l'albatros de Charles Baudelaire - analyse linéaire
Publié le 18/04/2022
Extrait du document
«
Le poème L'Albatros, de Charles Baudelaire, est extrait de "Spleen et
idéal", la deuxième partie du recueil Les Fleurs du mal.
Cette partie
évoque l'homme déchiré entre l'aspiration à l'élévation et l'attirance pour
la chute, déchirement à l'origine de la tristesse nommée spleen,
indissociable de la condition humaine et qui finit par triompher.
Ce poème a été inspiré à Baudelaire lors d'un voyage sur un navire qui
devait le mener jusqu'aux Indes, mais qui finalement s'est achevé sur l'île
Maurice.
L'albatros traduit chez Baudelaire la conscience d'être différent
des autres.
Baudelaire a recours à une image très suggestive pour
dépeindre sa propre condition dans une société qui l'ignore complètement.
L'image de l'albatros capturé évoque l'idée d'un être totalement étranger
au monde qui l'entoure.
V1 : Le premier mot du premier vers, l’adverbe « Souvent » marque en
même temps la répétition, le caractère habituel de l’évènement qui va
suivre, et une entrée rapide et directe dans le poème.
« Pour s’amuser »
évoque le but léger, le divertissement recherché.
« Les hommes
d’équipage » renvoient à un groupe indéterminé, sans identité,
quelconque.
V2 : seule occurrence du titre, avec le mot « albatros ».
Les autres
évocations de l’albatros se font par des périphrases et des métaphores,
comme dans la suite du vers « vastes oiseaux des mers » périphrase
laudative qui insiste sur l’envergure majestueuse du volatile.
V3 : un portrait moral de l’albatros est esquissé : attitude inoffensive et
plutôt rassurante.
V4 : change d’atmosphère, notamment avec l’expression « gouffres
amers », métaphore d’une mer avec des grandes vagues, des grands
creux.
Paronyme avec « amers » qui rappelle évidement la sonorité de
« la mer ».
Le verbe « glissait » affirme aussi la présence de l’eau.
Le
rythme binaire des vers mime la houle de la mer.
Image saisissante du
gouffre, renforcée par l’allitération en « r » : navire, gouffre, amers.
Ce
premier mouvement inscrit dans cette première strophe nous pose le
cadre du poème : la mer, un bateau, un équipage et un oiseau, un
albatros.
V5 : « À peine », locution adverbiale soulignant comme dans le premier
vers avec « Souvent » l’immédiateté.
Mais surtout, nous trouvons le
terme « les planches », , les planches étant les éléments qui constituent le
pont.
De plus, « les planches » est une syllepse, qui à côté du sens propre
énoncé, désigne le théâtre, la scène.
Alors, on peut en déduire que
l’albatros est en représentation pour le plaisir d’un public, les marins..
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