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La structure d'« Électre » de Giraudoux

Publié le 07/01/2020

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Comme dans une trame dont les fils s'entremêlent, des liens plus profonds garantissent l'unité de l'œuvre. À l'intérieur de chaque acte, puis d'un acte à l'autre, les parallélismes sont en effet nombreux.

Les parallélismes internes à chaque acte

Dans l'acte I, les scènes 3,4 et 9 se terminent de la même façon, sur une réplique du mendiant. Les scènes 7,9 et 11 débutent, quant à elles, de la même manière, sur un appel de Clytemnestre.

Des reprises assurent en outre la cohérence de l'acte. La scène 4 évoque la chute d'Oreste enfant. La mère et la fille s'en renvoient la responsabilité. Qui des deux l'a « poussé » ? Or la scène 13 revient sur cette scène 4, le mendiant étant intrigué par cette « histoire de ce poussé ou pas poussé [qu'il voudrait] bien tirer au clair » (p. 68). _

La cohérence interne de l'acte II est tout aussi forte. À la longue « déclaration » d'Égisthe de la scène 7 répond celle d'Électre, à la scène 8. Le récit du meurtre d'Agamemnon annonce celui de la mort de Clytemnestre et d'Égisthe. Le lien entre ces deux récits est d'autant plus net que ceux-ci se trouvent dans la même scène et qu'ils sont effectués par le même personnage.

Les parallélismes entre les actes

Le même jeu d'échos se constate du premier au second acte.

L'affrontement d'Électre et de Clytemnestre qui débute à la scène 4 de l'acte I se prolonge à la scène 8 de l'acte II. Des répliques identiques ou voisines reviennent. Par exemple :

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« L'entracte Une des grandes originalités de Jean Giraudoux est de faire intervenir le jardinier pendant l'entracte, qui est en principe un temps mort.

Celui-ci s'adresse directement au public devant le rideau baissé.

Son « lamento» est, pour l'essentiel, une réflexion sur l'essence du tragique, à savoir des sentiments portés à leur plus haute intensité.

La construction de l'acte Il L'acte li compte dix scènes.

- Les scènes 1, 2 et 3 révèlent la nécessité du meurtre.

Électre acquiert progressivement la certitude que son père a été assas­ siné et que sa mère a un amant.

- La scène 4 conduit tout logiquement à la mise en accusation de Clytemnestre, qui nie farouchement entretenir une liaison.

- La scène 5 voit Clytemnestre, poussée par sa fille dans ses ultimes retranchements, être contrainte à un demi-aveu : elle reconnaît effectivement avoir un amant, mais elle se refuse à en donner le nom.

-La scène 6, qui est un cri de haine d'Agathe envers son mari, Je président, guide Électre sur la voie de la vérité définitive.

Découvrant qu'Agathe eut Égisthe pour amant, Clytemnestre réagit vivement, dévoilant par là même qu'elle est, elle aussi, la maîtresse d'Égisthe.

Électre comprend alors que sa mère avait des raisons de tuer Agamemnon.

- Les scènes 7 et 8 constituent des coups de théâtre.

Égisthe réapparaît transfiguré et pleinement conscient de ses devoirs de chef d'État.

Mais Électre, de son côté, a découvert que la justice et la vérité ne se divisaient pas et qu'elle ne pouvait réclamer jus­ tice pour son père seul sans l'exiger pour tous les humbles.

S'ensuit entre Égisthe et Électre un long débat, sans issue pos­ sible et d'autant plus grave que les Corinthiens menacent la ville.

C'est le moment que choisit Clytemnestre pour clamer sa haine d'Agamemnon, avouant ainsi implicitement qu'elle l'a tué.

- Les scènes 9 et 10 forment un dénouement en deux temps ; Oreste assassine Égisthe et Clytemnestre, tandis qu' Argos agonise.

L'action est donc d'une linéarité exemplaire.

Pas à pas, Électre réussit à faire la lumière sur un crime longtemps demeuré secret et elle fait tuer les coupables quand elle n'ignore plus rien de leur forfait.. »

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