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La Terre - Jules Supervielle

Publié le 16/06/2015

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Grille de lecture du dernier poème du recueil Gravitations de J. Supervielle (1925). Envisager les phénomènes les plus fréquents dans le recueil : Linguistiques Stylistiques L'analyse linguistique s'occupe de tout ce qui concerne la langue, le système L'analyse stylistique s'occupe de tout ce qui concerne la parole individuelle, émotive et expressive Mais ces deux analyses sont indissociables : le style est l'équivalent de l'idiolecte des linguistes. Infinie variété de styles. Rassembler les régularités observées dans un ensemble de locuteurs individuels. Utilisation spécifique des outils : 1 - La versification : mètre, rythme, sonorités et strophes Nous définissons le mètre comme la répétition de mesures identiques et fixées par le poème. En français, ces mesures sont exclusivement syllabiques et le mètre se définit donc comme la répétition de mesures isosyllabiques. Une des caractéristiques de Supervielle est que ces mesures ne coïncident pas nécessairement avec les unités typographiques. Le rythme linguistique, qui seul nous intéresse ici, est fondé sur la répartition dans toute phrase des accents de groupe, syntaxiques et sémantiques. La poésie l'exploite de façon optimale, en répartissant ces accents de façon à organiser le vers sur des mesures approximativement identiques ou proportionnelles. Alors que les mesures métriques sont fixes et récurrentes, les mesures rythmiques sont libres. On peut ainsi distinguer dans Gravitations deux ensembles de poèmes : les poèmes réguliers, caractérisés par la répétition de mesures identiques qui coïncident avec les unités typographiques. Les poèmes irréguliers, où les isométries éventuelles reposent souvent sur des groupes internes aux vers. Dans les poèmes réguliers, Supervielle utilise une majorité de mètres pairs, 12, 1 0, 6 et surtout 8 syllabes. Il est relativement rare qu'y alternent des mètres différents. Lorsque tel est malgré tout le cas, il s'agit le plus souvent de mesures proportionnelles. Les poèmes irréguliers présentent au contraire une majorité de mesures impaires, dont la plus fréquente est de 7 syllabes. Il faut d'ailleurs signaler que souvent au fur et à mesure du déroulement du poème la mesure 7 tend à s'installer et le poème à devenir régulier. Les corrections qu'a apportées Supervielle aux premières versions de Gravitations révèlent également cette tendance à l'isométrie. La frontière entre les deux groupes de poèmes n'est donc qu'approximative. Ils présentent néanmoins dans l'ensemble d'autres caractéristiques qui renforcent leur opposition : les poèmes à mesure paire sont généralement plus courts que ceux où dominent les groupes de 7 syllabes, leur atmosphère et leurs thèmes (l'éveil, la naissance...) sont plus sereins que dans les poèmes de l'impair où transparaissent l'angoisse et le vertige. De plus, les poèmes réguliers sont généralement organisés en strophes, généralement paires elles aussi, de 6 ou 2 vers et le plus souvent des quatrains, alors que les autres ne présentent pas de schéma répétitif et se déroulent selon des laisses de longueur inégale. Précisons cependant que là où domine la strophe, l'organisation du poème n'est pas rigide : un distique peut s'insérer au milieu des quatrains, (cf. 3) où un vers rester isolé. Tout se passe comme si la strophe se moulait sur les contours de la phrase. C'est d'ailleurs une des caractéristiques de Gravitations que cet ajustement de la métrique à l'organisation linguistique. Les mesures métriques, dans les poèmes réguliers aussi bien qu'irréguliers, coïncident avec les groupes rythmiques accentuels et donc avec des articulations syntaxiques et sémantiques. De cette concordance entre mètre et rythme naît une fluidité qui contribue à donner à cette poésie le ton de la conversation. Et de même, l'organisation en strophes respecte-t-elle ordinairement le mouvement de la phrase. L'essentiel est ici, comme pour le mètre, une correspondance claire et immédiate entre la forme et le sens, entre le moule métrique ...
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« leurs thèmes (l'éveil, la naissance...) sont plus sereins que dans les poèmes de l'impair où transparaissent l'angoisse et le vertige.

De plus, les poèmes réguliers sont généralement organisés en strophes, généralement paires elles aussi, de 6 ou 2 vers et le plus souvent des quatrains, alors que les autres ne présentent pas de schéma répétitif et se déroulent selon des laisses de longueur inégale.

Précisons cependant que là où domine la strophe, l'organisation du poème n'est pas rigide : un distique peut s'insérer au milieu des quatrains, (cf.

3) où un vers rester isolé.

Tout se passe comme si la strophe se moulait sur les contours de la phrase.

C'est d'ailleurs une des caractéristiques de Gravitations que cet ajustement de la métrique à l'organisation linguistique.

Les mesures métriques, dans les poèmes réguliers aussi bien qu'irréguliers, coïncident avec les groupes rythmiques accentuels et donc avec des articulations syntaxiques et sémantiques. De cette concordance entre mètre et rythme naît une fluidité qui contribue à donner à cette poésie le ton de la conversation.

Et de même, l'organisation en strophes respecte-t-elle ordinairement le mouvement de la phrase.

L'essentiel est ici, comme pour le mètre, une correspondance claire et immédiate entre la forme et le sens, entre le moule métrique et les unités rythmiques linguistiques.

Cette allure de naturel se retrouve dans les sonorités, et en particulier dans les rappels phoniques de fin de vers.

Souplesse et approximation : nulle violence n'est faite à la langue et au naturel devant lesquels cèdent, s'il en est besoin, les conventions poétiques.

En dehors de ces répétitions d'extension et de portée limitée, il n'y a pas dans Gravitations de concentrations de sons identiques ou proches : par ce trait aussi, la poésie de Supervielle se rapproche de la conversation.

Elle est une parole ordinaire, minimalement organisée.

2 - La morpho-syntaxe De l'étude des configurations qui caractérisent Gravitations on retirera la même conclusion que de celle de la versification : si l'on voit émerger quelques procédés et figures récurrents, ils ne constituent jamais des ruptures saillantes par rapport à la conversation ordinaire et le ton reste naturel. 2.1.

- Schémas récurrents L'inversion est une des figures de prédilection de Gravitations.

Les principales sont permutées avec les compléments directs et prépositionnels.

L'inversion est donc cantonnée dans de justes limites.

On peut lui attribuer plusieurs fonctions.

Dans quelques cas isolés, elle présente une valeur expressive, en particulier lorsqu'elle place un verbe en tête de phrase. Et surtout elle correspond à une tendance de l'écriture de Supervielle.

Considérons par exemple les relatives introduites par où et les subordonnées en que, relatives, complétives ou circonstancielles, qui constituent des schémas récurrents dans Gravitations.

C'est l'inversion qui est systématiquement préférée, constituant ainsi un des schémas récurrents de la poésie de Supervielle.

Il utilise en effet fréquemment des schémas morpho-syntaxiques associés à des schémas métriques qui leur permettent de constituer immédiatement un vers. Cette tournure se retrouve dans plusieurs poèmes du recueil et se présente bien sous la forme d'un moule morphologique, syntaxique et sémantique, le sans induisant l'évocation d'un monde où les lieux et les êtres sont démunis des caractères qui les définissent ; la forme est ainsi liée à la conception du monde et à l'imaginaire du poète.

La formule étant « une expression qui est régulièrement employée, dans les mêmes conditions métriques, pour exprimer une certaine idée essentielle » (Parry).

2. »

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