L'Assommoir Emile Zola , comment Zola transforme t'il la réalité?
Publié le 09/05/2013
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L'Assommoir est un roman d'Émile Zola, écrivain et journaliste français, considéré comme le chef de file du naturalisme. Publié en 1876, septième volume de la série Les Rougon-Macquart, c'est un ouvrage totalement consacré au monde ouvrier. L'écrivain y restitue la langue et les moeurs des ouvriers, tout en décrivant les ravages causés par la misère et l'alcoolisme. C'est ce réalisme qui provoque son succès, assurant à l'auteur fortune et célébrité. Comment à travers cet extrait du chapitre X, Zola transforme-t-il la réalité en une vision fantastique ?Pour pouvoir répondre à cette question le plan est organisé en deux grands axes. Le premier commentera le texte réaliste, naturaliste et impressionniste, le second ira au-delà, avec une atmosphère infernale et fantastique. Dans cet extrait, la description détaillée des lieux : « chaise « « table « « verre « « comptoir « indique que c'est un lieu banal, celui d'un café.La description des personnages : « maigre « « ravagé « « nez qui fleurissait « « guenille «...
«
« odeur d’alcool » « exhalait », montrent le point de vue interne de
Gervaise.
Zola a recourt à l’effet de style de gradation croissant : «regarde … une
pareille vue … yeux brulés » ; « causant … voix cassées … vacarme
assourdissant » ; « rester comme il faut … jurons … coups de poing » ;
« pattes noires aux ongles en deuil …bras énormes » ; « versait
tranquillement ...
gobelottait … gargarisait …noyant le consommateur…
étouffait» ; «elle s’assit … tête déjà lourde», ceci permet de mettre en
évidence le malaise de Gervaise qui augmente.
Ainsi l’utilisation de ce procédé a pour conséquence d’emmener le
lecteur dans la dimention infernale et fantastique.
En effet, l’emploi des deux adverbes «puis »et « brusquement » marque
une rupture.
Les verbes « s’exhalait » et « elle eut » montrent le passage
de l’imparfait au passé simple.
Après la rupture, on remarque un champ lexical inquiétant « derrière son
dos » « morne » « ombre » « menace », celui-ci fait réagir le lecteur avec
un effet de peur.
Et un champ lexicale surréaliste « monstre »
« abomination » « enfer ».
Tous ces éléments indiquent que la scène revêt une dimension
fantastique.
Aussi, la mention du feu et des couleurs chaudes : « enfer » « cuivre »
« étoile rouge » « allumé », l’animalisation de l’alambic : « figures avec
des queues, des monstres ouvrant leurs mâchoires comme pour avaler »
donne une connotation satanique à la scène.
Enfin, la comparaison de l’alambic à un monstre vivant capable d’avaler
le monde traduit un procédé de métaphore « monstre » « mâchoire » et
d’hyperbole « les monstres ouvrant leurs mâchoires comme pour avaler
le monde ».
Cet effet de style donne au lecteur une vision
cauchemardesque.
La scène a donc une atmosphère infernale est
fantastique.
En conclusion, cet extrait est bien réaliste et naturaliste par la description
des lieux et personnages, décrits à la manière d’un tableau
impressionniste.
Le texte va ensuite revêtir une autre dimension grâce
au changement de temps et à la rupture, pour arriver dans une situation
fantastique et infernale.
Zola, donc, a bien transformé la réalité, mais est-ce vraiment une scène
fantastique ? Ou n’est-ce pas seulement la réalité du point de vue de
Gervaise sous l’effet hallucinogène de l’alcool ?.
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