L'albatros de Charles Baudelaire
Publié le 16/09/2006
Extrait du document
«
STRUCTURE DU POÈME
Quand un candidat commence son explication en disant «Du vers 1 au vers 4, l'auteur...
», puis, «Du vers 5 au vers 8, il montre...», et toujours dans le même style, «Ensuite du vers 9 au vers 11, le poète...», nous avons immédiatement tendance à nous endormir.
Il s'agit, en effet, d'une méthode fâcheuse héritée du collège.
Et s'il nousarrive de sortir de notre torpeur, c'est pour lui dire «Un texte n'est pas un saucisson ! » ou «On ne vous a pasdemandé une nouvelle version de Massacre à la tronçonneuse!»
Il n'y a pas de règle absolue, mécaniquement applicable, et il peut arriver qu'un tel découpage en tranchesconvienne, mais la chose est assez rare.
Étudier la structure du texte ne consiste pas à en établir le plan dans le sens traditionnel du découpage ensegments.
Il faut trouver la ou les grandes articulations, ce qui n'empêche pas, dans une phase ultérieure, deprocéder à d'autres découpages.
On trouvera des exemples de ce que nous entendons par là tout au long de ce livre, mais le cas de « L'Albatros »permet de fournir un premier exemple.
Axe et articulation
Ce poème est constitué par les deux termes d'une comparaison reliés par une expression servant à faire le lien.
Le terme de liaison est « est semblable».
Le comparant, c'est-à-dire la partie de la comparaison qui fait image, est l'albatros.
Le comparé, c'est-à-dire ce dont on parle et qu'illustre le comparant, est le poète.
Dans la phrase «Le poète est semblable au prince des nuées», les éléments sont dans l'ordre (comparé + terme de liaison + comparant).
Mais, le poème est organisé en fonction de l'ordre inverse : c'est d'abord le comparant quiapparaît.
Du point de vue du nombre de vers, nous constatons une disproportion entre le comparant (12 vers) et le comparé(4 vers), mais cela s'explique quand on y regarde de plus près.
En effet, dans le dernier tercet, quand il parle dupoète, Baudelaire continue de parler de l'oiseau.
Cela nous conduit à relire le début du poème et à comprendre quelorsqu'il ne parle que de l'oiseau, il parle déjà du poète.
Il établit de fait un parallélisme entre les deux situations.
Ces deux situations se caractérisent par une opposition très forte : opposition entre l'oiseau dans les airs et l'oiseauau sol ; opposition entre le poète dans les régions élevées de la création et le poète en proie aux tribulations duquotidien.
Dans les airs vastes oiseaux des mers rois de l'azur
ce voyageur ailé
si beau
qui volait
prince des nuées
qui hante la tempête et se rit de l'archer
ailes de géant
En opposition à :
Au sol maladroits et honteux
laissent piteusement traîner à côté d'eux
comme il est gauche et veule comique et laid
l'infirme
exilé
l'empêchent de marcher
L'étude de cette structure nous a montré que ce poème était de bout en bout une comparaison filée.
Dans le.
»
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