Devoir de Philosophie

Lancelot et Gauvain dans Le Chevalier de la charrette de Chrétien de Troyes

Publié le 23/12/2019

Extrait du document

lancelot

De plus, la logique du récit impose cette primauté de Gauvain sur Lancelot. Puisque la quête a été officiellement déclenchée par Gauvain, il est normal qu'il en assume la conclusion officielle, devant la cour de nouveau réunie. D'ailleurs, Lancelot ne cherchait pas à ramener Guenièvre à Arthur. Au contraire, il voulait la rencontrer loin d'Arthur, pour l'aimer, dans un autre monde. Enfin, le retour de Gauvain et de la reine ne suffit pas à rétablir définitivement la tranquillité du royaume de Logres. Il faut encore supprimer la cause du malheur initial, exterminer le mal en tuant Méléagant. Si l'inauguration de l'histoire incombe à Gauvain, le dénouement en est donc assuré par Lancelot. Le retour de celui-ci, comme son départ au début du roman, rejette Gauvain dans l'ombre, car sa vaillance ne peut rivaliser avec celle du héros. 

Prouesse et couardise 

Lancelot est preux, Gauvain est couard: l'un affiche un courage téméraire, l'autre ne parvient pas toujours à cacher sa peur. La couardise de Gauvain se révèle au moment de choisir celui des deux ponts qui mènent au royaume de Gorre. Après avoir entendu une jeune fille décrire les «deux passages terrifiants» (v. 655), il n'agit pas comme devrait le faire un preux chevalier. En effet, au lieu de choisir le plus grand danger, il feint de croire que les deux solutions sont équivalentes (v. 690-691) et choisit le Pont sous l'Eau, que la demoiselle avait présenté comme« le moins périlleux des deux» (v. 665). En revanche, Lancelot, fortifié par« l'audace qu'Amour donne en tous points» (v. 630-631), accepte bien volontiers l'épreuve du Pont de !'Épée (v. 697-699). 

lancelot

« i L___ personnage, dont on ne connaîtra le nom que bien plus tard, va occuper peu à peu les devants de la scène.

La fin du roman reproduit le même décalage entre les deux personnages.

Parti le premier, Gauvain est aussi le premier à revenir à la cour d'Arthur, où il ramène Guenièvre.

Ce n'est pas lui qui a libéré la reine: c'est Lancelot.

Gauvain n'usurpe pas pour autant le rôle du vainqueur.

En effet, ovationné par les habitants de Logres, il refuse un triomphe qu'il n'a pas mérité: L'honneur qu'on me rend me fait honte (V.

5324).

De plus, la logique du récit impose cette primauté de Gauvain sur Lancelot.

Puisque la quête a été officiellement déclen­ chée par Gauvain, il est normal qu'il en assume la conclu­ sion officielle, devant la cour de nouveau réunie.

D'ailleurs, Lancelot ne cherchait pas à ramener Guenièvre à Arthur.

Au contraire, il voulait la rencontrer loin d'Arthur, pour l'aimer, dans un autre monde.

Enfin, le retour de Gauvain et de la reine ne suffit pas à rétablir définitivement la tranquillité du royaume de Logres.

Il faut encore supprimer la cause du malheur initial, exterminer le mal en tuant Méléagant.

Si l'inauguration de l'histoire incombe à Gauvain, le dénoue­ ment en est donc assuré par Lancelot.

Le retour de celui-ci, comme son départ au début du roman, rejette Gauvain dans l'ombre, car sa vaillance ne peut rivaliser avec celle du héros.

Prouesse et couardise Lancelot est preux, Gauvain est couard: l'un affiche un courage téméraire, l'autre ne parvient pas toujours à cacher sa peur.

La couardise de Gauvain se révèle au moment de choisir celui des deux ponts qui mènent au royaume de Gorre.

Après avoir entendu une jeune fille décrire les «deux pas­ sages terrifiants» (v.

655), il n'agit pas comme devrait le faire un preux chevalier.

En effet, au lieu de choisir le plus grand danger, il feint de croire que les deux solutions sont équivalentes (v.

690-691) et choisit le Pont sous l'Eau, que la demoiselle avait présenté comme« le moins périlleux des deux» (v.

665).

En revanche, Lancelot, fortifié par« l'audace qu'Amour donne en tous points» (v.

630-631), accepte bien volontiers l'épreuve du Pont de !'Épée (v.

697-699).

63. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles