creux des auteurs prétentieux et pédants qui prétendent à l’exhaustivité: « ceux qui nous promettent de nous faire voir ce tout ne le voient pas non plus ». Un écrivain qui façonne son écriture à son caractère : « Je me hasarderais à traiter à fond quelque matière si je me connaissais moins ». b) Un pacte de non-engagement Néanmoins, une image forte de l’auteur se dessine car s’il refuse les contraintes, il n’en affirme pas moins sa volonté et marque ses certitudes : il affirme ses choix comme incontestable et se crée une forme qui correspond à sa mesure. Omniprésence du « je » qui est toujours acteur « j’emploie », « j’essaie », « je le mène », « je prends », « j’aime »… Un auteur capricieux ? « étant sans dessein et sans engagement à l’égard du lecteur ».. »
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