La « restauration de la nature » a des partisans de plus en plus nombreux. La jugez-vous souhaitable et possible ?
Publié le 05/12/2013
Extrait du document
On ne peut plus se contenter de protéger la nature, il
faut la restaurer. En effet les déprédations croissantes qu'elle
subit ne peuvent être enrayées par la création de quelques
espaces privilégiés. Enrichir d'espèces en voie de disparition,
la faune et la flore, suscite d'ailleurs l'enthousiasme de part
et d'autre de l'Atlantique.
Pourtant, on ne peut réintroduire des espèces disparues
sans veiller, d'une part à leur survie, en les protégeant des
braconniers et des chiens errants, d'autre part à la maîtrise
de leur reproduction de façon à préserver l'équilibre écologique.
Ainsi l'enrichissement du milieu naturel ne peut être laissé
au hasard et sa protection relève désormais de la science.
«
Lozère, il faut protéger des chiens errants les grands tétras (1)
qu'on vient de réintroduire.
Les chiens perdus, qui se
montrent agressifs lorsqu'ils sont en groupe, sont devenus
la plaie des campagnes et même des banlieues.
Ils constituent
à présent une menace permanente pour tout animal réin
troduit.
On ne peut non plus laisser une population nouvelle se
reproduire sans limite.
Elle risque de proliférer et d'entraîner
une réaction de rejet du milieu d'accueil.
Des castors
canadiens avaient été imprudemment libérés
il y a quelques
années sur
les bords de la Loire.
Ils ont pullulé au point
d'occuper les ruisseaux et de provoquer la colère des
pêcheurs.
Il a fallu les reprendre et les remettre en cage.
Les lynx passés de Suisse dans le Jura français ont été
tolérés tant qu'ils étaient peu nombreux.
Leur nombre
excessif et leurs mauvaises manières dans
le Haut-Bugey
vont,
tôt ou tard, les exclure de la région.
On voit donc que toute réintroduction doit être gérée par
un organisme permanent
qui la prépare, l'exécute, en contrôle
les effets et en assure le suivi durant des années.
Le « retour
à la nature» n'est plus un rêve« d'écolo » mais une science
exacte.
Marc
AMBROISE-RENDU,
« Le Difficile Retour des espèces disparues »,
Le Monde, 14 septembre 1988.
1.
Résumé (8 points)
Résumez ce texte en 125 mots ; une marge de 10 % en plus ou
en moins sera admise.
Vous indiquerez le.
nombre de mots que
comporte votre résumé.
2.
Vocabulaire (2 points)
Expliquez les expressions suivantes (en italique dans le texte) :
• « maintenir en l'état quelques pans de nature sauvage » ;
• « engouement ».
3.
Discussion (10 points)
La « restauration de la nature » a des partisans de plus en plus
nombreux.
La jugez-vous souhaitable et possible ?
( 1) Tétras coq de bruyère.
29.
»
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