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La scene du cimetière futur : une double fonction

Publié le 23/12/2019

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Le poids du mystère 

L'écriture même de la scène témoighe de cette atmosphère énigmatique. Tout le passage est en effet marqué par la forme interrogative, directe ou indirecte, ce qui crée une impression de doute et de mystère. De plus, les questions reçoivent souvent une réponse obscure ou restent sans réponse, ce qui épaissit encore le mystère. Lancelot pose plusieurs questions au moine: il l'interroge sur la nature du lieu (v. 1849-1851 ), il lui demande à quoi servent les tombes (v. 1875-1876), en particulier la plus grande (v. 1881-1882) et il cherche enfin à savoir« qui doit reposer dans cette tombe» (v. 1933). A toutes ces interrogations, le moine répond de manière sibylline, comme par exemple lorsqu'il explique la signification des tombes: 

 dans Le Chevalier de la charrette de Chrétien de Troyes

Le mystère du nom s'accompagne d'un autre mystère, dont Chrétien de Troyes ne livre pas la clé. Que voit Lancelot sous la dalle de la fameuse tombe? Le moine avait annoncé qu'il était impossible de découvrir« l'intérieur» du sépulcre (v. 1891 ). Or, en réussissant l'épreuve, Lancelot a dû voir ce que cache la tombe. A-t-il découvert une image du destin, de la mort, de l'éternité? Le texte ne donne pas de réponse ... Finalement, la prophétie est incomplète: le destin de Lancelot reste enveloppé de mystère et de non-dit

« hyperbolique de la tombe et par une exaltation de la force physique du chevalier.

Le texte multiplie les hyperboles ou exagérations au sujet de la tombe.

Parmi «les plus belles tombes qu'on pourrait trouver d'ici jusqu'à la Dombes 1 et de là jusqu'à Pampelune» (v.

1857-1859), Chrétien de Troyes en isole une qui surpasse toutes les autres «en richesse et en beauté» (v.

1873) : D'une telle richesse, ni d'une œuvre aussi parfaite, jamais il ne fut donné d'en voir ni à moi ni à personne.

(V.

1886-1887).

L'.hyperbole permet de centrer l'attention du lecteur sur l'objet de l'aventure et d'en marquer ainsi l'aspect et le caractère extraordinaires.

De la même manière, le texte insiste sur la force surhu­ maine de Lancelot.

Le héros réussit là où « il faudrait sept hommes» (v.

1892) et «mieux que dix hommes n'auraient fait» (v.

1913).

L'épreuve de la pierre tombale, que le narra­ teur qualifie à deux reprises de « merveille» (v.

1917 et 1968) prouve la valeur physique de Lancelot et fait de lui un héros hors du commun.

Il est possible de rapprocher cette épreuve de celle des barreaux de fer de la chambre de Guenièvre (v.

4601 et suivants) : le héros réussit à les tordre sans diffi­ culté, montrant là encore une force exceptionnelle.

Une épreuve réussie Finalement, tout est fait pour valoriser Lancelot et pour prouver sa valeur chevaleresque.

Le succès de l'épreuve, en permettant la qualification et la réhabilitation du héros, donne au récit un nouveau départ.

Lancelot retrouve son honneur, qui avait été mis à mal dans l'épisode de la char­ rette.

De plus, la réussite de l'épreuve a lieu devant témoin, ce qui facilite la reconnaissance de la gloire.

Le moine qui assiste à l'exploit répand la nouvelle: il s'empresse de racon­ ter l'aventure à la demoiselle qui accompagne Lancelot, puis aux chevaliers qui les suivaient.

Ses propos élèvent Lancelot 1.

La Dombes est une région comprise aujourd'hui dans le dépar­ tement de l'Ain.

132. »

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