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LAO CHO

Publié le 27/06/2012

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Son séjour à Singapour a inspiré à Lao Cho un conte charmant pour les petits et les grands : l'Anniversaire du Petit P'o (1934). Ensuite, c'est avec déception qu'il retrouve son pays acculé à la misère par les échecs militaires et diplomatiques. L'indignation et le désespoir lui inspirent le plus pessimiste de ses romans satiriques : Mémoires de la Cité des Chats (1939). Sous le couvert des hommes-chats qui se nourrissent des feuilles de « l'arbre stupéfiant «, il flétrit la Chine, peuplée de fumeurs d'opium,

« ouvrage humoristique qui met en scène un étudiant rentré d'Amérique, Lao Chô commence la publication d'un roman-fleuve en trois volumes, Quatre générations sous un toit ( 1 946) : Désarroi, la Vie en marge, Famine constituent une vaste fresque de la guerre sino-japonaise, avec pour toile de fond Pékin sous l'occupation.

On y voit les atrocités de l'ennemi, les agissements éhontés des collaborateurs, l'angoisse et la résignation du peuple soumis, le travail clandestin des résistants.

Pendant la guerre, tout en continuant à composer romans et nouvelles, Lao Chô se tourne vers le théâtre.

Parmi ses premières pièces, on peut mentionner Lambeaux de Brume, Question de la Face, Rebroussons chemin.

Mais depuis la libération, il se consacre uniquement au théâtre.

A l'heure actuelle, il a donné une quinzaine de pièces qu'on peut classer en trois catégories : pièces satiriques comme Tch'ang-an en vue à l'ouest, Fleurs de printemps, fruits d'automne; pièces d'actualité comme Jeune Équipe de pointe, Vendeuses de magasin; pièces sur la vie des habitants de Pékin hier et aujour­ d'hui : Fang Perle-Précieuse, le Salon de thé, le Fossé de la Barbe du Dragon.

Voici l'analyse de ces deux dernières pièces, sans doute les meilleures : Le Salon de thé décrit, à travers les vicissitudes d'un salon de thé à Pékin, toute une société pittoresque au cours de cinquante années (1898-1948).

Grâce aux principes qu'il tient de son père et grâce aussi à ses propres initiatives pour s'adapter à son époque, le patron, Wang, sait faire prospérer son salon, alors que périclitent toutes les maisons concurrentes.

Mais son établis­ sement finit par être réquisitionné par le Kouomintang; Wang n'a plus d'autre issue que de se pendre.

Autour de lui gravitent ses nombreux clients qui représentent toutes les classes de la société.

Tout en flétrissant les tares sociales, Lao Chô ne manque pas d'évoquer les forces latentes qui vont ébranler une organisation caduque.

Et avant son suicide, Wang recommande aux siens de rejoindre un de ses familiers qui s'est engagé dans l'armée de libération.

Le Fossé de la Barbe du Dragon raconte l'assainissement d'un fossé qui s'ouvre comme une plaie béante en plein cœur de Pékin, dans le quartier populeux du Pont du Ciel.

Au bord de ce fossé, réceptacle des égouts, vivent les pauvres gens les plus déshérités; mais contrairement aux personnages des romans de Lao Chô qui subissaient sans mot dire le mauvais sort, ceux-ci mau­ dissent le fossé qui, un jour de pluie, a englouti une fillette.

Après la libération, aidés par le gou­ vernement, ils mènent une lutte sans merci contre le chef du gang local, Tourbillon Noir, et contre un ennemi encore plus redoutable, le fossé.

Les travaux sont menés à bien et les habitants expriment leur joie devant le dragon dompté.

Dans ses meilleures œuvres romanesques et dramatiques, Lao Chô trace des tableaux pris sur le vif des habitants de Pékin affrontant les difficultés quotidiennes.

Il présente ses portraits sous un angle cocasse, mais en même temps il révèle les tares cachées, les pensées et les sentiments secrets.

Il connaît bien ces personnages puisque, né lui-même à Pékin, il a partagé leur vie, leurs misères et leurs joies.

Si la note pessimiste l'emporte dans ses premiers ouvrages où « les pauvres vivent dans la douleur et meurent avec un fardeau sur le cœur))' c'est que le peuple chinois traver­ sait alors une des périodes les plus sombres de son histoire.

Depuis la libération, les conditions de vie se sont améliorées et on commence à voir poindre la lumière et l'espoir.

Lao Chô, fidèle à ses origines, peintre attentif de sa cité natale, a donc reçu à juste titre en 1951, de la ville de Pékin, le titre d' « Artiste du Peuple )).

LI TCHE-HOUA 511. »

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