Le bonheur réside-t-il dans un choix préétabli par les parents ou de 1 ’épanouissement libre de l’enfant ?
Publié le 05/11/2016
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... « Si vous rencontrez quelqu'un vous affirmant qu'il sait comment on doit élever des enfants, je vous conseille de ne pas lui confier les vôtres. Les parents, en paroles du moins, consciemment, désirent avant tout le bonheur de leurs enfants. Nous aurons à revenir plus loin sur cette notion du bonheur, et il est ici difficile d'envisager ce qu'il convient de faire pour que des enfants aient plus tard une vie heureuse, sans avoir précisé où se cache ce que l'on appelle le bonheur. Nous nous contenterons donc de souligner que dans la majorité des cas les parents jugent à l'avance, en adultes qui savent ce qu'est la vie, ce qui doit être enseigné à l'enfant pour qu'il ait le plus de chances possibles, plus tard, de trouver le bonheur. Ils savent, ou croient savoir, que le bonheur est fonction du niveau atteint dans l'échelle hiérarchique, qu'il dépend de la promotion sociale. L'enfant entre donc très tôt dans la compétition. Il doit être premier en classe, bon élève, faire des devoirs, apprendre ses leçons qui toutes déboucheront plus ou moins tôt sur un acquis professionnel. Plus cet acquis atteindra un haut degré d'abstraction, plus celui qui le possède sera capable de s'intégrer dans le processus de production de marchandises, au niveau de l'invention, du contrôle, de la gestion des
Le bonheur réside-t-il dans un choix préétabli par les parents ou de 1 ’épanouissement libre de l’enfant ? Malgré elle, il semble que la société, tant dans ses structures que son respect de 1 ’individu, opte pour le premier terme de 1 ’alternative. Individuellement, chacun a ses idées en matière d’éducation;
«
machines,
seules capables de fair e beaucoup d'objets en peu de
temps ou dans la pr otection légale ou armé e de la propr iété privée,
et plus il bé néficiera d'une promo tion sociale lui assur ant le bonheur.
Sans doute, «tout cela n'est rien quand on n'a pas la sa nté », d'au tant
que sans elle, pas de force de trava il eff icace.
D'où la no tabili té dont
béné ficie aussi, suivant des échelles hiérar chiques bien entendu,
to ute activité qui s'attache au service de l'hygiène et de la santé.
Ainsi, l'homme des socié tés industrielles va enseig ner à ses
en fants, et d'autant plus parfois qu'il a plus souff ert lu i même de sa
soumis sion aux hiérar chies, qu'il est situé plus bas sur leur s échelles,
à s'éle ver sur celles-ci.
Il est évidemmen t facile pour un fils de bour
geois et qui le demeur e lui même, de critiquer ce compor tement,
al ors que tout son environ nement lui a faci lité son acce ssion à un
pouvoir relatif.
De même, l'absence d'indépendanc e éco nomique,
dans une socié té entièrement organisée sur la valeur économique
des individus, ne peut être non plus consi dérée comme un facte ur
favori sant le bonhe ur.
Com ment se regarder soi même avec une
cert aine tendr esse, si les autres ne vous apprécient qu'à travers le
prisme déforman t de votre ascension sociale, lorsque cette ascension
n'a pas dépassé les premi ères marches ? Comm ent peuton parler
d'é gali té quand le pouvoir , qui crée les inégal ités de toutes les
espè ces, s'acquier t par l'efficacité dans la production, la ges tion et
la vente des marchandises ?
Ainsi, lorsque des parents sont persuadés que le bonheur s'obtient
par la soumis sion aux règles imposées par la structur e soci o éco no
mique, il est com préhensi ble qu'ils impo sent à leur s enf ants l'acqui
sition coercitive des automa tismes de pensée, de jugemen t et d'acti on
conf ormes à cette structu re.
Mais s'il s pensent que le bonheur est
une affaire personnelle, que l'équilibr e biologique s'obtient par rap
por t à soi-même et non par rappor t à la structu re socio é conomique
du mom ent et du lieu, ce seront sans doute, pour l'ensem ble social,
de mauvais éducateurs, mais peut être seront ils de bons parents
pour leur s enfants, si ceux ci ne sont pas happ és plus tard par le
conform isme qu'ils peuvent alors peut être leur repro cher de ne pas
leur avoir appr is.
Henri Laborit, Éloge de la fuite.
Vous ferez, selon votre choix, l'ana lyse ou le résumé de ce texte.
Puis, vous y choi sirez un problème auquel vous attachez un intérêt
par ticulier , vous en préciser ez les don nées et vous expos erez, en les
jus tifiant, vos propres vues sur la ques tion.
1.
Texte assez serré où les idées s'appellent les unes
autres.
Il se constitue ainsi une chaîne
logique qui
d'i nterrogations en précisions donne à la démonstration
de Laborit 1 'aspect d'une structure close.
57.
»
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