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LA TROISIEME SATIRE DE JUVÉNAL: LES TRACAS DE LA VIE URBAINE.

Publié le 16/07/2011

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La Satire III de Juvénal est une de celles qui ont été le plus admirées et le plus imitées par les modernes.
Cette fois, Juvénal cède la parole à un ami. Son vieux camarade Umbricius, déjà grisonnant, mais solide encore, lui fait part de son dessein de quitter Rome, devenue inhabitable pour tout homme d'honneur qui n'a pas d'argent. Il compte se fixer à Cumes, en Campanie. Tandis qu'on charge son pauvre bagage sur une voiture, Umbricius descend avec Juvénal dans la vallée d'Égérie, tout près de la porte Capène, sur la voie Appia, et c'est là qu'en des termes d'une âpreté vengeresse il lui explique les motifs de sa résolution.
Ce réquisitoire contre la vie romaine a été main¬tes fois transposé et adapté. Mathurin Régnier, au xvie siècle, en a utilisé certains développements dans sa troisième Satire, vers 89 et s. Boileau s'en est largement inspiré dans sa première Satire, et aussi dans la sixième, sur Les Embarras de Paris, celle qui commence par ces vers :
 
Qui frappe l'air, bon Dieu, de ces lugubres cris ? Est-ce donc pour veiller qu'on se couche, à Paris?...

« 48 TROISIÈME SATIRE Qui frappe l'air, bon Dieu, de ces lugubres cris ? Est-ce donc pour veiller qu'on se couche, àParis?... L'imitation est quelquefoislittérale.Mais Boi- leau a eu le bon goût derevivifier ses emprunts par unheureux choix de détailsamusants et pitto resquesl.Au xvme siècle, le fameux critique anglais Samuel Johnson, qui devait dominer de sa fortepersonnalité touteune génération, préluda à sa gloirelittéraireenpubliant en1738 unesatire intitulée London, où il suitdetrès près Juvénal, avec les transpositions indispensables2. Je me borneà ces quelques exemples, dontilserait aisé de grossir la liste, car nombreuses sont les imagi nations modernes que la lecture de cette pièce a excitées et enrichies. II L'idée maîtresse de la troisième Satire n'était pasune nouveauté, même àl'époque où Juvénal en tirait de sivigoureux effets. Horaceavaitdéjà opposé, dans la sixième Satire de son livre II, la tranquillité paisible de la 1.Comp.

Boileau, 31et s.

= J.

24401s.

= B.

42 =J.

268 ;B.

44 = J, 255 ; B.

83 et s.= J.

302 et s.

; B.

103= J.

196 et s.

; B. 116= J.235. 2. Thaïes fuit Londres, comme Umbricius renonce àla vie de Rome, etils'installe au bord de la Trente. Les rémi niscences de Juvénalsontindiquées dansSamuel Johnson,Works, t.II (London, 1825), p.

47 et s.

Il existe une traduc-. »

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