La théorie du drame romantique

L'individu au centre du drame

Dans le texte qui suit, Vigny oppose deux dramaturgies: l'une ancienne et déjà morte, l'autre absolument moderne. L'ancien système, la tragédie classique, se trouve discrédité par son trop grand degré d'abstraction et ne surprend plus. Le genre nouveau n'en a que plus de mérites : vérité, indi­vidualité, action, grandeur, mouvement. Le créateur qui s'y consacre ne puise plus dans un réservoir hérité de l'Antiquité ; il est résolument démiurge. Comme ses prédécesseurs, il veut plaire et instruire mais entend créer pour le plus grand nombre.

L'abandon de l'alexandrin

La référence majeure du drame romantique reste le théâtre de Shakespeare (Approche 2, p. 15). Dans Racine et Shakespeare, Stendhal montre la modernité de ce dramaturge, et prône un nouveau genre dra­matique qui s'en inspirerait. Après avoir préconisé l'abandon de l'unité de temps et de lieu, il affirme que ce nouveau théâtre doit s'adresser à tous ( « Une représentation théâtrale est une fête populaire «) et cela, dans un langage accessible à tous: la prose. Cette position s'oppose à celles de Vigny et Hugo (voir texte ci-contre sur la nécessité du vers).