La Sorgue, René Char
Publié le 04/12/2012
Extrait du document


«
« vigne » et « abeilles », disséminés dans le texte sont aussi des indices de l'omniprésence de la nature dans le
poème. On remarque ensuite que le lieu du poème est flou et celui-ci apparait alors comme un rêve, le poème
semble hors du temps et de l'espace.
En effet, l'espace n'est pas clairement définit car bien que le nom du
poème soit la sorgue, le poème et ces nombreuses occurrences de « rivière » rend celle-ci tortueuse et infinie.
Celle-ci semble nous entraîner de plus en plus loin avec la progression du poème, jusqu'à « l'horizon ».
De
plus, on trouve dans le texte cette idée de rivière onirique « rivière des égards au songe », le poème, tout
comme la rivière nous incite à nous évader.
Cette idée est renforcée dans le deuxième vers du distique par la
vision presque stéréotypée des « étoiles » au dessus de la mer.
On peut également constater que « l'ormeau »
accentue l'image de la rêverie.
En effet pour les grecs de l'antiquité, cet arbre est celui d'Hermès et d'Oneiros,
dieu des songes et de la nuit, qui est le fils d'Hypnos.
Le lyrisme accorde une très grande importance à la rhétorique et à la musicalité.
On observe dans ce
poème la multiplicité des figures de style liées au lyrisme et des sonorités introduites par René Char.
On peut
tout d'abord noter que ce poème à pour base une anaphore, celle de la « rivière » que l'on trouve à chaque
début de distique.
Elle entraîne une omniprésence de celle-ci mais apporte surtout un rythme, une musicalité
au poème.
On peut également remarquer que la rivière est personnifiée tout au long du poème, en effet, celle-ci
est « trop tôt partie », « punie » et possède un « coeur ».
On peut également voir de nombreuses métaphores
comme celle du « cri embouquant les eaux », le bruit d'un bateau s'engouffrant dans les eaux est comparé à un
cri.
L'utilisation des distiques semble avoir pour but de maintenir ce rythme répétitif et ordonné, cependant on
peut observer une rupture dans cette construction, en effet, après les trois premiers distiques on retrouve un
vers seul « Rivière souvent punie, rivière à l'abandon », basé malgré tout sur un rythme binaire qui permet de
rétablir l'équilibre.
Ce vers, comme la rivière semble ici à l'abandon, René Char fait donc un parallélisme entre
forme et fond afin d'accentuer la portée de ce vers.
Enfin Char emplit son texte de musicalité en jouant sur les
sonorités comme dans le vers « Qui roule aux marches d'oubli la rocaille de ma raison » où l'on remarque une
assonance en « r ».
Le lyrisme est donc perçut dans le texte par son aspect onirique, métaphorique, bercé par une
musicalité, ce poème apparait donc presque d'une réalité éloignée cependant on peut remarquer que le lyrisme.
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