La princesse de Clèves Analyse
Publié le 15/02/2023
Extrait du document
«
La figure du feu pour évoquer l’amour: vient de racine
“Je vous adore, je vous hais; je vous offense, je vous demande pardon, je vous admire, j’ai
honte de vous admirer, enfin il n’y a plus en moi ni de calme ni de raison”.
Voici une courte
phrase qui met en lumière le tiraillement que ressent le prince de Clèves entre son amour
passionnel et les dictates moraux de la société.
( à changer, c’est le prince de clèves qui le
dit dans le roman)
Notre extrait est une scène d’espionnage mise en abîme par des jeux de regards dans
l’intimité de la princesse.
Notre extrait se situe à la page 203 jusqu’à la page 204.
Nous sommes au début de la
quatrième partie.
La princesse est seule à Coulommiers voulant être seule pour se retirer de la Cour.
Monsieur de Clèves, étant à Chambord au même moment que le Duc, celui-ci en profite
pour rejoindre la princesse afin d’obtenir un tête-à-tête dans un lieu sublime.
Mouvement 1 (lignes 1 à 15) : “-Les palissades étaient fortes hautes- Que lui donna cette
vue.”
-> franchissement des obstacles
Mouvement 2 (lignes 15 à 33): : “-Il faisait chaud-Passion seule peut donner”
-> Révélations voilées
Mouvement 3: (ligne 34 à 40): “-On ne peut exprimer-Nul autre amant.”
-> Un moment d'exception.
problématique : En quoi cette scène d’espionnage amoureux souligne-t-elle l’intense
passion qui lie la Princesse de Clèves et le Duc de Nemours?
Tout d’abord notre premier mouvement s’intitule: le franchissement des obstacles
allant de la ligne (lignes 1 à 15).
MOI:
❖ Dès le début de notre extrait, des obstacles se présentent face au Duc.
De la ligne 1 à 3: «
les palissades étaient fort hautes, et il y en avait encore derrière pour empêcher qu’on ne
pût entrer »
- Nous observons un adverbe d’intensité “les palissades étaient forts hautes” et une
conjonction de coordination “et” dans la phrase “et il y en avait encore” qui possède une
valeur d’addition et qui souligne les difficultés rencontrés par le Duc.
Ici, il y a une
double complication, deux rangées de palissades se dressent devant Nemours.
- Le verbe « empêcher » démontre bien qu’on essaye d’éviter, de déjouer les plans du
Duc.
- Les palissades seraient une double métaphore des sentiments de la Princesse depuis le
début du roman : La princesse déjoue en permanence les tentatives du Duc et cette
ultime tentative de se retirer à Coulommiers seule est une « barrière » de plus envers le
Duc.
On remarque une métaphore des barrières morales érigées par la société.
-
La princesse de Clèves repousse l’inévitable, essaye d’empêcher un amour non moral
envers la société, monsieur de Clèves et l’éducation de sa mère, madame de Chartres
FAUSTINE:
❖ Ensuite, on remarque une détermination et du courage chez Nemours.
Il a une attitude
chevaleresque.
Il franchit les obstacles pour rejoindre sa dame : Les phrases: “il est assez
difficile de se faire un passage” et “monsieur de Nemours en vint à bout néanmoins” de la
ligne 4 à 5, nous confirme qu’il se comporte de manière chevaleresque face aux obstacles
qu’il rencontre.
- L’adverbe « néanmoins » indique que le duc, malgré les difficultés, les surpassent en
l’honneur de madame de Clèves.
Cet adverbe est relier à la phrase « difficile de se faire un
passage ».
- Nous avons une continuité de la métaphore des sentiments de madame de Clèves 🡪 il est
difficile de la trouver, d’avoir un accès à ses sentiments, à son cœur, mais monsieur de
Nemours parvint tout de même à les atteindre à force de détermination en franchissant les
nombreux obstacles qui les séparent.
Nous pouvons aussi rajouter que Monsieur de Nemours
ne surmonte pas que les obstacles (les palissades), il brave aussi les interdits de la société.
- Après avoir gravi les obstacles, Nemours parvient à atteindre un lieu idéalisé : le jardin.
Le
jardin est représenté comme un lieu merveilleux.
Monsieur de Nemours peut enfin accéder à
l’intimité de Mme de Clèves.
MOI:
❖ Ensuite, nous pouvons remarquer un cadre romanesque dans l’apparition de la
Princesse :
- Cet extrait contient un riche vocabulaire du lieu: « palissades », « jardin », «
cabinet », « fenêtres » qui donne à voir l’intimité de la princesse de Clèves.
- Elle est seule, dans un “petit cabinet”, éclairée: Il y a une sublimation de la
scène.
