L'avenir et le progrès DANS Les ''Châtiments'' de Victor Hugo

« x1x6 siècle a le sentiment d'une formidable accélération du temps de !'Histoire, qui se traduit par la révolution industrielle et le déve­ loppement à grande échelle de la machine à vapeur.

Le second Empire sera à cet égard une extraordinaire période de dévelop­ pement pour l'économie française.

Il suffit pour comprendre le climat de fébrilité et de confiance dans l'avenir qui anime cette époque de lire la fresque des Rougon-Macquart de Zola.

Tout le monde est persuadé que l'avenir contient le bonheur pour tous et que la technique est le moyen d'y parvenir.

La croyance en ces belles idées s'effondrera dans les tran­ chées de la guerre de 1914-1918.

La technique aura surtout per­ mis de créer des armes qui détruiront des millions d'hommes; elle n'aura pas empêché les haines et le désir de détruire les autres.

La seconde guerre mondiale confirmera ce pessimisme croissant qui caractérise le xx6 siècle.

Notre époque, qui vit elle aussi une incroyable avancée technologique dans tous les domaines, ne considère plus néanmoins que l'avenir est porteur d'un progrès qui rendra tous les hommes heureux.

--·TEMPS FUTURS ET VISION ÉPIQUE Le sens épique de l'Histoire Les Châtiments sont orientés en profondeur par le futur.

Hugo estime que la crise qL"il traverse à cause du coup d'État n'est qu'un accident qui ne perturbe pas fondamentalement le sens de !'Histoire.

La force qu'il déploie pour s'attaquer au pouvoir impérial, il la tire de sa certitude que l'avenir lui donnera raison, car il réalisera fatalement les idéaux de la Révolution française.

C'est ce qui définit sa vision épique de !'Histoire, telle qu'elle apparaît aussi dans La Légende des siècles et dans Les Misérables.

En dépit de la barbarie et du mal qui ne cessent de renaître sous différentes formes, la justice et la liberté progres­ sent inéluctablement.

Le motif de la lumière qui envahit pro­ gressivement l'espace poétique traduit au niveau de l'imaginaire la marche du progrès.

L.es poèmes qui évoquent la lumière (Luna, Stella, Lux), opèrent un changement de temporalité : au temps maudit et comme arrêté du second Empire se substitue le mou­ vement constructif et créateur du Progrès et de la République.

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