Devoir de Philosophie

L'avènement de la mise en scène moderne

Publié le 07/04/2012

Extrait du document

Dans sa Causerie sur la mise en scène, en 1903, André Antoine constatait: «Aussi bien, la mise en scène, il faut le redire, est-elle un art qui vient de naître ; et rien, absolument rien, avant le siècle dernier, avant le théâtre d'intrigue et de situations, n'avait déterminé son éclosion.« C'était bien marquer la mutation qu'a connue le théâtre à la fin du 19e siècle et dont Antoine fut sinon le seul, du moins le principal agent. Certes, tout au long du 19e siècle, directeurs, auteurs, décorateurs ou comédiens ont, plus ou moins consciemment, anticipé, par leur pratique, ce que l'on peut maintenant appeler la mise en scène théâtrale moderne....

« peintre et décorateur Ciceri tant à l'Opéra qu'à la Comédie­ Française) et celle des grands acteurs (de Talma à Frédéric Lemaître en passant par Rachel et par Marie Dorval).

Sous le second Empire, à l'apogée du théâtre de consommation bourgeoise, un souci dominant subsiste et s'approfondit : celui de reproduire, avec le plus d'exactitude possible, la réalité sur la scène.

Des directeurs de théâtre comme Montigny qui fut, pendant trente-six ans, à la tête du Gymnase, Fernand Samuel à la Renaissance (il y présenta, en 1885, La Parisienne d'Henri Becque: ce fut un échec).

Emile Perrin à la Comédie-Française et, un peu plus tard, Pore! à l'Odéon ( 1884-1892) se préoccupent de multiplier les détails vrais et, qui est plus, de les accorder ensemble.

« Montigny introduisit sur le théâtre des sièges nombreux, changés de place par les personnages au cours de l'action, tout comme cela se passe dans la vie ; les comédiennes assises dans un salon firent de la tapisserie au lieu de tenir comme jadis un mouchoir ou un éventail.

L'accessoire vrai semblait devoir convenir à un théâtre qui se proposait, plus que jamais, l'exacte reproduction de la vie et où il fallait aux individus évoluant sur scène des noms propres, une position constatée, des habits vrais» (M.A.

Allévy).

On ne se contente plus de décors passe­ partout.

Il s'agit de caractériser, dans chaque cas, le lieu, le milieu et le rang social des personnages représentés, de «donner au matériel figuratif cette physionomie personnelle qui est la caractéristique de la mise en scène moderne» (Becq de Fouquières).

En 1876, le décorateur Gabin a même installé, sur la scène de la Comédie-Française, « un vrai cerisier avec de vraies cerises» et une fontaine avec de« l'eau véritable que le public voit couler»; ce qui ne fut pas pour peu dans le triomphe de L'Ami Fritz d'Erckmann-Chatrian, sans compter une soupière d'où s'échappait une épaisse fumée.

En même temps, certains acteurs imposaient un nouveau style de jeu, lui aussi plus naturel et plus varié.

Il en est qui restent, comme le disait Zola, «des prêtres qui officient».

Mais d'autres ont «la flamme moderne».

Parmi eux, au premier rang, scandales et excentricités en sus, la jeune Sarah Bernhardt:« En elle, c'est la femme qui joue ...

Elle étreint, elle enlace, elle se pâme, elle se tord, elle se meurt, elle enveloppe l'amant d'un enroulement de couleuvre» (Jules Lemaître).

Mais il y a encore le virtuose C.

Coquelin, le rigoureux Worms. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles