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LA TRAGÉDIE DE MARGUERITE - PROLOGUE DANS LE CIEL - Le premier Faust de Goethe.

Publié le 01/04/2011

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faust

Devant une inconnue, Marguerite (Gretchen), qu'il rencontre dans la rue, Faust se sent mordu par le désir. Si l'aide, relative et toute matérielle, de Méphisto, si la complaisance coupable de Dame Marthe facilitent la rencontre de Faust et de la jeune fille, il ne doit pourtant de séduire Marguerite qu'à son seul mérite. Il l'entraîne alors dans le malheur : la mère de Marguerite meurt du narcotique qui devait assurer la tranquillité aux deux amants ; Valentin, frère de Marguerite, soucieux de venger l'honneur de sa sœur, périt de la main de Faust dans un duel; Marguerite met au monde l'enfant de sa faute, l'étrangle de sa propre main, le jette à la rivière ; condamnée à mort comme infanticide, à moitié folle dans sa prison, elle refuse de suivre Faust qui veut la sauver, et se hausse à l'acceptation volontaire du châtiment.    Cette intrigue peut sembler banale ; mais les deux caractères de Faust et de Marguerite, leurs deux natures lui confèrent une portée supérieure.    Construction: La durée est approximativement d'un an, et la tragédie se déroule en 18 tableaux plus ou moins longs.   

A. — Les 7 premiers (Une rue — Le soir — Une promenade — La maison de la voisine — Une rue — Un jardin — Un pavillon de jardin) se succèdent à une cadence pressée, quelques heures ou quelques jours, et nous présentent :

B. — Forêt et caverne — La chambre de Gretchen (Gretchen au rouet). Symétriques, ces deux tableaux nous montrent :   

A. — UNE RUE — LE SOIR — UNE PROMENADE — LA MAISON DE LA VOISINE — UNE RUE — UN JARDIN — UN PAVILLON DE JARDIN   

B. — FORET ET CAVERNE — LA CHAMBRE DE GRETCHEN

C. — LE JARDIN DE MARTHE   

D. — A LA FONTAINE — LE REMPART — LA NUIT; UNE RUE DEVANT LA PORTE DE GRETCHEN — LE DÔME   

E. — LA NUIT DE WALPURGIS. SONGE DE LA NUIT DE WALPURGIS   

F. — JOUR SOMBRE A LA CAMPAGNE LA NUIT EN RASE CAMPAGNE — UN CACHOT   

 

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« Pas si vite ! dit Méphisto.

Acquérir l'amour de cette enfant n'est à la portée que de moyens humains : toutefois,après une subtile leçon d'amour à son compère, Méphisto lui promet de le mener le soir même dans la chambre deMarguerite, pendant qu'elle sera chez une voisine.

Et Faust, bon élève, demande à Méphisto de lui procurer uncadeau pour la jeune fille. (une petite chambre bien propre.) La scène est composée comme un triptyque : dans trois monologues, Faust et Marguerite, qui ne se rencontrentmême pas, expriment la naissance de leur amour. A) Marguerite, avant de sortir, rêve au cavalier si hardi qui l'a accostée le matin. « Er sah gewiss recht wacker aus Und ist aus einem edlen Haus; Das konnt' ich ihm an der Stirne lesen — » Certes, il avait belle mine, et il est de noble maison; cela se lisait sur son front. Elle a remis Faust en place, certes, mais elle est tout de même un peu flattée d'avoir été abordée par ce beauseigneur. B) Faust (que Méphisto semble pousser par les épaules) hésite à entrer.

Après un instant de silence, il demande àrester seul dans la chambrette. En cette humble chambre, pour lui sanctuaire qu'éclaire la douce lueur du crépuscule, il se sent tout imprégné de lapaix, de l'ordre, du contentement dans la pauvreté qui est l'atmosphère de Marguerite.

Il s'attendrit, et le jouisseurcynique de la scène précédente s'attendrit, se métamorphose. Que veux-tu ici ? Pourquoi ton cœur se sent-il lourd ? Pauvre Faust, je ne te reconnais plus.

— Est-ce un charmemagique qui m'enveloppe ici ? J'arrivais avide de jouir tout de suite, et voici que je me sens prêt à me dissoudre enun rêve d'amour! Sommes-nous le jouet de chaque pression de l'air ? — Et si elle entrait à l'instant, comme tu seraispuni de ton sacrilège! Comme le fier Gros-Jean se ferait tout petit; et se prosternerait, confondu, à ses pieds. Mais Marguerite arrive, Méphisto l'annonce : il faut partir; il faut interrompre cette méditation amoureuse où les sensn'occupent aucune place.

Serment d'amoureux, Faust, tout troublé se promet de ne plus jamais revenir, tandis queMéphisto, devant ses hésitations, place lui-même dans l'armoire une cassette pleine de bijoux. C) — Marguerite rentre.

L'atmosphère de la pièce, dans laquelle le désir impur — quoique transformé à son contact— a séjourné, lui semble lourde, irrespirable.

Elle est vaguement inquiète.

Et pour se rassurer, comme une toutepetite fille seule dans la nuit, elle chante.

Que chante-t-elle ? La Ballade du Roi de Thulé, vieille chansonromanesque où s'exprime la nostalgie de l'amour et la fidélité en amour.

C'est l'éternelle nostalgie d'amour des êtresjeunes qui n'ont encore goûté à l'amertume d'aucune désillusion. Elle ouvre l'armoire, découvre les bijoux, et, en toute simplicité féminine, se pare et s'admire dans le miroir, enviant— car elle ne peut penser que ces richesses lui sont destinées — les heureux possesseurs de semblables parures. Ce n'est qu'une péripétie : la fureur de Méphisto, parce que la mère de Marguerite a montré les bijoux à son curé, etque le curé les a « raflés ». F : Et Gretchen ? — M : Elle demeure inquiète, ne sait ni ce qu'elle veut ni ce qu'elle doit, songe à la parure jour etnuit, et plus encore à celui qui l'a apportée. Que Méphisto s'intéresse donc à la voisine, et procure une parure encore plus belle à la jeune fille. Autre péripétie : les travaux d'approche de Méphisto, de la voisine.

afin de séduire Dame Marthe, — la voisine chezlaquelle Marguerite passe ses loisirs — et de ménager une rencontre aux deux amoureux, qui se sont vus, certes,mais ne se connaissent pas encore.

Méphisto choisit le moment où Marguerite vient de courir chez Dame Marthe luimontrer le second coffret.

La voisine, d'une complaisance qui sent très fort l'entremetteuse, conseille à la jeune fillede n'en rien dire, d'entreposer le coffret chez elle, et de venir s'y parer tout à loisir; en même temps on étudiera lesmoyens d'habituer les gens à voir ces insolites bijoux; en procédant avec tact, on y parviendra.

Marguerite se pareet s'admire.

Méphisto survient. La scène est d'un haut comique, et Méphisto s'amuse bien.

La mort — supposée par Méphisto — du mari de DameMarthe lui sert de prétexte à entrer en connaissance et à approcher Marguerite qu'il feint de prendre pour unegrande dame.

Si Dame Marthe est désolée du décès de son époux, elle l'est encore plus des circonstances de cettemort, telles que Méphisto les rapporte, et surtout du fait que l'héritage se borne à faire dire 300 messes.

Aussi, afin. »

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