- C’est la nuit, elle seule et éclairée par la lumière de sa demeure : « il n’eut pas de
peine à démêler où était madame de Clèves » (lignes 5 à 6).
On remarque une
focalisation interne de Nemours.
Le contexte romanesque fait qu’on ne voit que la princesse.
Cela prépare et
valorise la description qu’on fera d’elle dans la suite de l’extrait.
- Les fenêtres sont ouvertes, elles servent de porte.
(ligne 8 - ligne11) C’est une
ouverture que Nemours ne franchit pas.
Il ne franchit pas le seuil de la porte.
Il
n’a qu’un pas à faire pour obtenir une discussion avec la princesse mais ne le fait
pas.
Pourtant il n’y a aucune barrière physique qui peut l’en empêcher.
A part
peut-être des barrières morales: Monsieur de Nemours est un honnête homme,
un homme mesuré, il ne fera donc pas le pas.
Il ne franchira pas l’interdit.
- Nous pouvons remarquer qu’il y a une mise en abyme.
Nemours est dans une
posture comparable à celle du lecteur, il l’admire à distance respectueuse.
FAUSTINE:
❖ Nous pouvons aussi remarquer une focalisation interne à la ligne 9 et 10: « il s’en approcha
avec un trouble et une émotion qu’il est aisé de se représenter ».
On remarque aussi une
Abstraction classique qui invite le lecteur à imaginer les sentiments du Duc → périphrase.
On peut facilement comprendre ce que ressent le Duc de Nemours pour la princesse de
Clèves.
Un sentiment que tout le monde a pu potentiellement ressentir lorsqu’on voit/est
en présence de l’être aimé.
Ici, la passion déborde.
❖ A la ligne 10 et 12, « il se rangea derrière une des fenêtres qui servait de porte, pour voir ce que
faisait madame de Clèves », le duc se cache ne souhaitant pas être surprise, pourtant celui-ci
se cache derrière une fenêtre.
Il y a donc un paradoxe.
Il veut être vu sans être vu.
Il aimerait pouvoir la contempler pour pouvoir admirer sa beauté,
la beauté de ses gestes mais également être aperçu dans le but de lui parler, de s’entretenir
avec elle.
MOI:
❖ Ensuite, à la ligne 13 et 15, on remarque un intensif “si” et un adjectif “admirable” qui
qualifient la beauté de la princesse, dans la phrase « mais il la vit d’une si admirable
beauté qu’à peine fut-il maître du transport que lui donna cette vue ».
Ici, il est question
de la grandeur de la beauté de la princesse mais également de son côté remarquable,
son côté admirable de précieuse.
On met ici en avant la préciosité de la princesse.
Nous
pouvons remarquer une beauté hyperbolique de la princesse de Clèves, digne d’être
admirée.
Ce que fait le duc, qui ne peut résister à sa beauté.
Il en est fort troublé.
La
phrase « maître du transport que lui donna cette vue » est une périphrase qui montre bien
la beauté de la princesse.
❖ Enfin, la vue est omniprésente, aucun mot n’est prononcé.
Nous n’avons que des
descriptions.
- On remarque une polyptote de verbe voir: « voir » (ligne 12), « vit » (ligne 12), « vue »
(ligne15), « voyait » (ligne 36).
On a une scène scopique, qui passe par le regard.
C’est
une scène de contemplation.
Le duc observe, contemple la princesse.
- Quant-à elle, elle aussi regarde le duc mais use d’un prétexte : le tableau.
En effet, nous avons
ici deux êtres qui se regardent.
Le duc sachant qu’il est regardé par le biais d’un
tableau.
La princesse, elle, ne sait aucunement qu’elle est, elle aussi, observé par le duc.
FAUSTINE:
- Mouvement 2 : Révélations dérobées
❖ La phrase « il faisait chaud » à la ligne 15 est un hypallage
- Le mot « chaud » est sans doute utilisé, non pas pour définir la température ambiante
mais surtout le cœur du Duc, la chaleur que lui provoquent ses sentiments pour la
princesse.
❖ De plus, nous avons une description avec le regard omniscient du narrateur et focalisation
interne sur les sentiments du duc.
❖ On remarque aussi que la princesse est décrite avec une sensualité discrète : sa gorge est nue
et ses cheveux sont attachés de manière confuse:
❖ “elle était sur le lit de repos”: scène de (genre) clichée, sensuelle, érotique.
Cela pourrait également expliquer la « chaleur » ambiante.
❖ Le duc observe les moindres faits et gestes de la princesse.
On remarque alors que tout ce que
la princesse est en train de faire, pensant être seule, est destiné à Monsieur de Nemours.
En
effet, elle utilise des rubans en référence à une tenue....
»
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