Le bonheur bourgeois des Grégoire : Deuxième partie. chapitre 1 (Germinal de Zola)
Publié le 20/11/2012
Extrait du document
La religion des Grégoire, comme le narrateur le suggère dans les lignes qui précèdent ce passage, n'est autre que la religion de la mine, qui les fait vivre de leur rente. La seule action transmise, de père en fils, aux Grégoire (10 000 francs en 1760, soit un denier) a centuplé en un siècle (le denier s'est converti en un million) et, bien que la crise ait réduit à 600 000 francs ce million, les Grégoire continuent d'entourer leur mine d'un culte idolâtre car c'est elle qui, «depuis un siècle nourrissait leur famille à ne rien faire«...
«
98 • Etude de Germinal
son ménage, extasiee devant son mari, n'ayant
d'autre volonté que la sienne; jamais des goûts dif
férents ne les séparaient,
un même idéal de bien
être confondait leurs désirs ;
et ils vivaient ainsi de
puis quarante ans, de tendresse et de petits soins
10 réciproques.
C'était une existence réglée, les qua
rante mille francs mangés sans bruit, les économies
dépensées
pour Cécile, dont la naissance tardive
avait
un instant bouleversé le budget.
Aujourd'hui
encore, ils contentaient chacun de ses caprices: un
15 second cheval, deux autres voitures, des toilettes
venues
de Paris.
Mais ils goûtaient là une joie de
plus, ils ne trouvaient rien
de trop beau pour leur
fille, avec une telle horreur personnelle
de l'étalage
qu'ils avaient gardé les modes de leur jeunesse.
20 Toute dépense qui ne profitait pas leur semblait
stupide.
»
IDÉE DIRECTRICE ET MOUVEMENT DU TEXTE
L'effet de contraste entre deux mondes
recouvre, en fait,
une confrontation latente entre les ouvriers, soumis à des
rythmes et à des contraintes
de travail éprouvants et très mal
rétribués, d'une part, et, d'autre part, les patrons, détenteurs du
capital et seuls bénéficiaires
de la prospérité.
L'antagonisme du travail et du capital, thème
de Germinal,
se manifeste avec éclat dès
le début de la seconde partie, dans
le chapitre 1.
Alors que, jusque-là, le récit était exclusivement
consacré à l'existence des mineurs,
la peinture du bonheur
sans faille des Grégoire constitue
un violent contraste avec la
misère des houilleurs.
Depuis
la fin du XVIne siècle, début de l'exploitation de la
mine, la famille Grégoire possède une action de la Compagnie
des mines de Montsou, acquise par l'ancêtre, Honoré
Grégoire, arrière-grand-père de l'actuel Léon Grégoire.
Cette.
»
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