L'affaire Calas de Voltaire (1761) - Histoire littéraire
Publié le 07/10/2011
Extrait du document
Voltaire philosophe des Lumières du XVIII siècle a consacré une bonne partie de sa vie à la lutte pour la liberté de l’homme. Dans ses écrits, il dénonce l’oppression des Etats totalitaires, la guerre, l’esclavage et d’autres grands problèmes de la vie. Il s’est également intéressé à quelques affaires judiciaires qui ont marquées son époque, comme l’affaire Calas, en 1761 qui lui inspire Le Traité sur la tolérance écrit en 1763. Dans cette affaire, Marc Antoine calas, un jeune protestant prêt à se convertir au catholicisme, est retrouvé mort chez son père Jean calas. Celui ci est aussitôt accusé d’avoir assassiné son fils pour des raisons religieuses et est condamné par le parlement de toulouse. Dès la première partie de son traité, Voltaire reprend les faits de cette affaire point par point comme s’il faisait sa propre enquête. Dans l’extrait que nous étudions, l’auteur veut prouver l’innocence de Jean Calas ; il met également en lumière le manque de rigueur de la justice pour ce procès. C’est pourquoi nous pouvons- nous demander en quoi cet extrait est un véritable plaidoyer pour la réhabilitation d’un innocent. Pour cela, nous montrerons dans un premier temps que ce texte est à la fois une apologie en faveur de Jean Calas et un réquisitoire contre les failles de la justice rendue à son égard.
«
II) Satire de la justice :
1- Cruauté des juges :
- « cependant, l’arrêt condamna ce père à expirer sur la roue » : en opposition avec les preuves apportées de
l’innocence du père et de tous les autres suspects.
Montre l’incohérence du procès + Voltaire insiste sur
l’absurdité du procès en utilisant des termes comme « absurde » et « inconcevable »
- Il utilise un point de vue interne pour mieux accuser
- Une décision qui apparaît comme arbitraire : qui se justifie par le parti pris des juges Toulousains ce qui
démontre l’intolérance envers les protestant « les juges qui étaient décidés pour le supplice de jean calas »
- Une autre injustice : la sévérité des méthodes de torture alors qu’ils n’avaient aucune preuve.
En effet, les juges
se mirent d’accord pour condamner le père Calas en pensant qu’il avouerait son crime sous la torture.
« persuadèrent que ce vieillard faible […] et celui de ses complices ».
Les juges n’ont donc pas condamné cet
homme parce qu’ils le savaient coupable, mais parce qu’ils espéraient qu’il dirait tout.
2- Sainteté de l’accusé :
- Les juges ont perdu une partie de leur crédit car malgré la torture, Jean Calas n’a rien avoué.
« ils furent confondus
[…] prit Dieu à témoin de son innocence »
- Enfin, pour persuader le lecteur et le sensibiliser, il monte que la victime reste un homme bon malgré l’injustice qui
va même jusqu’à pardonner ses bourreaux au moment de sa mort « et le conjura de pardonner à ses juges »
Conclusion :
A travers ce texte, qui est un essai, une réflexion personnelle, Voltaire entre dans la peau d’un enquêteur, de l’avocat de
Jean Calas, il dénonce les juges et devient juge lui-même en déclarant le condamné non coupable.
Voltaire s’est investi
totalement dans cette affaire pour dénoncer une injustice grave et pour réhabiliter un innocent.
Il a été touché par le
témoignage du fils Calas, le banni Pierre, qui lui a fait part de son histoire à Genève en Suisse où il a trouvé refuge.
Voltaire
rend son texte aussi persuasif et convainquant que possible, et attaque en même temps les religions, et notamment le
conflit entre catholiques et protestants, qui est le fond de ce jugement paradoxalement injuste.
Ce plaidoyer a été efficace
car deux ans plus tard Calas sera réhabilité, du moins sa famille.
Voltaire se lancera alors dans la défense de deux autres
victimes de l’intolérance: Sirven et le chevalier de la barre.
Affaire Sirven :
Vers 1765, environ trois ans après la célèbre affaire Calas qui s'était déroulée à Toulouse, l'Affaire Sirven se fait connaître
dans toute la France.
Pierre-Paul Sirven et son épouse, tous deux protestants et avaient trois filles.
La seconde, Élisabeth,
était une handicapée mentale.
En 1760, Élisabeth disparaît.
Pierre-Paul Sirven apprend qu'elle aurait été recueillie par les
sœurs du couvent des Dames-Noires.
D'autres prétendent que les religieuses de ce couvent l'auraient enlevée et auraient
tenté de la convaincre qu'elle était appelée par le Seigneur.
Ne comprenant pas sa situation, Élisabeth se révolte.
Finalement l'évêque décide de la rendre à ses parents.
Après quelques mois, Élisabeth disparaît de nouveau et c'est au fond
d'un puits asséché que son cadavre est retrouvé.
C'est alors que les religieuses accusent ses parents d'avoir maltraité
Élisabeth pour l'empêcher de se convertir au catholicisme.
En fuite, Pierre-Paul Sirven et son épouse furent jugés et
condamnés à mort par contumace.
C'est en 1771 que Voltaire plaidera leur cause comme il avait plaidé la cause de Calas et
démontrera leur innocence..
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