La vie de province, une satire sans pitié - GUSTAVE FLAUBERT, MADAME BOVARY
Publié le 02/01/2020
Extrait du document
La médiocrité
1. Des festivités décevantes
I Mais les comices constituent un faux-semblant de festivité ; les décorations, les distractions, les discours, les notables sont médiocres, comme le ressentent Emma et Rodolphe : « Alors ils parlèrent de la médiocrité provinciale, des existences qu'elle étouffait, des illusions qui s’y perdaient».
■ La vie provinciale est présentée comme un environnement ordinaire, dans lequel tous les élans retombent, par opposition à un Paris rêvé, évoqué selon des images stéréotypées. Aux comices, le préfet est remplacé par un conseiller de préfecture, M. Lieuvain ; tous les spectateurs se ressemblent. Le discours du conseiller est interminable et sans intérêt.
2. Immobilisme et néant intellectuel
■ La description d’Yonville montre un bourg imperméable au changement et voué à la décrépitude. Les dîners chez les Bovary et les soirées chez Homais, seules distractions du couple, se passent à commenter les nouvelles dans le journal, à parler cuisine, à jouer des parties de cartes et de dominos, à feuilleter l’Illustration, en parlant mode et poésie avec Léon.
■ Aucun des habitants ne trouve grâce aux yeux de Flaubert : ni le notaire, le percepteur, le curé, le pharmacien, ni Léon et Rodolphe ne possèdent de qualités intellectuelles ou morales qui les rendent intéressants ou sympathiques.
«
GUSTAVE FLAUBERT .
MADAME BO VARY (1857)
100
III La médi.ocri.té
1.
Des festivités déce vantes
1 Mais les comices constituent un faux-semblant de festivité; les décorations,
les distractions, les discours, les notables
sont médiocres, comme le ressentent
Emma
et Rodolphe : «Alors ils parlèrent de la médiocrité provinciale, des exis
tences qu'elle étouffait, des illusions qui s'y
per daient ».
1 La vie provinciale est présentée comme un environnement ordinaire , dans
lequel tous les élans retombent, par opposition à un Paris rêvé, évoqué selon
des images stéréotypées.
Aux comices, le préfet est remplacé par un conseiller
de préfecture, M.
Lieuvain; tous les spec tateurs se ressemb lent.
Le discours du
conseiller est interminable et sans intérêt.
2.
Immobilisme et néant intellectuel
1 La description d'Yonville montre un bourg imperméable au changement et
voué à la décrépitude .
Les dîners chez les Bovary et les soirées chez Homais,
seules distractions
du couple, se passent à commenter les nouvelles dans le
journal, à parler cuisine, à jouer des parties
de cartes et de dominos, à feuille
ter l' Illustration, en parlant mode et poésie avec Léon.
1 Aucun des habitants ne trouve grâce aux yeux de Flaubert : ni le notaire, le
percepteur,
le curé, le pharmacien, ni Léon et Rodolp he ne possèdent de qua
lités intellectuelles ou morales qui les rendent intéressants ou sympathiques.
1111 L'importance de l'argent
1.
Un e rais on de vivre
Vautre point commun des habitants est leur intérêt pour l'argent.
Que ce soit
par leur profession, comme le notaire Guillaumin, le percepteur Binet, le
pharmacien Homais
et le marchand-usurier Lheureux, ou par avarice, comme
Rodolphe, ou par lâcheté, comme Léon, tous privilégient l'argent.
2.
Un substitut aux sentiments
1 D'ailleurs, les comices sont une fête commerciale, où l'argent
récompense les
vainq!!_eurs des concours.
1 Les sentiments sont subordonnés à l'argent : le père Rouault
accepte Charles pour gendre parce qu'il pense
qu' «il ne chica
nerait
pas trop sur la dot».
Aucun hab itant n'accepte d'aider
Emma
en lui prêtant de l'argent; elle est victime de l'indifférence
collective.
La servante Catherine Leroux gagne vingt-cinq francs pour récompenser cinquante-quatre ans de travail dans une ferme ..
»
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