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La religieuse de Diderot

Publié le 07/01/2015

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Sujet :A l'origine de La Religieuse se trouve une mystification plaisante. Le roman que vous lisez vous semble-t-il conserver quelque ironie ?Dissertation IntroductionOn peut trouver chez Diderot toutes les richesses et toutes les contradictions du XVIIe. Il s'agit d'un auteur qui nous a offert les formes littéraires les plus diverses : l'essai Pensées philosophiques, la critique d'art, la critique d'art Les Salons, le conte Ceci n'est pas un conte, le théâtre Père de famille et le romain la Religieuse. On y voit un esprit curieux de tout, une grande liberté de pensée et une réflexion philosophique qui l'a mène à poser des problèmes fondamentaux de la liberté et du comportement humain.On va constater que la Religieuse est, en vérité, une ?uvre issue d'une mystification, un jeu de salon. Une correspondance créée par Diderot et ses amis entre une pseudo - religieuse et le marquis Croismare. Une correspondance que l'écrivain décide de faire continuer avec une habileté exceptionnelle en évoquant des thèmes sérieux, voire magique comme la folie, la vocation forcée et la perversion des sentiments naturels. D'un but de plaisanterie original, Diderot arrive à former une critique sociale par l'intermédiaire d'une religieuse Suzanne Simonin. Une critique réalisée par la peinture de la vie dans le monde aliénant des couvents. Diderot omni - présent dans le ?uvre par la bouche de Susanne utilise le procédé du roman - mémoire y mêle l'ironie et la fiction pour donner une satire effrayante des couvents.Etymologiquement le verbe « mystifier » signifie « tromper quelqu'un en abusant de sa crédulité et pour s'amuser à ses dépens ». Le nom « mystification » désigne par conséquence les « actes ou les propos destinés à abuser la crédulité de quelqu'un ». Enfin, par extension, on parle de tromperie d'ordre intellectuel et moral quand on parle de mystification littéraire.La lecture de La Religieuse nous emmène dans un contexte de mystification littéraire. L'auteur Diderot tente de faire passer sa propre correspondance pour celle d'une religieuse. Il fait apparaître au lecteur ses propres lettres comme celles écrites par une religieuse malheureuse. Suzanne Simonin adressées au marquis de Croismare. Le mécanisme de la mystification dans l'?uvre de Diderot repose sur la fausse identité de l'expéditeur de cette correspondance. « La réponse de M. le marquis de Croismare, s'il m'en fait une, me fournira les premières lignes de ce récit. Avant que de lui écrire, j'ai voulu le connaître ».On pourrait dire que La Religieuse constitue l'?uvre d'une mystification littéraire. Les traits essentiels de ce qu'il est convenu d'appeler « la mystification littéraire » nous sont évoqués par Frédéric-Melchior Grimm, ami de Diderot, dans la Préface du précédent ouvrage tirée de la CORRESPONDANCE littéraire de M. Grimm publiée en 1760. Grimm précise, dés le début, que la conception de La Religieuse s'agissait d' « un horrible complot dont j'avais été l'âme, de concert avec M. Diderot, et deux ou trois autres bandits de cette trempe de nos amis intimes ». Il y révèle, en effet, l'amitié la plus tendre qui attachait Diderot, et lui-même à M. le marquis de Croismare, un ancien officier du régiment du Roi, un homme aimable, appelé par ses amis le charmant marquis par excellence grâce à son esprit, son âme et sa bonhomie. Le marquis de Croismare les a quittés au début de l'année 1759pour aller dans ses terres en Normandie et son absence était « infiniment sensible » pour eux. Diderot, qui se rappela qu'avant de partir il avait montré beaucoup d'intérêt à Suzanne Simonin, une jeune religieu...
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« début, que la conception de La Religieuse s'agissait d' « un horrible complot dont j'avais  été   l' âme, de concert avec M. Diderot, et deux ou trois autres bandits de cette trempe de nos   amis intimes ». Il y r évèle, en effet, l'amiti é la plus tendre qui attachait Diderot, et lui­m ême  à   M. le marquis de  Croismare, un ancien officier du r égiment du Roi, un homme aimable,   appel é par ses amis le charmant marquis par excellence gr âce  à son esprit, son  âme et sa   bonhomie. Le marquis de Croismare les a quitt és au d ébut de l'ann ée 1759pour aller dans   ses terres en Normandie et son absence  était « infiniment sensible » pour eux. Diderot, qui   se rappela qu'avant de partir il avait montr é beaucoup d'int érêt à Suzanne Simonin, une   jeune religieuse de Longchamp que r éclamait juridiquement contre se v?ux, auxquels elle   avait  été forc ée par sa famille et que perdit son proc ès. Grimm clarifie, alors, que « M.

  Diderot r ésolut de faire revivre cette aventure  à notre profit. Il supposa que la religieuse en   question avait eu le bonheur de son couvent, et en cons équence  écrivit en son nom  à M. de   Croismare pour lui demander secours et protection. « Monsieur, h âtez­vous de me secourir.

  Vous me direz, sans doute : Enseignez­moi ce que je puis faire pour vous. Le voici, mon   ambition n'est pas grande. Il me faudrait une place de femme de chambre ou de femme de   charge, ou m ême de simple domestique, pourvu que je v écusse ignor ée dans une   campagne, au fond d'une province, chez d'honn êtes gens qui ne re çussent pas un grand   monde ». Le caract ère originalement plaisant du jeu de soci été est  également indiqu é par Grimm.

  Comme le marquis de Croismare ne douta pas de leur perfidie, il adresse des lettres  à   Suzanne, les mystificateurs Diderot, Grimm et Mme d'Epinay passaient leur « soupers  à lire,   au milieu des  éclats de rire, des lettres qui devaient faire pleurer notre bon marquis, et nous   y lisions avec ces m êmes  éclats de rire les r éponses honn êtes que ce digne et g énéreux   ami y faisait ». Cette image est le reflet d'une atmosph ère de d étente, d'un jeu de soci été   amical avec une tentative de plaisanterie. Cependant, la mystification plaisante qui se trouve  à l'origine de La Religieuse devient   plaisant /se palisser. En effet, le sort de la pseudo ­ religieuse qui n peut pas supporter ses   peines, commence  à trop int éresser le marquis de Croismare (p. 258) qui lui propose de «   parler aussit ôt pour Caen, si une place  à côté d'une jeune demoiselle » lui convient. C'est la raison pour laquelle, selon toujours la Pr éface de Grimm, « M. Diderot prit le parti de   la faire mourir, pr éférant de causer quelque chagrin au marquis au danger  évident de le   tourmenter plus cruellement peut­ être en la laissant vivre plus longtemps ». De cette fa çon,   Diderot sous le nom de Suzanne, lui r épond « Monsieur, j'ai re çu votre lettre. Je crois que j'ai   é té fort mal, fort mal. Je suis bien faible ». Apr ès avoir appris la r éalit é le marquis de Croismare n'en a jamais parl é à Diderot m ême   qu'il en ait ri au d ébut. Peut­ être cette r éfutation du c ôté de marquis d'en reparler accentue   volont é de plaisanterie originelle. La fin de la plaisanterie du petit groupe de Mme d' Epinay ne signale pas la fin du destin de   Suzanne Simonin. Diderot, pris au jeu, confie  à Mme d' Epinay qu'il veut faire de son histoire  . »

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