LA PRISON de Stendhal, La Chartreuse de Parme. Commentaire
Publié le 05/10/2017
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LA PRISON
L'image sublime de Clélia Conti, en s’emparant de toute son âme, allait jusqu'à lui donner de la terreur. Il sentait trop bien que l'éternel bonheur de sa vie allait le forcer de compter avec la fille du gouver neur, et qu’il était en son pouvoir de faire de lui le plus malheureux des hommes. Chaque jour il craignait mortellement de voir se ter miner tout à coup, par un caprice sans appel de sa volonté, cette sorte de vie singulière et délicieuse qu’il trouvait auprès d'elle; toutefois, elle avait déjà rempli de félicité les deux premiers mois de sa prison. C'était le temps où, deux fois l a semaine, le général Fabio Conti disait au prince : Je puis donner ma parole d’honneur à votre altesse que le prisonnier del Dongo ne parle à âme qui vive, et passe sa vie dans l'accablement du plus profond désespoir, ou à dormir.
Clélia venait deux ou trois fois le jour voir ses oiseaux, quelquefois pour des instants : si Fabrice ne l'eût pas tant aimée, il eût bien vu qu’il était aimé; mais il avait des doutes mortels à cet égard. Clélia avait fait placer un piano dans la volière. Tout en frappant les touches, pour que le son de l’instrument pût rendre compte de sa présence et occupât les sentinelles qui se promenaient sous ses fenêtres, elle répondait des yeux aux questions de Fabrice. Sur un seul sujet elle ne faisait jamais de réponse, et même, dans les grandes occasions, prenait la fuite, et quelquefois disparaissait pour une journée entière; c’était lorsque les signes de Fabrice indiquaient des sentiments dont il était trop difficile de ne pas comprendre l'aveu : elle était inexorable sur ce point.
Stendhal, La Chartreuse de Parme.
Raconter en long et en large 1 ’histoire de Fabrice : le texte a été coupé de telle manière qu’aucun élément ne puisse être incompréhensible pour un candidat qui n’aurait pas lu La Chartreuse, l’allusion au « prince >> Ernest Ranuce IV qui règne sur la cour de Parme pouvant aisément être éludée. Ceci montre clairement qu’un commentaire porte sur un texte précis et que, s’il peut judi cieusement être éclairé par des éléments culturels annexes, il ne doit jamais être le prétexte à un déballage de savoir hors du sujet.

«
En
commen tant ce passage, vous essaierez en part iculi er de mon
trer comm ent l'esprit s'y mêle à l'émo tion.
o-.
La prison paraît être le lieu stendhalien par exclle ence :
des œuvres autobiographiques qui se plaisent à évoquer
des atmosphè res carcérales (hautes murailles grenobloises
de la Vie de Henry Brulard, Château Saint-Ange de Rome
dans les Promenades) aux romans qui font des héros de
véritables prisonniers (Julien Sorel dans Le Rouge et le
No ir, Missirilli, Béatrix et Caraffa dans les nouvelles des
Chroniques italiennes, Fabrice Del Dongo dans La Char
treuse de Parme), la prison est le révélateur du moi, « elle
est un lieu où l'on jouit d'être à soi, d'être soi-même »
(J.
Metteau).
D'où l'aspect paradDxal de la prison chez
Stendhal : loin d'être un endroit de réclusion et de repli sur
soi, elle développe tous les aspects latents de la personna
lité et dès lors devient le lieu d'élection du bonheur (cf.
Lagarde et Michard XJXe siècle, analyse du Rouge et le
Noir, p.
340 et le texte intitulé « Le bonheur en prison )),
p.
342 et sq.).
�R aconter en long et en large 1 'histoire de Fabrice :
�l e texte a été coupé de telle manière qu'aucun élément ne
puisse être incompréhensible pour un candidat qui n'aurait
pas lu La Char treuse, 1 'allusion au « prince >> Ernest
Ranuce IV qui règne sur la cour de Parme pouvant
aisément être éludée.
Ceci montre clairement qu'un
commentaire porte sur un texte précis et que, s'il peut judi
cieusement être éclairé par des éléments culturels annexes,
il ne doit jamais être le prétexte à un déballage de savoir
hors du sujet.
e Relever la construction par oppositions qui régit
1 'ensemble du texte : par exemp le« image sublime ...
jus
qu'à lui donner de la terreur >>, « éternel bonheur » ::/= « le
plus malheureux des hommes », etc.
S' att acher à rendre le sens des adjectif s et des adverbes,
fo rt nombreux, qui portent le sens du texte et trahissent la
présence de 1 'auteur derrière ses personnages..
»
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