Le Cardinal d'Espagne de Henry de Montherlant : Scène III de l’Acte II
Publié le 21/01/2012
Extrait du document


«
Dos Santos Marlène 5B Français : Commentaire Composé 5 Décembre 2011
2 | Page
Effectivement, la reine s’est réfugiée dans l’inaction .
Les verbes « statiques » en sont très
représentatifs : « rester », « je suis » , « mourir », « je regarde » .
Son effacement est la
conséquence de ce choix et se caractérise par des associations de mots telles que : « bonne
indifférence », « ambition fatale », « maladie des actes » , puis, par un champ lexical de
l’isolement : « n’être qu’à Dieu », «voit personne », « fais la morte ».
La répétition du mot « rien » illustre parfaitement le monde dans lequel elle prétend vivre.
Le rien étant le symbole du détachement de tout désir : « je n’aime rien », « je ne veux
rien », « j e ne résiste à rien ».
L’enfermement est alors pour elle une façon de fuir la
« maladie », « la bouffonnerie », mais surtout d’être ce qu’elle est vraiment : « J’ai préféré
être ce que je suis.
».
Bien qu’elle soit Jeanne « la Folle », elle reste elle -même .
Elle ne se
cache pas derrière un masque.
Son interlocuteur, en revanche, est totalement dans le principe d’action, ce qui est bien
illustré par un champ lexical de l’ambition : « perpé tuelle tentation », «quelque chose à
atteindre », « prêt à courir le r isque », « faire le bien ».
De surcroît , il utilise beaucoup de
verbes d’action : « faire », « courir », « agir », « aller ».
Il a besoin d’agir pour atteindre son
but : le pouvoir.
Se sont notamment ces aspects formels qui trahissent ce qu’il prétend être
et ce qu’il prétend faire : concilier pouvoir spirituel et pouvoir temporel.
L’action et l’ inaction ne seraient pas aussi démonstratives dans ce dialogue si les deux
personnages n’étaient pas ambigus et fous.
Certes, la reine n’est pas luc ide tout au long de
ce passage.
Progressivement, elle va plonger dans l’obscurité : « douleur », « nuages noir s »,
« mort », « le mal ».
Puis, finit par entrer dans une crise d’hystérie, laissant le Cardinal
désemparé.
Elle devient nostalgique et dit des c hoses étranges : « mes yeux sont pleins de
plomb fondu, ma bouche est pleine de terre,… ».
De plus, elle mentionne les nuages afin de
faire passer un message.
Il faut savoir que ce que dit Jeanne est le reflet de ce que pense l’auteur de la pièce : Henry
de Montherlant .
À ce propos, il y a une citation très célèbre qui se rapproche de ce qu’elle
dit : « Toute l’histoire du monde est une histoire de nuages qui se construisent, se détruisent,
se dissipent, se reconstruisent en des combinaisons différentes, sans plus de signification ni
d’importance dans le monde que dans le ciel.
» .
Cette citation met en avant une pensée qu’il est nécessaire de comprendre dans ce passage.
Tant pour la reine que pour l’auteur, Dieu est en dehors de l’histoire du monde.
La religion
est là surtout pour rassurer l’homme face à l’avenir.
Il ne sert donc à rien de combler un vide
par un aut re vide, c’est pourquoi Jeanne ne se réfugie pas dans la religion, mais dans le vide
directement.
Elle évoque également beaucoup les animaux , dont un que l’on va retenir : « le chat » .
Celui -
ci nous renvoie inévitablement à faire à nouveau un parallèle avec : Henry de Montherlant ..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- CARDINAL D’ESPAGNE (Le). Henry de Montherlant (résumé)
- Lecture linéaire : Molière, Dom Juan acte III, scène 1
- Dénouement de Bérénice. Comparer la scène III de l'acte V de la Bérénice, de Racine et la scène V de l’acte V de Tite et Bérénice, de Corneille.
- Marivaux, Les fausses confidences, 1737 Acte III, scène 12
- HamletWilliam ShakespeareActe III, scène 1Etre ou ne pas être : telle est la question.