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La sensibilité de Victor Hugo est exquise dans les pièces qui touchent aux enfants : il a renouvelé l'expression de l'amour paternel.

Publié le 15/05/2012

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hugo

Il est de mode de refuser toute sensibilité à Victor Hugo. C'est qu'on le compare à Lamartine ou à Musset. Il est certain qu'il n'est pas poète par le coeur et que c'est l'imagination qui domine chez lui. Mais enfin il a aimé les enfants et cela n'est pas si commun chez les artistes (Montaigne, La Fontaine, etc.) et il a renouvelé l'expression de l'amour paternel. Il est exquis dans les pièces qui touchent aux enfants....

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« de la vie et du vice ...

leur influence purifiante et apaisante sur les bommes que l'expérience a assombris ou blasés.

Vos heures sont des fleurs l'une à l'autre enlacées.

(9) Enfant, vous êtes l'aube ....

Vous êtes parmi nous la colombe de l'arche ....

Vos ailes sont d'azur ....

(34) II a des mots charmants pour dépeindre leur grâc(>, leur gentillesse, leurs bégaiements, leurs essais d'exister divinement gauches (161}, leurs rêves (35).

Il songe à ce qu'ils seront plus tard (52 et 53).

Mais il leur souhaite de rester longtemps enfants, gais et insouciants (9, 53, 56).

2.

II y a certainement parfois • des puérilités, du faux naïf, du babil à la bébé • sans naturel et une affectation ridicule, surtout dans l'Art d'être grand-père.

Mais il y a aussi beaucoup de sentiment et il touche souvent la note juste.

Il comprend vraiment et aime sincèrement les enfants.

II.

Comment veut-il qu'on les traite? II a la haine des collèges, des pédagogues, de toute contrainte • A propos d'Horace "• Contemplations.

Il veut qu'on laisse croître l'enfant en to.ute liberté, au milieu de la grande nature (60) : Enfants aimez les champs, les vallons, les fontaines, qu'il soit choyé dans la famille, et même adulé, qu'on soit plein de complaisance pour ses fantaisies et ses caprices ....

Son sys­ tème d'éducation, si on peut parler de système, risquerait de gâter les enfants et d'en faire de petits tyrans ...

(Cf.

51 et tout l'Art d'être grand-père).

Là, il se fait le complice de ses petits­ enfants.

C'est désastreux, il l'avoue, mais il continue.

A côté de pièces mièvres ou enfantines, il y a d'ailleurs de très beaux morceaux et de beaux vers ( 161, etc.).

III.

Bn quels termes parle-t-il de sa fille qu'il a perdue (Contemplations, « Pauca meœ •).

Distinguer les pièces consacrées aux souvenirs d'enfance (96, 97, 98, 99), gracieuses et pleines de sentiment...

et celles où il exprime sa douleur (A Villequier, cf.

très belle analyse dans Faguet, XI X• Siècle, 174-176).

On ne peut accuser le poète qui a écrit de tels vers de man· Q"Uer de cœur et de sensibilité.. »

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