La « règle des unités » chez Boileau
Publié le 13/09/2015
Extrait du document
Enfin, même avec les nuances que nous avons apportées, le contraste est frappant entre les trois ou quatre premières décennies du siècle et la période qui suit. Au fur et à mesure que Louis XIV reprend en main son royaume, le structure dans le sens d’une centralisation, impose son autorité, le théâtre s’épure, se discipline, se soumet à des règles, préfère la condensation à la profusion.
On dit, à partir de 1640 environ, que l’action d’une pièce de théâtre est unifiée lorsque l’intrigue principale est dans un rapport tel avec les intrigues accessoires que l’on puisse constater à la fois :
1° qu’on ne peut supprimer aucune des intrigues accessoires sans rendre partiellement inexplicable l’intrigue principale ;
2° que toutes les intrigues accessoires prennent naissance dès le début de la pièce et se poursuivent jusqu’au dénouement ;
3° que le développement de l’intrigue principale aussi bien que des intrigues secondaires dépend exclusivement des données de l’exposition, sans introduction tardive d’événements dus au hasard pur ;
4° que chaque intrigue accessoire exerce une influence sur le déroulement de l’intrigue principale.
«
Art poétique, en 1674, tout le théâtre de Corneille, tout
le théâtre de Molière et une grande partie du théâtre de
Racine sont parus.
Cela sans compter l'abondante pro
duction
de tous ceux qui ne sont pas passés à la posté
rité.
Boileau
se contente donc d'exprimer dans ses
alexandrins clairs et bien frappés, les théories mises en
œuvre avec plus ou moins de rigueur par
les auteurs de
théâtre, dans la période qui suit
le premier tiers du
xvu• siècle.
Que veut-on dire quand on demande qu'il n'y ait
qu'une action: un seul événement? un seul problème?
Il suffit d'examiner
les pièces concernées pour com
prendre qu'il n'en est rien.
De ce fait, Jacques Scherer
pense qu'il faudrait plutôt parler d'unification de
l'action.
Comme pour
les autres règles, la règle sur l'unité
d'action s'est progressivement élaborée en réaction
contre
ce qui se passait au Moyen Age, au xv1• siècle
et au début du
xvu• siècle.
Les hommes de théâtre de
ces époques n'hésitaient pas à accumuler les événe
ments sans trop
se soucier d'établir un lien entre eux.
Il importait avant tout de renouveler l'action, de don
ner au public son comptant de péripéties.
Mais l'excès
dans cette direction suscita une réaction
en sens
inverse.
Progressivement
les dramaturges vont se mon
trer plus exigeants.
Ils n'iront pas vers une intrigue
sim
ple, c'est-à-dire ne comportant qu'une action, mais
vers une action une.
Cela signifie que les actions secon
daires devront être étroitement imbriquées dans
l'action principale.
Elles doivent lui être subordonnées.
Dans un premier temps, cette subordination n'impli
quait qu'une chose: une corrélation entre l'intrigue
principale et
les intrigues secondaires, ces dernières
étant influencées par l'action la plus importante.
Par
la suite, l'exigence fut poussée plus loin, puisqu'il était
exigé que l'action principale fût tributaire des actions
secondaires.
Il pouvait y avoir plusieurs intrigues,.
»
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