L'Albatros de Baudelaire (étude complète)
Publié le 07/09/2013
Extrait du document
«
Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule!
Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid!
L'un agace son bec avec son brûle-gueule, L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait!
Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l'archer; Exilé sur le sol au milieu des huées, Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.,.
Prarond cite « L' Albatros» parmi les poèmes de jeunesse que
Baudelaire lui aurait montrés en
1843.
Baudelaire l'aurait
composé au cours du voyage dans l'océan Indien.
Dans ses
souvenirs sur Baudelaire, Prarond précise:
«Il est certain que
"L'Aibatros" lui fut suggéré par un incident de sa traversée.
Il nous
le récita dès son retour.»
Ce témoignage est confirmé par un autre camarade que
Baudelaire fréquentait
à cette époque, Henri Hignard, qui
rapporte que la poésie
«avait été composée sur le pont du
navire en pleine
mer».
Même si nous ne savons pas en quoi consistait exactement
cette rédaction initiale,
il apparaît donc certain que le poème
prend sa source dans cette expérience, l'important n'étant
d'ailleurs pas dans la réalité matérielle de l'incident, mais
dans
l'incidence de celui-ci sur l'imaginaire baudelairien, dans
le traitement poétique original d'un thème somme toute ba
nal.
Pourtant,
« L' Albatros» parut pour la première fois avec
«Le Voyage» dans la Revue Française, le 10 avril 1859, avant
d'être repris dans l'édition de
1861 des Fleurs du Mal.
On peut donc s'interroger sur les raisons qui ont incité
Baudelaire
à écarter ce poème de la première édition de
1857.
La première trace matérielle de
« L' Albatros» apparaît
sous la forme d'un placard (une feuille imprimée)
à Honfleur,
en 1859, où
il est accouplé au «Voyage» et précède la publi
cation dans la
Revue Française.
Baudelaire l'avait envoyé à
quelques-uns de ses amis, entre autres
à Flaubert et à Asseli
neau.
C'est pour répondre
à une suggestion de ce dernier que
Baudelaire ajouta
par la suite une strophe à ce poème qui
n'en contenait primitivement que trois.
Dans un article paru.
»
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